Pour Une Écologie de L’information ?

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Voici donc cinq ans que ce blog existe, cinq années à écrire, à chercher de l’information, et  analyser ses sources, lire et synthétiser des données pour construire des articles, et les publier ici.

Au bout de tout ce temps, je suis obligé  d’admettre  que l’information est un écosystème, qui peut lui aussi souffrir des maux dont souffre notre milieu de vie naturel. Aussi, en cette période anniversaire du blog, traiter le sujet m’est apparu comme une évidence.  

Information :

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L’information est la clé pour tenir les citoyens au fait de l’état de leur société, leur donner des éléments de construction d’une opinion. Elle permet de faire rayonner des idées et des visions du monde.

L’information a toujours eu un rôle important et parfois tragique dans les intrigues politiques et les jeux de pouvoir.  Souvenons-nous de la dépêche d’Ems, un simple télégramme, reprenant un article de journal, qui a fait basculer la France dans la guerre contre l’Allemagne en 1870.

Informer :

Commençons par appréhender cette notion même qu’est le fait d’informer. Pour cela, nous pouvons nous appuyer sur le regard de ceux qui ont fait les lettres de noblesse de cette démarche. Référons- nous par exemple aux propos de pierre LAZAREFF, qui fut l’un des pionniers de l’information de masse par les médias publics en France :

« Informer consiste à apporter à un certain nombre de gens, un certain nombre d’informations, le plus exact, le plus rigoureux, le plus complet et le plus rapidement possible, afin de permettre de se faire une opinion, d’après les événements, avec le plus d’objectivité. »

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Dire en quoi consiste le fait d’informer, nous alerte sur les requis de base de l’informateur, et dans une certaine mesure, l’éthique qui doit être la sienne. « Il faut être rigoureux, exact, rapide », disait Monsieur LAZAREFF. Autant d’exigences, qui selon les visées, prennent des dimensions complètement inattendues.

Information VS Actualité

L’information, comme les informateurs, n’évoluent pas en marge de la société. Ils sont eux aussi pris  dans le tourbillon de la course effrénée du monde. Ainsi, il devient difficile de tenir les exigences de rigueur, d’exactitude, de complétudes citées précédemment, et l’information commence à se confondre avec l’actualité.

L’actualité n’est qu’une parcelle de l’information, car elle se borne sur l’instant présent. Elle ne peut donc pas à elle seule être une information. Or, nous vivons une époque où une actualité succède à une autre et vole de l’espace à l’information.

Il semble clair qu’avec les nouvelles techniques d’information et de communication (NTIC), la tâche qui consiste à informer est devenue à la fois plus simple dans le procédé, mais plus ardue dans les objectifs. Comment rendre une information audible, lisible, visible, mais surtout utile et durable dans la masse d’actualités et d’opérations de communication et/ou divertissement qui foisonnent puis se confondent ? Pire, comment trouver la bonne information, quand pour des intérêts divers et variés, celle-ci est manipulée, tronquée, vidée de sa substance ?

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L’information d’influence

L’information ne se suffit plus à elle-même. Il ne s’agit plus seulement d’apporter avec toute l’objectivité du monde, l’information la plus exacte. Il ne s’agit plus de donner aux citoyens des éléments de compréhension du monde qui les entoure.  Non, il s’agit surtout d’influencer le lecteur, l’auditeur ou le téléspectateur, lui donner des lunettes bien précises pour regarder le monde, et non plus le laisser se construire lui-même son regard.  Ou encore, le plonger dans une neutralité qui laisse place à toutes les spéculations possibles. On est donc passé d’une information comme moyen de construction, à celle qui consiste à faire acheter des biens,  consommer des services, ou faire  adhérer à une thèse, une idéologie, sans avoir besoin d’y réfléchir.

Influence

Cette tendance a toujours existé, la presse est devenue populaire au 19e siècle grâce à l’idée d’Emile de Girardin, de faire payer les annonceurs pour réduire le prix du journal et le rendre ainsi accessibles aux couches moins aisées de la société.  La différence aujourd’hui, c’est l’ampleur et la place qu’ont pris ces annonceurs, le pouvoir qu’ils ont sur les médias, allant jusqu’à les posséder.

Pour preuve s’il en faut, tous ces nouveaux médias qui produisent des contenus à la forme irréprochable, mais au fond douteux, qui sèment la confusion dans l’esprit des citoyens.

Voir l’article du monde diplomatique « De l’information au piège à clics »

Les dernières élections aux USA, en Italie, et même au Brésil nous montrent le danger que représente ce bouleversement. Désormais, celui qui s’achète un média, peut manipuler l’information à grande échelle, générer de la peur ou de l’envie, donner une lecture partielle des faits. De fait, cette personne dispose d’un outil puissant pour influencer fortement l’opinion et s’approprier des centres de pouvoirs et de décisions.

La possession de groupe de médias par des conglomérats économiques nous éclaire donc sur les nouvelles visées de l’information, et l’impartialité de certains médias sur bon nombre de sujets.

La récente acquisition par le groupe Bolloré de canal+, nous a démontré à quel point il est difficile de conserver une liberté de ton, quand on est un média soumis au bon vouloir d’intérêts économiques colossaux.

Information polluée

Nous évoluons dans un environnement informationnel considérablement pollué et malade.

C’est là que le parallèle avec la pollution atmosphérique apparaît.

La multiplication des acteurs, les intérêts multiples, et la subordination de l’information au pouvoir de l’argent, créent la confusion et grèvent la confiance.

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Illustrons notre parallèle entre l’information polluée et les enjeux écologiques qui nous incombent :

Ces dernières décennies, la grande distribution a cassé les prix des denrées alimentaires, les a rendues disponibles partout et tout le temps, pour autant, elle promeut une agriculture qui appauvrie les sols, contribue fortement à la pollution et porte atteinte à la santé des personnes.

Pour le journalisme et l’information, la publicité et les enjeux financiers ont a cassé les prix, rendu l’information gratuite et disponible partout, tout le temps, mais cette dernière a perdu en substance.

On peut donc le dire, la surconsommation, le productivisme et l’hyper libéralisation des sources d’approvisionnements font de l’agriculture un vecteur important de pollution et d’empoisonnement des populations, tandis que  l’information elle, est  devenue un outil de pollution intellectuelle et un levier stratégique de manipulation des masses.

Pourtant, si la pollution de l’air et de l’espace nous semble évidente et déplorable à bien des égards, la pollution de l’information est encore une chose peu perceptible, dont on se méfie moins.

Pour une Écologie de l’information.

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Si les mêmes mécanismes qui ont mené notre planète à la crise écologique sont en marche dans le domaine de l’information, pourquoi ne pas penser à une écologie de l’information ?

Cette idée un peu singulière, à bien y regarder n’est pas si incongrue. Si nous aspirons à être de plus en plus exigeants avec nous-mêmes, quant à la façon dont nous habitons notre milieu naturel, à nos rapports avec ce milieu mais aussi nos rapports entre nous humains, nous pouvons nous astreindre à une même exigence quant à l’information que nous recevons.

Voir –Juger –Agir ?

Dans le contexte que nous venons de dépeindre, comment préserver sa capacité à aller chercher une information complète sûre ? Une information qui ne soit pas trop éloignée de ce que nous disait au début Mr LAZAREFF ?

La première réaction qui nous vient est de se dire que comme pour toutes les démarches écologiques, il est impératif de devenir acteur, plus que consommateur passif.

Peut-être plus que d’autres domaines, l’information est celui où il est important de prendre le temps de voir, pour s’imprégner de la réalité, juger pour prendre position, et agir pour changer ce qui doit l’être. Cette technique qui nous vient de l’éducation populaire trouve ici toute sa place de réflexe auto-éducatif, pour aider à faire de ce que nous ingurgitons comme information, une vraie nourriture pour l’esprit.

Interroger ce qu’on reçoit comme information, comme on interroge sa consommation, son rapport à la nature, aux autres…

Par exemple, qui possède exactement un média ? Comment cette situation influe sur le discours du média en question ? Cette cartographie réalisée par le monde diplomatique nous en donne un aperçu.

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L’état actuel des choses exige que nous soyons toujours plus acteurs et responsables dans notre façon d’aborder l’information.

Il ne s’agit pas de boycotter les médias, mais peut-être de diversifier ses sources d’informations, de donner de la place aux alternatives.

De toujours se poser la question de la finalité d’une information lorsqu’elle arrive,  De son origine et des motivations assumées ou non de celui qui en est l’auteur.

Les alternatives ?

Les alternatives ne manquent pas, et chacun, selon ses centres d’intérêts trouvera sûrement en fouillant un peu, un médium par lequel enrichir la palette de son regard.

