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Luminaires basse conso : éco, oui !écolo, pas sur!

sont elles vertes

S’il y a des objets qui symbolisent  l’entrée de l’humanité dans l’ère moderne, l’ampoule ou lampe électrique y a sans doute une place de choix. C’est elle, qui a amené la lumière du jour à la nuit, et progressivement permis à des millions et des milliards d’êtres humains de reléguer  chandelles, lampes tempêtes, et autres bec de gaz aux oubliettes.

La bonne vielle ampoule à évolué  de ces débuts en 1878 jusqu’à dans les années 40, avec de nombreuses innovations, se succédant, tant au niveau de la performance que de la praticité. Elle est passée de la lampe à filament de Carbone inventée par EDISON à celle à tungstène que nous connaissons aujourd’hui.

C’est aussi l’un des premiers produits manufacturés à faire l’objet d’entente entre les fabricants pour mettre en place une  démarche d’obsolescence programmée. Philips, Osram, et autres général electric se sont organisé dans un cartel nommé phoebus,  avec pour objectif de limiter la durée de vie des ampoules, freiner la recherche et l’innovation, et fixer un prix unique pour tous.

Ainsi, pendant plus de 50 ans, la lampe à incandescence n’a quasiment pas changé, quelle que soit la marque, elle s’éteignait pour de bon  après 1000h d’éclairage.

En 2012, on nous présentait en grandes pompes, la mort de l’ampoule  incandescente et l’avènement de l’ampoule basse consommation, la lampe fluocompacte. Cette mini révolution avait  pour but de contribuer à l’économie d’énergie et rentrait dans les dispositions prises pour lutter contre le réchauffement climatique.  Les lampes incandescentes,  jugées trop énergivores devaient pour certaines,  êtres interdites à la vente.

bye bye wellcome

L’ampoule basse consommation, notamment la fluocompacte promettait elle jusqu’à 63% d’économie d’énergie, une durée de vie dépassant les  10000h et un prix moyen se situant autour de 5€.

Vous avez dit basse consommation ?

4 ans après cette annonce et l’arrivée des ampoules basses consommation en masse sur nos étales, quel bilan peut-on en faire ?  Notamment sachant que cette année 2016 devait être l’année de sortie progressive d’un autre type d’ampoule du commerce.

En effet, selon les directives européennes  l’ampoule éco-halogène, proche de l’ampoule incandescente mais tout juste  moins énergivore devait être interdite à la vente dès 2016, mais la France à négocié un report pour 2018(1).

Pendant ce temps, des questions se posent sur la pertinence du choix de la lampe fluocompacte comme l’une des remplaçantes principales des deux ampoules vouées à disparaître du commerce.

 

FLUOCOMPACT : Économe en énergie mais pas encore écologique.

Outre le fait que l’ampoule Fluocompacte est économe en énergie, l’analyse de son cycle de vie révèle qu’elle n’est pas pour autant plus écologique que l’ampoule à incandescence.  On est passé d’une ampoule simple, formée de verre, de filament de tungstène, culot  et gaz, à une ampoule plus complexe, nécessitant une partie électronique, contenant du mercure, et  émettant des champs magnétiques déclarés potentiellement cancérigènes par l’organisation mondiale de la santé.

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En termes de confort,  la fluocompacte ne fait pas l’unanimité non plus. Il est relativement compliqué de trouver la bonne teinte pour l’espace à éclairer et éviter la lumière blafarde qui la caractérise trop souvent. Il s’avère aussi qu’elle supporte mal les extinctions et les rallumages répétés.

En fin de compte, la fluocompacte semble plus nocive pour l’environnement et la santé que l’ampoule à incandescence. Quand on sait qu’un gramme de mercure peut suffire à polluer un million de litres d’eau, on imagine les difficultés et les ressources énormes à mobiliser pour  le traitement de ces ampoules arrivées en fin de vie.

Comment on estime l’empreinte écologique ?

Quand un produit présenté à la base comme écologique se révèle  en contradiction sur bien des points avec ce qu’il est censé être, on se demande sur quelle base on s’appuie pour dire d’un produit qu’il est écologique.

De façon assez logique, le produit doit générer le moins de pollution et de dégradation environnementales sur les différentes phases de sa vie, on tient alors compte de :

  • l’extraction des matières permettant de fabriquer le produit
  • La fabrication proprement dite
  • La consommation d’énergie pendant la vie du produit
  • La conséquence de l’interaction du produit avec l’environnement (sur les humains, les plantes, les animaux)
  • Les opérations nécessaires pour traiter le produit arrivé en fin de vie

Dans l’idéal, un produit éco conçu, donc écologique doit avoir un impact neutre sur l’ensemble de ces points. Rares sont ceux qui atteignent cet objectif. Sur certains produits, l’impact neutre sur un seul de ces points est déjà une grande innovation, louable, et prometteuse pour l’avenir. La lampe flucompact n’est pas dans ce cas puisque si elle fait consommer moins d’énergie, elle crée des problèmes qui n’existaient pas avec  l’ampoule incandescente.

AMPOULE A LED : Une alternative prometteuse ?

L’ampoule LED(2), autre type d’ampoule qui au départ n’as pas eu la même médiatisation que la fluocompacte.  Cette petite lampe inventée par un ingénieur  chez général électric en 1962,  a d’abord servi pendant des décennies de voyant de veille ou de fonctionnement sur nos appareils électroniques.  Puis avec des innovations, l’ampoule LED à moyenne et haute puissance à vu le jour. Elle est aujourd’hui massivement recommandée pour l’éclairage domestique, public, ou  dans l’automobile. Longue durée de vie, économie record, offre diversifiée, et recyclage relativement  aisée, le seul inconvénient de cette technologie sur le papier semble être son prix encore élevé, en moyenne 15€/ unité  en 2015.

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Cependant, les ampoules à LED sont fabriquées avec des matières comme le gallium, l’arsenic, le silicium, du zinc ou les fameuses terres rares. Si certaines de ces matières comme l’arsenic et le silicium ne présentent  pas forcément de problème de disponibilité, les terres rares, le gallium sont quant à elles des matières en tension.

On peut se demander si une généralisation de cette technique ne va pas entraîner des dégradations environnementales pour trouver toujours plus de matières.

Et surtout en fin de vie, que va devenir l’arsenic ?  Sachant qu’un pays comme la France fait déjà face à des problèmes de terres polluées  à l’arsenic, très difficile à réhabiliter(3).  Le bilan environnemental de la lampe à  LED reste donc à évaluer et à affiner. En attendant, elle  est l’ampoule la plus éco-compatible en vente sur le marché aujourd’hui.

Un mémo pour comprendre et choisir les luminaires.

LUMINAIRES  BASSE CONSO3

VOUS AVEZ DIT BASSE CONSO2

 

 

VOUS AVEZ DIT BASSE CONSO 2

RECAPITULONS

– (1) Article Metronews sur l’interdiction à la vente les éco-halogènes

– (2)LED = Luminescent Electro Diod / Diode Electro Luminescente

voir enquête ENS LYON,  sur traitement de sol pollués a l’arsenic site de cheni

Convention sur le retrait des ampoules à incandescence et la promotion des ampoules basses consommation grenelle de l’environnement.