Des initiatives comme celle de la revue XXI ou la chaîne de télévision « télévision du monde » montrent qu’on peut faire de l’information différemment, avec un pas de côté par rapport à ce qui à cours dans le milieu. Localement, beaucoup d’initiatives voient le jour et permettent faire de l’information à taille humaine, ou ce qu’on appelle du « slow journalisme ».

Blogs, chaine YouTube éducatives et explicatives, gazettes locales  avec des références claires, beaucoup de passionnés font l’information à leur niveau, et contribuent à élargir l’analyse. A nous de prendre le temps de s’y intéresser avec toujours notre esprit critique en bandoulière, car  comme quand il s’agit de s’installer dans une vie un peu plus écologique, avoir accès à une information un peu moins formatée prend du temps et demande de l’engagement.

Alors oui à une écologie de l’information !

ALLER PLUS LOIN :

Manifeste pour refonder le journalisme : Par Laurent Beccaria et Patrick de Saint-Exupéry de la revue 21

Financité Magazine : magazine indépendant d’information sur la finance 

Voir-Juger-Agir : Pour plus d’information – voir notamment l’article de M. MIRKÈS, Esperluette, n°10, décembre 1996.    Disponible sur le site : Ciep.be

Fast Fashion : Le vertige de nos vêtements

Fast Fashion - Lebilletdd.com

Ils se nomment H&M, ZARA, PRIMARK, Mango, New yorker,  etc. ce sont les leaders de la mode à petit prix. Ils ont complètement révolutionné notre consommation du vêtement et la frénésie avec laquelle nous renouvelons notre garde-robe. Des jeans à  dix euros, des t-shirt à cinq euros, parfois  moins, chez les casseurs de prix tel que PRIMARK. Qu’est ce qui se cache derrière ces prix dérisoires pour des produits plutôt complexes, dont la chaîne de production peut couvrir jusqu’à soixante mille kilomètres ?  Peut-on sereinement acheter une chemise en solde à deux euros sans contribuer à la misère d’autrui quelque part dans le monde ?

LE VÊTEMENT : UNE NÉCESSITE ET UN MARQUEUR SOCIAL

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S’habiller est l’un des besoins élémentaires des êtres humains au vingt et unième siècle. Vient ensuite le besoin moins élémentaire d’être à la mode. Le soin donné à nos vêtements,  leurs aspects,  leurs agencements, en disent long sur nous,  la mode repose essentiellement sur ces critères.

L’habit ne sert pas seulement à se couvrir, se protéger des affres du temps, ou faire preuve de pudeur.  Depuis toujours, c’est aussi une façon de s’inscrire dans son époque, d’affirmer son rang, son mode de vie.

fast fashion - lebilletdd.com

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Aujourd’hui, la mode c’est également l’un des domaines qui illustre le mieux le fonctionnement de nos modèles économiques. En ces temps où tout va vite, où la logique de rentabilité elle seule régit presque tout, le vêtement n’échappe pas au triptyque  produire vite et mal, consommer dans un temps éclair, et jeter aussitôt.

Printemps /Eté, Automne/Hiver, les collections s’enchaînent au rythme des saisons, les modèles se succèdent dans les rayons et les stocks enflent.

4 Milliards de dollars d’invendus pour H&M en Mars 2018

C’est le chiffre mirobolant qu’on a pu lire dans la presse ces dernières semaines, annonçant l’ampleur du stock d’invendus d’un des leaders mondiaux du textile.  Que va devenir ce stock ?

Pour l’essentiel, il sera incinéré dans une centrale électrique suédoise, qui fonctionne déjà  pour une part grâce aux invendus H&M.

17 T-shirts par an et par personne

Selon un article publié récemment sur BFMBUSINNES, les usines du monde produisent  chaque année, dix-Sept T-shirts par être humain habitant la planète.  Un chiffre qui donne le vertige dès qu’on essaye de le multiplier par les sept milliards d’âmes que nous sommes. Précisons qu’un T-shirt, c’est du coton et/ou du pétrole, du travail à l’autre bout du monde, du transport, de l’énergie et du temps, un temps fou.

Qui a besoin de 17 T-shirts par an ?  À l’évidence, il y a un emballement dans le système et cet exemple n’est que la partie immergée de l’iceberg. L’industrie du textile, comme celle de l’agroalimentaire s’enfonce dans une surproduction qui n’est pas prête de s’arrêter.

Comment en est-on arrivé là ?  Comment une filière entière peut-elle se permettre des milliards de produits invendus qui terminent à la poubelle ?

PRODUIRE A BAS COÛTS

fast fashion - lebilletdd.com

Voilà le maître mot. L’essentiel de nos vêtements sont produits par des personnes qui arrivent à peine à vivre du fruit de leur travail. Tout commence par le coton ou le pétrole. Il en faut, pour fabriquer les fils qui constituent les tissus.  61.3% du tissu utilisé dans le monde pour la confection de vêtements est de source synthétique, c’est-à-dire dérivé du pétrole. 31.2% de ce tissu est  fait à partir du coton, et 10% restant à base de laine (1.5%) et de fibres diverses.

LE COTON

70% de la production mondiale de coton se concentre sur le continent Asiatique (Chine, inde, Pakistan, Ouzbékistan, Turquie).  Les producteurs  sont souvent des paysans, soumis au cours fluctuant de la matière coton sur les marchés mondiaux.

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Au début des années 2000, l’Inde a connu une vague de suicides de paysans, qui s’étaient endettés pour acheter des semences de coton génétiquement modifiées et des engrais de la firme MONSANTO ; La firme leur promettait des récoltes miracles et des fortunes assurées.  Évidement le rêve a tourné court, et jamais MONSANTO n’a eu à répondre de ses actes.

La course au tissu le moins cher possible, continue de sceller le destin de millions de paysans à travers le monde comme celui des ouvriers qui confectionnent les modèles qu’on retrouvera dans les rayons.

UN DOLLAR DE L’HEURE !

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C’est le salaire des petites mains qui s’affairent chaque jour, pour coudre les modèles « design » et « fashion » que nous trouverons sur les étals. A côté des salaires de misère, il y a les conditions de travail qui parfois coûtent la vie.  On se souvient de l’incendie de l’usine RANA PLAZA au Bangladesh, des enfants de 7 ans qui travaillent jusqu’à dix heures par jour.

DRAMES SANITAIRES

La santé n’est pas en reste, puisque en Turquie, l’industrie du Jean a fait basculer tout une région dans une épidémie de maladie pulmonaire, provoquée par les colorants et les techniques de sablage pour réaliser les Jeans délavés. En Inde, en Chine, au Pakistan on ne compte plus les enfants et les adultes atteints de maladies liées à la pollution ou aux produits chimiques répendus dans les sols, les eaux, ou l’air.

 GOUFFRE ÉCOLOGIQUE

L’industrie de la mode est aujourd’hui la deuxième la plus polluante au monde après celle du pétrole. Il faut 22 000 litres d’eau pour produire un kg de coton, ainsi que des cocktails de pesticides depuis longtemps interdits en Europe (Etion par exemple). Les fibres synthétiques elles, demandent l’extraction de pétrole et de nombreuses réactions chimiques hyper polluantes. Il faut tenir compte des barils de pétrole qui servent à transporter les 70 000 tonnes de vêtements que nous achetons chaque année en France, ainsi que l’énergie nécessaire pour traiter ceux que nous jetons tout comme les invendus des chaînes de distribution.

 

QUELQUES PROGRÈS CHEZ LES GÉANTS DU VÊTEMENT ?

Il faut dire que les firmes comme H&M ou ZARA, prennent progressivement le problème à bras le corps. H&M a lancé la ligne « CONSCIOUS » une ligne de vêtements éthiques, qui  s’attarde sur la qualité des matières premières, les conditions de fabrication et la fin de vie des produits. Il est d’ailleurs possible de ramener ces vieux vêtements chez H&M pour le recyclage.

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Zara de son côté fait migrer progressivement une partie de sa production dans les pays du bassin méditerranéen, comme le Portugal, le Maroc ou l’Espagne.  Ce qui laisse espérer un meilleur traitement des travailleurs et un respect amélioré des normes environnementales.

Ces avancées ne représentent qu’un début de prise de conscience. Il ne faut pas être dupe, ce sont aussi des opérations de communication savamment préparées, pour redorer leur image.

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On l’a vu, la mode aux prix toujours plus bas, est une aberration économique, sociale et environnementale.  Il est difficile de se dire que des gens qui produisent nos vêtements ne peuvent même pas se les acheter avec les salaires qu’on leur verse. Qu’ils risquent leur vie pour des produits qui finalement ne nous servent que peu de temps.  Est-ce à dire qu’il faut arrêter d’acheter des vêtements ? Sûrement pas, puisque cette industrie emploie plus de 75 millions de personnes dans le monde (80% de femmes) et est une source de revenus parfois salutaire pour des personnes extrêmement pauvres.

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C’est sûrement la première des actions à mener par chacun. Acheter des vêtements qui vont être portés pendant longtemps, prendre le temps de les choisir, et garder à l’esprit que moins c’est cher plus il y a de la souffrance derrière. Ce qui ne veut pas dire qu’il faut faire du prix élevé l’élément clé de l’éthique d’un vêtement.  La clé repose à coup sûr dans la vigilance, le regard porté sur l’étiquette, les questions posées aux vendeurs et la tempérance dans la frénésie de l’achat.le réseau de la mode éthique- lebilletdd.com

Lorsqu’on souhaite concilier sa passion pour la mode et le besoin de pratique vertueuse, le réseau de la mode éthique est une des solutions.  Le milieu de la mode éthique est très varié, avec des positionnements divers. On y trouve des marques engagées dans le respect des droits des travailleurs et la juste rémunération de leur travail, celles plus axées sur le respect de l’environnement, ou encore d’autres qui donnent la part belle à la relocalisation de la fabrication. Évidemment, chacun de ces aspects implique de s’intéresser un peu aux autres. Fibres écologiques, coton bio, textiles recyclés, usines modèles ou production dans le cadre d’établissement d’insertion,  les pratiques sont nombreuses.

LA MODE ÉTHIQUE EST-ELLE TROP CHERE ?

C’est une question qui revient souvent. Comme pour l’alimentation biologique, le consommateur moyen qui souhaite changer de pratique craint de se retrouver face à la barrière du prix.

Dans la mode Éthique, une chose est sûre, vous ne trouverez pas de T-shirt à 3€ ou de basket à 5€.

Ces prix sont les signes évidents que dans la chaîne de production, il y a une ou plusieurs personnes qui se retrouvent lésées.

Il y a des marques de mode éthique de luxe, mais également des marques abordables.

En moyenne, à partir de 15€ vous pouvez vous acheter un T-shirt, 30€ pour une robe, 50€ pour un jean.

Malheureusement, les marques de mode éthique ne jouissent pas de la couverture médiatique des grands groupes, mais elles ne sont pas moins actives et dynamiques. Il faut faire la démarche de chercher pour trouver celle qui vous convient.

DES EXEMPLES

On peut citer la marque 1083, qui s’est lancée dans la fabrication de jeans, chaussures, t-shirts et autres vêtements  made in France, avec du coton Bio et des colorants  écologiques. Le défi de la marque c’est de vous permettre de vous habiller en restant dans les 1083 Kms qui séparent le nord du sud de l’hexagone.

 

Lucile du blog « la petite noisette » à fait un excellent travail pour répertorier les différentes marques de vêtement éthique, avec des pictogrammes pour préciser les engagements de chacunes. Nous ne pouvons que vous conseiller d’y jeter un coup d’œil pour faire votre choix.

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Si le monde de la mode éthique vous semble peu abordable,  le réseau des vêtements d’occasion, de la revente ou du fait soi-même (DIY) vous séduira peut être.

Dans les boutiques Emmaus, ou celles du secours populaire de votre ville, vous trouverez  toujours un rayon textile bien garni, avec un peu de chance, vous repartirez avec de beaux articles de seconde main. Internet aussi pilule de sites de revente ou d’échange de vêtements. Par exemple, pour l’échange, il y a le site Consoglobe qui a développé une page dédiée.  Sur Facebook aussi, on trouve de nombreux groupes d’échange de vêtements, il suffit de taper dans la barre de recherche et vous faites le choix d’en intégrer un.

Les sites de petites annonces comme  « leboncoin » sont devenus des références, sans oublier le site de vente en ligne d’Emmaus, et bien d’autres.

Les vides dressings sont devenus des événements à la mode. Selon les cas, on peut y trouver à s’habiller en seconde main, pour quelques pièces ou pour plusieurs centaines d’euros.  Il suffit de chercher un peu sur internet ou de jeter un coup d’œil aux agendas des bars et lieux sympas de votre ville pour tomber sur un de ces marchés éphémères.

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Enfin, le fait soi-même devient une vraie alternative pour combler la soif de nouveauté en matière de vêtements. De nombreux  sites internets, blogs, existent pour vous aider à démarrer et devenir progressivement un (e) Pro de la confection de vêtements. des ateliers coutures s’ouvrent un peu partout, où on apprend a transformer un vieux jean en sac à main, une chemise en robe d’été, c’est ce qu’on appelle, l’upcycling

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De quoi calmer la surchauffe de l’industrie textile que nous ressentons tous, sans retourner au cache sexe des Cro Magnons.

Aller Plus Loin :

Article :  site d’info Blomberg sur H&M

Fashionrevolution : Fanzine en anglais qui explique de façon ludique les dessous de la mode.

l’étique sur l’étiquette :  Collectif qui œuvre pour de meilleurs pratiques dans l’industrie textile.

article Oxfam sur les conditions de travail dans le textile : Oxfam

Émission de France 2 sur le dessous des petits prix dans la mode :Tout compte fait

LES DESSOUS DE VOTRE LABEL BIO

Le marché du bio a quadruplé, pour représenter aujourd’hui une manne de 4 milliards d’euro. En matière de démarche écologique, nous avons décidé d’investir massivement dans l’alimentation et les produits de consommation courante. Grâce à cette croissance, on voit arriver de nouveaux acteurs sur le marché. Mais un aspect des produits estampillés Bio reste très discret, quasiment opaque.

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Il s’agit des organismes de labélisation. Ceux qui accordent aux agriculteurs, éleveurs, transformateurs de produits, le droit d’apposer sur leur étiquette le fameux sigle  « AB », permettant de repérer un produit Bio.

Le sigle AB n’est d’ailleurs pas le seul. On trouve également des mentions comme « Déméter »  « Bio cohérence » « Cosmébio » « nature et progrès »  etc… Nous nous basons sur ces petits sigles sur les emballages, pour acheter des produits un peu plus en accord avec nos valeurs et souvent un peu plus chers aussi. Il s’agit donc d’une immense confiance faite à ces organismes dont on ne sait presque rien. Faisons un panorama des quatre principales structures qui éclairent par ce biais, nos choix de consommation.

ORGANISMES DE CERTIFICATION ET LABELS

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Ce qu’il faut savoir c’est que le label AB, s’appuie sur une charte, qui a été élaborée par le ministère de l’environnement, puis l’union Européenne, et continue à être affinée avec le temps. Ceux qui respectent cette charte sont susceptibles d’obtenir le label AB. Mais l’état a confié l’évaluation, le contrôle et la certification des candidats, à des organismes de certification.

Les organismes de certification sont eux-mêmes chapeautés par des organismes de l’état, que sont l’INAO et le Cofrac.

Aujourd’hui, pour ce qui est de l’agriculture biologique et le label AB, neuf organismes de certification ont l’accréditation pour le contrôle la labélisation. Vous trouverez la liste en cliquant sur le lien ICI.

ECOCERT LE GÉANT MONDIAL DE LA CERTIFICATION

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65% des contrôles et certifications AB en France est réalisé par une seule société, ECOCERT.  C’est une entreprise privée, qui a fait de cette activité un business plutôt lucratif. Ecocert est assez discrète, mais elle est quand même à l’origine de la certification de plus d’un produit bio  sur deux que nous trouvons dans le commerce. En plus des produits alimentaires, Ecocert certifie également des produits de beauté sous le label cosmébio, des textiles, et même des produits ménagers.

C’est une entreprise qui emploie plus de 800 personnes et a réalisé un chiffre d’affaire de de 14 millions d’euros en 2013. Ce sont en tout cinq filiales,  toutes réunis sous une holding, dirigée par une même famille. Évidemment, au vu de cette expansion, on se pose la question sur l’impartialité de l’entreprise et les risques de faire primer les aspects financiers sur sa mission principale.

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source image : sudouest.fr

ECOCERT qui a pour slogan « Au service de l’homme et de l’environnement » fait face régulièrement à des conflits sociaux avec ses salariés. C’était le cas en 2013, puis trois ans plus tard en 2015, pour ne citer que ceux qui ont eu un retentissement dans les médias. Les salariés se plaignent régulièrement des bas salaires, du manque de perspectives d’évolution et des conditions de travail.

Pour une entreprise qui est au service de l’homme et de l’environnement, l’exemplarité sur ces questions devrait être un requis de base.

On peut objectivement se demander s’il n’est pas dangereux pour l’intérêt général, de confier une mission aussi sensible que la certification de produits biologiques à une entreprise ordinaire, lancée comme toutes les autres dans la course au profit tout azimut. L’entreprise affirme malgré les difficultés sociales et une organisation toujours calquée sur l’économie ultra libérale, être capable de maintenir une forte conscience éthique, tout en prospérant à toutes vitesse dans les affaires.

On peut en douter, quand on sait que toutes les entreprises qui ont fait cette promesse, l’ont toujours trahis.

BIO COHÉRENCE : Le groupe de paysans  qui veut aller plus loin

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Suite à l’alignement de la charte de l’agriculture biologique Française sur la charte Européenne fin des années 2000, le cahier des charges du label AB est devenu beaucoup moins strict. Contrairement à ce qui se faisait avant, on peut par exemple retrouver aujourd’hui jusqu’à 5% de pesticides chimiques et/ou de synthèse dans un produit Bio, ainsi que  0.9% d’OGM. certains acteurs du secteur, fervent militants d’une agriculture Bio qui ne fait pas de concession à l’agro chimie et l’agro-industrie ont alors refusé de niveler les choses vers le bas, ils ont décidé de créer un label associatif, ce qui a donné BIO COHÉRENCE.

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Le logo bio cohérence figure généralement à coté du logo AB. Il suppose qu’en plus de la charte AB, une liste d’exigence vient se rajouter, pour garder le niveau d’exigence d’avant le nivellement Européen voir plus. L’une des exigences du label « Bio Cohérence » est l’interdiction de vendre à  la grande distribution. Vous ne trouverez donc pas les produits avec cette estampille dans un magasin des grandes chaines de la distribution alimentaire. Ils se trouvent dans les petites épiceries, ou les magasins spécialisés dans l’alimentation Bio.

BIO COHÉRENCE est une marque collective, portée par les membres de l’association, c’est-à-dire les producteurs et tous les acteurs qui se plient à la charte. La notion de marque collective est légalement codifiée par L’INPI comme « une démarche qui cherche à garantir une certaine qualité au consommateur ». Derrière Bio Cohérence, Concrètement, il n’y a  pas d’individualité affichée, pas d’entreprise avec pour but de faire des profits. Ce sont les acteurs eux-mêmes qui s’inscrivent dans une démarche progressiste, par rapport à la charte européenne. Chaque acteur souscrivant à la charte Bio Cohérence est audité et contrôlé par un des organismes accrédité par l’état, sur la base des chartes AB et Bio Cohérence.

 

DÉMÉTER – Label du Bio et de l’exotérisme.

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On connait Déméter, la déesse grecque de l’agriculture et des moissons, qui a appris aux hommes a faire des semis et des récoltes. On connait moins le label Déméter, qui s’appuie sur les principes de l’agriculture biodynamique. On trouve les produits Déméter surtout dans les magasins spécialisés Bio.

De la Biodynamie au Label Déméter

La Biodynamie est un système de production agricole. C’est une des dimensions d’un système de pensée née dans les années 20, appelée anthroposophie. Rudolf Steiner, le fondateur, pensait que l’agriculture conventionnelle et la chimie se limitent à une vision trop restreinte de l’univers. Selon lui, il faut tenir compte dans la production agricole,  de la force cosmique et du cycle astrologiques. De cela, découle tout un ensemble de pratiques constituant le cahier des charges à respecter pour se voir accorder le Label Déméter.

L’organisation Déméter

Déméter c’est d’abord une association internationale qui a son siège en Allemagne. Cette association gère et coordonne les activités et la marque adossée à l’agriculture Biodynamique dans le monde. On retrouve des représentations de l’association dans 53 pays, dont la France. La filiale Française à son Siège à Colmar en Alsace et emploie 7 personnes qui s’occupent de structurer et garantir le respect du cahier des charges Déméter, du champ à l’assiette. A la base de ce Cahier des charges, il y a d’abord les exigences du label Européen AB, auxquels vient se rajouter les exigences du cahier des charges Déméter.   Pour obtenir une certification, chaque acteur doit se soumettre aux contrôles des organismes de certification pour le label AB, ainsi qu’a ceux des contrôleurs spécifiques de l’association Déméter. Comme toutes les autres certifications, elle est valable une année, renouvelable.

Critiques

La Biodynamie fait l’objet de vives critiques quant à la philosophie qui la sous-tend, ainsi que certaines des pratiques, jugées sectaires, voire de l’ordre du chamanisme ou de la pratique occulte.

Il y aurait dans les préceptes du père fondateur de cette pratique, des démarches qui s’éloigneraient de la rationalité scientifique, reposant bien souvent seulement sur l’intuition. Il s’avère que Rudolf Steiner qui a mis en place la Biodynamie, n’as jamais été lui-même agriculteur. Mais les études menée sur le système Biodynamique par des scientifiques, montrent que les résultats sont sensiblement les mêmes que pour une agriculture biologique exigeante et scientifiquement cohérente. Ce qui est sûre, c’est qu’en achetant un produit Déméter, on risque bien moins qu’en achetant un produit de l’agriculture conventionnelle.

NATURE ET PROGRÈS –Label a démarche participative

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Nature et progrès est l’une des  organisations pionnières de l’agriculture biologique et la lutte contre l’agro-industrie en France.  Elle regroupe artisans transformateurs, producteurs agriculteurs et consommateurs. Le slogan de base de l’association est « respecter la nature sans refuser le progrès ».

Nature et progrès a toujours eu une conception collective et participative de l’agriculture biologique. Insistant, pour que du  producteur au consommateur, chaque acteur prenne sa part de responsabilité et ai son mot à dire. En 1993, le groupement crée la marque collective Nature et Progrès, qui garantit le respect de sa charte. Dès lors, il à prit une place de choix  dans le paysage des labels de l’agriculture biologique.

En 1995, Nature et Progrès s’oppose au  projet de la charte de l’agriculture biologique AB porté par l’état, et appelle à son boycott. L’association dénonçait notamment le fait de confier la certification à des entreprises privés, et le cout de cette certification pour les producteurs. On leur donnerait presque raison aujourd’hui, au vu de la tournure que prennent les choses.

Le label Nature et progrès est la seule certification des quatre que nous citons ici, qui ne comprend pas au préalable  la certification AB. On trouve les produits estampillés de ce label essentiellement dans les magasins de producteurs, certaines AMAP,  sur internet et quelques chaines spécialisées dans le Bio.

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POUR PLUS DE TRANSPARENCE ET D’IMPARTIALITÉ

Au terme de ce petit tour des organisations qui  gèrent l’orchestration de ce que nous achetons comme  produits biologique et à qui nous faisons aveuglement confiance, on peut dire que les systèmes les plus vertueux ne sont pas ceux qui occupent le plus de place.

En effet, on pourrait s’attendre à ce que l’organisme qui certifie la majeure partie de nos produit biologiques, ne soit tenu par aucune autre contrainte majeure que celle de son équilibre financier et  du service à la collectivité. On découvre qu’elle est une entreprise qui tangue de plus en plus vers la multinationale et ses travers.

On pourrait s’attendre à ce que les premiers concernés, c’est-à-dire les agriculteurs, les producteurs et même les consommateurs  soient plus impliqués dans le système. malheureusement  les organismes qui adoptent cette posture sont largement minoritaires.

Enfin, on pourrait Imaginer que vu la sensibilité du sujet, la tâche d’octroyer un certificat Bio soit gérée  par un service de l’état dédié.

Quoi qu’il en soit, le citoyen doit garder à l’esprit  qu’avant le logo sur son produit, il y’a un cahier des charges,  des exigences et des contrôles. En fonction du logo, les exigences sont plus ou moins poussées. le logo AB est le minimum qui se fait dans le domaine, mais on peut décider d’aller plus loin, en plébiscitant par exemple ceux que nous avons cité ici. C’est aussi  le moyen pour le consommateur de ne pas se faire flouer par les faux labels qui ne cessent de croitre.

Nous devons exiger de l’exemplarité et de l’impartialité de la part des organismes certificateurs. C’est seulement à ce prix qu’on pourra pousser le système vers une amélioration continue et éviter de sombrer dans des contradictions.

Pour aller plus loin :

Le site Eco sapiens a fait une enquête sur tout les label écologiques dont les Bio

Article du journal « politis » sur Ecocert

Enquête « que choisir » sur l’ensemble des labels alimentaires en France

EMMAÜS A SON SITE E-COMMERCE ! ON A TESTE

Salut les DDnautes, voici venu le moment du  post mensuel. Ça fait longtemps que nous n’avons pas testé un produit ou un service qui parle aux valeurs que ce blog tente de véhiculer.

C’est l’occasion aujourd’hui avec le test que nous avons fait sur le site e-commerce d’Emmaüs.

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BRÈVE BIO D’EMMAÜS

Si vous habitez la France, vous connaissez surement le mouvement Emmaus. C’est un  groupement d’association dont la première a été lancée par l’Abée Pierre en 1954. Emmaüs est actif aujourd’hui dans 39 pays. Les communautés Emmaus comme on les appelle officient essentiellement dans la collecte, la récupération, la remise en état et  le remploi de tout un tas d’objets, allant des jouets jusqu’aux meubles, en passant par l’électroménager.

Ceux qui font tourner ces établissements sont appelés les compagnons d’Emmaüs.

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Ainsi, les communautés Emmaüs, développent des activités économiques, qui génèrent des projets d’insertion pour une partie des personnes qui y travaillent. Elles mettent  à disposition, à des prix plus qu’abordables une multitude de bien de première nécessité, et participent au recyclage, à la réutilisation et au réemploi. Selon les cas, on trouve aussi des programmes de logements, de restaurations, banques alimentaires, ou encore accueil de jour et/ou de nuit.

Le tout permet à Emmaüs de tenter de remplir la mission qu’elle s’est donnée depuis plus d’un demi siècle. Lutter contre la pauvreté et l’exclusion partout dans le monde.

En France, on trouve une communauté Emmaüs dans presque chaque ville. Chacune tente de s’adapter au contexte local, tout en gardant l’activité principale.

Emmaüs intervient aussi dans les secteurs du micro crédit en Asie notamment, ou dans l’agriculture en Afrique.

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VALORISER UN RÉSEAU NATIONAL SOUS LE LABEL EMMAÜS

De par son organisation et ses activités, le mouvement Emmaüs dispose d’espaces de ventes, pour  les objets qu’il reçoit. Le moindre meuble,  livre, ustensile de cuisine qui arrive, est mis en état, puis présenté dans l’espace de vente. Les associations locales,  disposent chacune d’un stock d’objet susceptible d’être vendu. A l’heure du numérique, d’internet et des achats dématérialisés, les têtes bien faites d’Emmaüs se sont dit qu’il serait intéressant de mettre tout en commun, pour créer un grand magasin virtuel sur la toile. Pour que n’importe qui, n’ importe où en France, puisse acheter en ligne un objet se trouvant quelque part sur un espace de vente du groupement d’association.

C’est ainsi qu’à vue le jour en décembre 2016, le site E-commerce « Label-Emmaus ».

L’INTÉRÊT GÉNÉRAL

Cette idée est brillante, car elle permet de donner une nouvelle vie à de milliers d’objets. Elle multiplie les chances pour chaque objet de trouver un preneur, et surtout elle crée une activité économique à vocation principalement sociale. En somme, elle fait de Emmaüs, un « leboncoin » au service de l’intérêt général.

Nous nous sommes dit qu’après une année d’activité, il serait temps de tester ce service inédit pour une association.

LE SITE

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Vous l’aurez compris, le site http://www.label-emmaus.com est un site de vente en ligne généraliste, d’articles d’occasion. Pour faire vos emplettes, il suffit de taper « label-Emmaüs » dans votre moteur de recherche et vous tombez sur la page d’accueil.

Le site est plutôt bien fait, avec un visuel attrayant, les onglets des différentes rubriques sont mis en évidences. jusque là, rien de spécial, on est sur un site e-commerce comme les autres. C’est près de 5000 articles qui attendent, prêts à faire votre bonheur. on trouve des articles à partir de 2€. De petits bibelots, jusqu’à des objets de collection.

Au début, seuls 25 magasins physiques Emmaüs participaient à l’aventure. Depuis, ils sont plus nombreux encore à rejoindre les magasins connectés au site. chacun dispose d’un accès à la base de données, pour mettre en ligne les articles. Ces dernier sont ensuite modérés et mis en valeur par les équipes de gestion du site internet lui même.

Ainsi, chaque achat sur le site est livré depuis le magasin physique où l’objet est présenté.

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Nous avons opté pour la commande de livres. Les articles se déclinent, avec des images, le plus souvent. Une barre de recherche permet de lancer sa requête pour trouver plus rapidement les objets. La section librairie est celle qui manque le plus de photos. Les autres rubriques en sont largement fournies.

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Les articles sont tous de seconde main,  et sont a des tarifs d’occasion. la description est donc hyper importante, pour que le client se fasse une idée la plus précise possible de l’état de  l’article qu’il veut acheter. Le site propose pour chacun, au delà d’une photo, une fiche descriptive détaillée.

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Label Emmaüs est une société coopérative d’intérêt collectif (scop)  lancée grâce à un capital de 500 000€, apporté par les communautés, une centaine de sociétaires et la fondation mère.  C’est donc un projet d’entreprise, qui permet d’employer en contrat d’insertion ou non, un ensemble de personnes, dédié à la gestion, la mise en ligne, la modération, l’envoi des commandes etc.

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Le client à le choix entre un retrait de son article directement en magasin, ou une livraison par colis-postal. le coût de la livraison varie de 3 à 7€, en fonction du poids. Le lieux où se trouve l’article est toujours indiqué dans la fiche descriptive.

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Avant de commander, le  client est invité à créer un compte. Il peut également souscrire à la lettre d’information mensuelle, ou accéder aux articles du blog tenu en parallèle sur le site. Au moment de payer en ligne, on peut rajouter un don à partir d’un euro, pour soutenir l’association.

Nous avons suivi le parcours d’achat du site, qui n’as rien de déroutant ou de différent par rapport aux nombreux autres site de e-commerce qui pullulent sur la toile.

Nous avons ensuite attendus quelques jours, et les livres sont arrivés ! pour deux livres commandés, il est fort probable de recevoir deux colis. comme on l’as dit, ils n’arrivent pas forcément du même endroit ni le même jour.

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A la réception, pas de surprise. Les livres sont en très bon état, quasiment neufs. on as des petits mots de remerciements et un bon de livraison sur lequel figure le nom de l’association qui à traité le colis. Ce détail est important car il montre que Emmaüs contrôle aussi sa chaine de livraison. Ce sont donc des association ou des entreprises d’insertions qui font le colisage et l’envoi.

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ON A TESTE, ON A ADORE

Bon évidement, on as pas appris tout ça ces derniers jours, en essayant de commander des livres sur le site marchand d’Emmaüs. voici une année qu’on suit le parcourt de ce pure player de l’économie solidaire. On ne peut que tirer le chapeau et être admiratif. C’est un beau travail, on encourage et on souhaite une longue vie à cet outils, qui vient montrer encore une fois, qu’internet, est aussi un outils d’émancipation d’inclusion, de lien social.  si vous ne le saviez pas, c’est désormais chose faite ! vous pourrez faire  vos emplettes sur la toile, et chez Emmaüs à la fois.

Pour aller plus loin :

Le site d’Emmaüs : http://emmaus-france.org/

Le blog de label  Emmaüs : https://blog.label-emmaus.co/

 

Toit en Transition, tous producteurs d’énergie !

LES PETITS ENGAGEMENTS ET LES GRANDES AMBITIONS

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Bonjour les DDnautes, pour notre rentrée tardive, voici un article qui met du boom au cœur.

Ce qu’il y a de cruel dans  le fait de porter en soit des idées de la transition écologique et de tenter de les inviter dans son quotidien, c’est la solitude.  Cette solitude créée par l’immensité de la tâche et le sentiment que nos actions isolées sont plus que vaines. Le sentiment aussi que nous ne pourrons pas être partout à la fois. Nous ne pourrons pas nous appliquer toutes les idées pertinentes et géniales que nous découvrons tous les jours. Mais comme la nature est bien faite, il y ‘a toujours quelques chose qui vient juguler une autre. Par exemple, de voir que d’autres personnes, tout aussi isolées, se fédèrent, mettent en route des projets et tentent de les porter jusqu’au bout avec leur minces moyens.

C’est le cas de toit en transition, qui n’est d’ailleurs plus vraiment une minuscule structure, en tout cas pas par l’ambition.

TOIT EN TRANSITION ORIGINE ET  OBJECTIFS

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Toit en transition est une association crée dans la région Lyonnaise en 2015, constituée de citoyens bénévoles, avec pour but de développer localement les énergies renouvelables, et de lancer des actions de sensibilisations aux questions des énergies sur le territoire de la Métropole de Lyon et ses environs.

Concrètement,  Toits en Transition vise à rapprocher les collectivités des citoyens afin d’installer des petites centrales de panneaux solaires photovoltaïque sur un maximum de bâtiments. Le financement du projet est à la charge des citoyens et des acteurs locaux ou non, s’inscrivant dans la démarche de l’association. Accompagné par l’agence locale de l’énergie et le climat (ALEC), l’association a su créer des partenariats pour lancer le projet, notamment avec :

Les CIGALES – Groupe de citoyens investisseurs, dont on a parlé dans un article sur le blog.

ENERGIES PARTAGEES -association de financement citoyen des énergies renouvelables ;

ENERCOOP – fournisseur coopératif d’énergie 100 % renouvelable

Depuis 2015, un travail de longue haleine a été mené pour apporter la consistance nécessaire au projet, qu’il soit crédibles aux yeux des  différents interlocuteurs. Une société coopérative a été créée, pour la réalisation et l’exploitation des installations. Elle répond au doux nom de « un deux trois, soleil ».

Fort de tous ces outils, il ne restait plus qu’à convaincre le plus de citoyens possible et les collectivités. La Métropole lyonnaise d’abord frileuse,  a finalement rejoint  l’aventure. L’ALEC elle, s’est engagée plus sérieusement en entrant au capital de la société coopérative, en plus de son aide technique et la mise à disponibilité de ses moyens pour ouvrir le débat public.

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S’en est suivi la définition du projet pédagogique, la recherche de toits et les études faisabilité.

AUJOURD’HUI

Aujourd’hui, toit en transition c’est plus de 250 contacts avec des particuliers ou des structures intéressées par une installation de centrale photovoltaïques. C’est 10 toits déjà validés, sur 9 communes du grand Lyon.  trois installations, dont  deux installations dores et déjà terminées et fonctionnelles, sur la commune de Grigny, et une autre à la MJC de Sainte Foy Lès Lyon.

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L’association continue de travailler d’arrache pied pour valider et lancer de nouveaux chantiers.  Des réunions d’informations sont régulièrement organisées, pour sensibiliser les citoyens et accompagner ceux qui sont intéressé pour rejoindre le projet. Que ce soit en tant que sociétaire ou pour mettre son toit à disposition.  Les conditions principales pour rendre possible une installation, est la concordance avec les critères techniques et légaux, ainsi que l’implication des communes.  Sans ces deux points, les projets malgré la grande volonté de toutes parts, se trouve impossible à réaliser.

MODÈLE ÉCONOMIQUE

Il y’a évidemment l’aspect économique, étant donné que chaque toit équipé, représente entre 20000 et 25000€ d’investissement.  Pour récolter ces fonds, toit en transition compte sur vous, nous, citoyens pour participer activement.

La société coopérative « un deux trois soleil » loue les toits aux personnes physiques ou morales, puis revend l’énergie produite à un fournisseur d’électricité. Les tarifs d’achat sont  fixés et garantis par L’État sur 20 ans. La société coopérative sera gouvernée de manière transparente et démocratique (1 personne = 1 voix).

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A noter que toute personne intéressée peut acheter  un part de la société coopérative, et devenir ainsi sociétaire.  Aujourd’hui cette part est proposée à 50€.

Les bénéfices de la société seront gérés de façon citoyenne. L’ensemble des investisseurs décideront en assemblée générale de les reverser aux sociétaires, de les utiliser dans de futurs projets ou de financer des actions de sensibilisation.

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BESOIN DE FINANCEMENT A CE JOUR

Le coût des 10 installations est estimé à 300 000 €.
Ce montant sera constitué par :
– les fonds déjà collectés (25 000 €),
– la campagne de financement en cours (85 000 €),
– une subvention de la Région, et un emprunt bancaire.

LA GOUVERNANCE

Chaque sociétaire, quel que soit le nombre de parts souscrites, dispose d’une voix aux assemblées générales.
La gouvernance est articulée en quatre collèges :
A – Collège porteur du projet, l’Association Toits en Transition : 35 %
B – Collège des citoyens, les personnes physiques : 35 %
C – Collège des partenaires, les personnes morales : 15 %
D – collège Collectivités publiques : 15 %

Composition du Conseil de Gestion :
A – Collège porteur du projet : 3 membres.
B – Collège citoyens : 3 membres.
C – Collège partenaires : 1 membre.
D – Collège collectivités : 1 membre.

CAMPAGNE DE FINANCEMENT

Depuis le 19 juin 2017, une campagne de financement est lancée, pour permettre au plus grand nombre de souscrire, avec un objectif de 100 000 euros. Au jour où nous écrivons ces lignes, (10/10/17) le montant collecté s’élève à 78540 €. Il ne vous reste plus qu’à remplir la fiche de souscription disponible sur le site toitentransition.fr, et sortir votre carnet chèque, afin que ce beau projet ait la chance de se développer.Capture2

LABORATOIRE D’ALTERNATIVES

Toit en transition avec ce projet réussit un tour de force, et sa consécration ne dépends que de nous.

Il concentre les questions purement liées à la transition énergétique, a savoir la production d’énergie renouvelables par des installations de taille modestes. Mais également celles liées à l’économie sociale, qui s’articule autour des des solutions alternatives pour les rendre pérennes.  N’oublions pas la prouesse technique que représente chaque chantier, tant les contraintes sont nombreuses, et le plus appréciable, c’est l’avanture humaine. Le fait que de simples citoyens s’emparent de ce projet, le porte depuis plusieurs années et soient en passe de transformer l’essai.

Pour toutes ces raisons, c’est une aventure qui vaut le coup d’être suivi de près, et d’être soutenu. Il n’y a pas de regard idyllique à avoir, rien n’est simple ni évident.  Il y a seulement  des personnes qui tentent essayent des choses, y croient tout part toujours de là.

Bravo à eux.

Pour aller plus loin :

Facebook :  toit en transition

Site  Web : https://toitsentransition.weebly.com/

Site Energies Partagée

Article sur les énergies renouvelables Lebilletdd

 

Sauvons la planète, Mangeons des insectes !?

Que mangerons-nous demain ?

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Dans le contexte d’une population croissante, d’une urbanisation galopante et du débat autour de la disponibilité des ressources, l’alimentation saine et bon marché est un sujet à la fois de crispation et d’inventivité.

A l’horizon 2050, la planète terre abritera neuf milliards d’êtres humains. Les foyers de croissance de la population mondiale se situent dans ce qu’on appelle « le tiers monde » notamment en Afrique et en Asie. Dans un rapport de l’INED* datant de 2015, il est dit que la population de l’Inde croit plus rapidement en une semaine, que celle de l’Europe en un an.

Il va falloir nourrir tout ce monde. Des ébauches de solutions voient le jour. Certaines, alléchantes de primes abord s’avèrent être de fausses bonnes idées, d’autres sont encore en phase de test, ou tentent petit à petit de rentrer dans les habitudes alimentaires.

L’enjeu de la viande

Dans l’alimentation, il y a la viande qui occupe une énorme place, tant dans les habitudes que dans les ressources nécessaires pour la produire. Au fur et à mesure que  les pays se développent économiquement,  leur consommation de viande augmente. Ainsi, la Chine est passée de 13 kg de viande en moyenne par an et par personne, à près de 50 kg/personne et par an. Pendant ce temps les pays occidentaux ont baissé d’assez peu leur consommation. En France, on estime qu’un habitant consomme environs 86 kg de viande par an.

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Une chose est sûre, si chaque être humain devait se mettre à consommer autant de viande qu’un Français ou un Allemand, il n’y aurait pas assez de surface agricole pour produire les végétaux qui permettent de nourrir les bêtes.

C’est pourquoi des alternatives voient le jour. Le végétarisme et le végétalisme pour les plus aguerris, le flexitarisme ou semi végétarisme pour les modérés et bientôt l’entomophagie !

Entomophagie ?

C’est simplement le fait de consommer des insectes ! Ce n’est pas une pratique nouvelle, mais elle est peu courante en Europe. En tout cas, si elle a existé, cela fait bien longtemps qu’elle a disparu. La barrière culturelle semble être le principal blocage à cette pratique aujourd’hui,  pourtant nous consommons déjà des insectes sans s’en rendre compte. Pendant la récolte, la transformation et le stockage, des insectes s’introduisent  dans nos aliments ordinaires et ne sont pas toujours tous éliminés.

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Il existe d’ailleurs une norme légale en France, qui fixe les plafonds de fragments d’insectes dans les aliments. 80 fragments de cuticules d’insectes dans 100g de chocolat, ou 75 fragments dans 50g de farine*(2).

On estime à environ 500g la quantité d’insectes mangés par chaque français tous les ans.

Des experts, des entreprises et des particuliers semblent convaincus que la consommation d’insectes  est un moyen efficace de faire face aux défis qui nous attendent sur la question de l’alimentation saine et disponible pour tous. Elle pourrait accompagner la réduction de  consommation de viande, tout en en garantissant les apports nutritifs nécessaires à la santé humaine. Au-delà de la consommation directe, les farines d’insectes peuvent aussi servir pour nourrir les animaux d’élevages.

Même la très Sérieuse FAO, organisation des nations unies pour l’alimentation, encourage la pratique. Il faut dire que  là où il faut 10kg de végétaux pour produire 1kg de viande,  il n’en faut que 2kg pour produire le kilogramme d’insecte.

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Sur le plan environnemental, on estime que  les rejets et la pollution seraient divisés par dix. Bien sur, il faut évaluer les impacts d’une production de masse.

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Une Ferme aux Grillons dans le Pilât (Loire)

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A Pélussin, en plein milieux du massif du pilât dans la Loire, nous avons rencontré Roxane,  qui s’est installée avec mari et enfants dans cet écrin de verdure, pour  développer son projet d’élevage de grillons destinés à la consommation.

On est perplexe quand on arrive devant  ce corps de ferme, aménagé en maison d’habitation agréable. La maîtresse des lieux vous accueille avec un grand sourire et vous amène volontiers dans les locaux de son activité.

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Une grande pièce avec bacs superposés. A l’intérieur, on aperçoit des boîtes à œufs empilées et des plantes vertes posées par-dessus.

Les grillons,  on les entend plus qu’on ne les voit, Roxane explique comment elle procède pour faire grandir son élevage. La sélection des mâles reproducteurs, la couvée, la ponte.

Puis elle ouvre les bacs, et des centaines de petits grillons se dévoilent.

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Elle parle du grillon qu’elle connaît bien, « ce sont des insectes fragiles, il faut prendre soins d’eux si l’on souhaite qu’ils se reproduisent ». Sur un mur de la pièce, de nombreux documents expliquent la démarche de la fermière, Une revue de presse rassemble les différents articles consacrés à cette activité peu commune.

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Roxane est une baroudeuse, elle a parcouru de nombreux pays du monde, Asie, Afrique, Amérique latine.  C’est pendant ses séjours qu’elle a découvert la consommation d’insectes.

Lorsqu’en 2015 cette jeune maman cherche à se lancer dans un élevage à fort rendement, pouvant répondre au système de circuit court et de vente à la ferme et n’impliquant aucune alimentation industrielle, l’idée d’élever des grillons s’impose peu à peu.  Elle tombe alors sur un reportage qui valide son sentiment.

« C’est finalement une pratique très peu coûteuse pour  l’environnement, pour les bêtes elles-mêmes, pour le producteur et le consommateur ».

Elle se lance, et à côté  de l’élevage de grillons, elle créé une table d’hôtes où elle sert des plats concoctés avec les fruits, légumes et aromates de sa ferme. Évidement les grillons de son élevage sont aussi au menu.

«  Il n’y a que le pain, le fromage, le beurre et le vin qui ne sont pas fait maison ».

Ainsi, on peut déguster des crêpes à la farine de grillons, des fricassés, ou encore les gober en apéritifs. Le cadre est agréable, une piscine, une aire de jeu et un intérieur aménagé pour la détente, font du lieu un vrai havre de paix.

Après avoir visité la salle d’élevage,  nous nous retrouvons dans la grande pièce à vivre où Roxane reçoit le public.  Une séance de dégustation commence.

« Goutez ! Ça a un goût d’amende, ceux-là sont un peu plus corsés, ceux-ci sont doux ».

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Une fois l’appréhension passée, on se laisse tenter et il faut avouer que finalement, le goût est au rendez-vous.

La durée de vie d’un grillon est  très courte (moins d’un an), ce qui permet un renouvellement rapide et ne nécessite pas qu’on accélère leur croissance comme cela peut être le cas pour la plupart des animaux des élevages industriels.

Roxane accueille les curieux qui souhaitent visiter son élevage les vendredis et samedis, de 10h à 19h à partir du mois d’Avril jusqu’en Septembre. On peut repartir avec des bocaux de grillons de différents goûts, pour prolonger l’expérience à la maison ou en faire profiter les proches.

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L’élevage et la consommation d’insectes est à ses balbutiements, les promesses sont alléchantes, d’un point de vue économique, environnemental et social. Reste à voir la dimension et la tournure que cette activité prendra.  En attendant, restons curieux !

Pour se rendre à la ferme aux grillons :

Adresse :16 chemin de la morcellerie, 42410, Pélussin, Rhone-Alpes, France

Page Facebook : @lafermeauxgrillons

*(1) voir la série de vidéos de l’INED  » La croissance démographique aujourd’hui »

*(2) Voir le Courrier de l’environnement de l’Inra N° 52, 2004

IMMIGRATION ET DÉVELOPPEMENT DURABLE #1

A moins de vivre dans une grotte ou en totale autarcie (au moins médiatique), Nul n’a échappé au drame des migrants qui accostent sur différentes frontières européenne.  Italie, Espagne, Grèce,  Maltes, voilà les points d’entrée de ces indésirables sur les terres de l’illusoire Eldorado. Pire encore, ce spectacle horrible de boat people,  avec des migrants rohingya  fuyant la Birmanie où ils sont  persécutés et sans droits, mais refoulés de toute part par les pays d’Asie du sud-est  le long de la mer d’Andaman, mer sur laquelle ils errent encore aujourd’hui à la recherche d’un point de chute. On ne cite plus les migrants d’Amérique latine qui risquent leurs vies dans le désert, sur les toits des trains, sous les coups des passeurs et les balles des  gardes-frontières américains, espérant  vivre des jours meilleurs au pays de l’oncle Sam. unnamed (1)

La réalité de la migration dite « clandestine » n’est donc pas l’apanage des africains de Lampedusa ou des Pakistanais de Calais.

A côté de celle-ci, il y a la migration dite « légale » c’est-à-dire tous ceux qui partent d’un point A, avec un passeport  et un visa en bonne et due forme pour aller vers un point B, dans le but d’y vivre, d’y étudier, d’y travailler pour un long ou court terme.

La migration dans ses deux réalités, clandestine ou légale, est un sujet qui a tendance à déchainer les passions. Pourtant dans une perspective de développement durable (ou soutenable), dans un contexte de mondialisation et d’inégalités criantes à l’échelle de la planète, c’est une question cruciale, qui mérite un regard apaisé et le plus objectif possible.

Dans ce premier article consacré à ce sujet, nous nous focalisons sur l’immigration clandestine, nous essayons de comprendre ses causes profondes, les ambivalences qui la stimule, et échafaudons des pistes de solutions. Un autre article suivra, pour aborder la question de façon plus globale,mettre en lumière l’intérêt que représente une immigration « vertueuse » pour les pays du nord comme du sud.

Les questions de migrations clandestine qui s’imposent à nous aujourd’hui,  sont  à notre avis, l’illustration de ce que produit un développement chaotique,  fait pour les uns au détriment des autres.

80 % DE LA POPULATION MONDIALE  DOIT SE CONTENTER DE  SEULEMENT 5,5 % DES RICHESSES.

Voilà ce qu’on peut  lire par exemple dans un rapport sur la pauvreté dans le monde, publié par l’association OXFAM  en janvier 2015.  Ainsi, nous vivons dans un monde où 94.5%  des richesses appartient à 20% de la population. Ces chiffres paraissent spectaculaires, et des critiques ce sont élevées sur le modèle de calcul qui a permis cette conclusion. Mais en supposant une marge d’erreur de moitié, cela reviendrait à  dire que 80% de la population mondiale doit se contenter de 11% des richesses. Même avec cette marge d’erreur, le résultat n’est  pas fameux ! distribtion richesses

Quand on se dit que les 20%  les plus riches de la planète sont en majorité les habitants des pays occidentaux, c’est-à-dire nous, quelques logiques implacables  s’imposent.

1- RÉPARTITION INÉGALE DES RICHESSES AU DÉTRIMENT DU SUD = IMMIGRATION ILLÉGALE MASSIVE AU NORD.

Il n’est pas besoin d’être un grand géographe pour comprendre cette réalité, car nous la vivons même à l’échelle de nos pays. En France, des localités entières se vident, parce qu’elles sont pauvres. Pauvres en emplois, en infrastructures, en services, en  pôles d’attractivité. On ne compte plus les cas de villages qui se meurent, voient leurs jeunes déserter, la poste, le tabac, le boulanger et même le bar pmu qui tire le rideau. Bien souvent ces zones dites « sinistrées » sont  cannibalisées par une grande agglomération  qui concentre la plus part des richesses, aspire peu à peu les petites villes et villages, avec son réseau de transport performant, ses services facilement accessibles,  son dynamisme, que ce soit en termes d’emploi, d’activité culturelles. Comment lutter dans ce cas ? Même les plus téméraires finissent par être contrains et forcés à l’exode. La seule différence ici avec l’immigration internationale,  est que quand on quitte le Bois d’Arcy (89) pour Lyon ou Paris, on n’a pas besoin de passeport, pas besoin de visa, ni de risquer sa vie sur une embarcation douteuse affrétée par on ne sait quelle mafia sur on ne sait quelle mer ou océan.

2 – INSTABILITÉ POLITIQUE ET/OU CONFLIT  =  AFFLUX DE MIGRANTS

On immigre aussi pour sauver sa vie ! Les tunisiens pendant le printemps arabe, les érythréens ou les syriens qui débarquent sur les cotes grecques ces  dernières semaines sont moins dans une logique économique que de survie.  La démarche de se réfugier en zone de paix quand son pays est en guerre est vielle comme le monde, cette démarche est encadrée par le droit international et protège les réfugiés. Il  faut donc faire la différence entre quelqu’un qui fuit la guerre et quelqu’un qui fuit la misère. Même si  rappelons le, au bout du compte, la misère est une autre forme de guerre.  Cette distinction est malheureusement en train de disparaitre, du au mélange des genres qu’on peut entendre dans certains discours populistes et /ou électoralistes.

3- MONDIALISATION DE L’ÉCONOMIE = MONDIALISATION DES MIGRATIONS

On le voit bien avec les différents traités  qui lient économiquement les pays les uns avec les autres, la tendance est à l’abolition des frontières  pour que les biens et les services circulent toujours plus vite et rapportent toujours plus. L’ALENA, le fameux TAFTA, les accords de COTONOU, Ce sont autant de « pactes » qui concrétisent toujours plus l’idée de la mondialisation. Seulement, si les pays dits « riches » veulent vendre toujours plus de leurs biens et services aux autres pays, ils ne veulent pas voir les ressortissants de ces pays sur leurs sols. Comment vouloir la vache sans la bouse ? Ce sont donc les tenants du libéralisme économique qui s’offusquent que ce libéralisme en entraîne un autre, celui des migrations. On se rend compte que dans ces trois logiques que nous venons de citer, dans ces trois causes et conséquences,  il y a de la part des pays dits « riches »,  a chaque fois, une responsabilité indéniable.

CHEZ MOI,  TES RESSOURCES SONT LA BIENVENUE MAIS TOI, NON !

Rappelons que le développement durable,  ou soutenable, est la capacité des générations actuelles à subvenir à leurs besoins sans compromettre la capacité des générations futures à subvenir aux leurs. On est donc bien dans le sujet, la majeure partie des personnes qui immigrent le font parce qu’elles n’ont pas la capacité de subvenir à leurs besoins là où elles sont. Pourtant, quand il s’agit de ressources naturelles, celles-là même qui permettent de créer et entretenir les richesses très inégalement partagées, on parle de village planétaire, de mondialisation vertueuse. Pourquoi ? Parce que bien souvent  nous allons chercher les ressources naturelles pour bâtir notre richesse dans les pays d’où viennent la plus part des immigrés. Ce petit tableau issu d’une étude de l’organisation mondiale du commerce nous en donne un aperçu : IMG_1179

On s’aperçoit que 39% des ressources naturelles produites par l’Afrique vont en Europe,  27,5% en Amérique du nord et 23,5% en Asie. L’Afrique elle-même ne conserve que 5.3%. Toutes ces ressources, qui vont devenir des produit manufacturés, des biens en tout genre et générer des services, créent  une richesse aussi  inégalement répartie que les ressources proprement dites. A partir de là, les choses se passent comme si nous crachions dans le ciel et recevions notre propre salive dans le visage. Ceux à qui on ne laisse que 5.5% de richesse produite dans le monde prennent la mer pour venir prendre leur part  de l’illusoire gâteau

JE DÉSTABILISE TA RÉGION, JE M’ÉTONNE QUE TU VIENNES DANS LA MIENNE TE  RÉFUGIER

Image : le blog d'Eva

Image : le blog d’Eva

Les preuves ne sont plus à faire,  on a vu dans l’histoire récente que parfois, certains pays poursuivant leurs propres intérêts, créent  le trouble dans d’autres pays pour arriver à leurs fins. Le plus emblématique est bien sur la guerre faite par les états unis en Irak. Une guerre sensée  libérer le peuple d’un dictateur et apporter la liberté. 12 ans après, le pays lui-même est menacé de disparition pure et simple. L’état islamique contrôle une partie de son territoire,  les guerres entre courants religieux font rages, et les réfugiés se comptent en millions. Autant de potentiels migrants aux portes des pays qui ont voté à  l’ONU en 2003, pour un envahissement  de ce pays. (Espagne, grande Bretagne etc..).

Voir article du monde diplomatique : dix ans après que devient l’Irak ?

Si la France a eu une réaction honorable pour l’Irak, elle a usé des mêmes méthodes pour la Libye.

Quelques mois après avoir accueillis Kadhafi dans les jardins de la république, le président Français de l’époque a engagé une guerre éclair pour déposer le dirigeant Libyen ; peu de temps après, plusieurs pays de la sous-région ont vu éclater des conflits armés sur leurs territoires, (Mali, Burkina-Faso, Centrafrique). Les armes et les milices libyennes ont naturellement convergé vers le reste de l’Afrique pour alimenter divers conflits politiques et religieux. La Libye,  devenue chaos sans nom et une passoire pour les trafiquants en tous genre, est aujourd’hui l’un des principaux itinéraires qu’empruntent les milliers de migrants africains que nous voyons arriver.

Voir l’article du nouvel Obs : « Lampedusa, une conséquence de la guerre en Libye » par Alberto Toscano 

LIBERTÉ DE CIRCULATION vs CIRCULATION LIBÉRALE ? (1)

image : Huffington post

image : Huffington post

Comment vouloir acheter un T-shirt à 2 euros dans les rues de Paris et s’étonner que le bangladais qui le fabrique sans pouvoir en vivre finisse par échouer près de chez nous ? D’autant que la mondialisation toujours elle, tend à uniformiser les modes de vies par des connections physiques ou virtuelles.

Via les chaines de télé, internet ou la diaspora, notre mode de vie s’affiche ostensiblement et suscite des envies, c’est naturel.

A force d’importer à bas coûts le travail de personnes vivant à l’autre bout du monde, puis leur renvoyer l’image de notre jouissance, ce sont les travailleurs eux-mêmes qui s’importent.

Au-delà de ça, on ne peut ignorer l’héritage colonial qui fait que certains migrants sont naturellement attirés par certains pays. Ce n’est pas un hasard s’il y a autant de congolais en Belgique, ou de sénégalais en France, l’histoire ne ment pas.

D’autant qu’il ne s’agit pas que d’héritage, aujourd’hui encore, un pays comme la France conserve et entretien des rapports diplomatiques, monétaires, économiques et financiers avec les pays d’Afrique francophone qui datent de l’époque de la colonisation, sans aucun scrupule.

Concrètement, pour ne parler que de cela, le franc CFA, monnaie de tous les pays Africains, ancienne colonies française, est une monnaie au taux de change fixe par rapport à l’euro. C’est-à-dire que quand un pays Africain vend ses ressources à un pays européen, il la vend au même prix quelques soit le cours de l’euro.

Les Africains n’ont  aucun gain à attendre  dans un échange commercial avec un européen,  dû à la fluctuation de la monnaie vu que la leur ne fluctue pas.

Pourtant, les opérateurs économiques en France  et ailleurs vous diront (avec raison) que quand l’euro est très fort, ils font moins d’affaires. Dans le cas inverses, les affaires sont plus fructueuses parce que quand la monnaie est basse, ça coute moins chers au client d’acheter et vice versa. La fluctuation de la monnaie est donc un élément important dans le dynamisme de l’économie, élément dont est privée toute la zone monétaire CFA, cela occulte sa croissance et handicap son économie.

Selon la banque mondiale, La croissance en Afrique subsaharienne en 2014 est de 5.2% contre moins de 1%  en Europe 

D’un autre côté, les transferts de fonds entre les pays de la zone CFA et la France sont exempts de toutes taxe ou contrôle. Ce qui fait qu’une société française implantée en Afrique n’as aucune contrainte à rapatrier ses fonds (fruit de son activité en Afrique) vers l’hexagone. De la même façon, certaines élites africaines  qui pillent les richesses de leurs pays ont ainsi un boulevard bien pavé pour faire sortir les fonds détournés de leurs pays.

Enfin, le même « traité colonial » fait que les pays de la zone CFA, quand ils ont des réserves de changes, c’est à dire une réserve en or, ou des chèques émis par des pays et des sociétés  à qui ils ont vendu des ressources par exemple,  ils ont l’obligation de placer la moitié (50%) de cette réserve au trésor public Français.Les réserves ainsi placées, étant généralement des  actions ou des obligations, sont mis sur les marchés financiers par le trésor public Français qui empoche les intérêts.

En somme, le trésor public Français fait fructifier  l’argent des pays africains  et empoche les intérêts.

Voir article de Rue89 : Un ministre a-t-il le droit de dire tout le mal qu’il pense du franc CFA ?

Aux états unis, l’afflux d’immigrés illégaux venus du Mexique n’est pas complètement sans rapport avec le traité de l’Alena, qui a permis aux USA d’inonder le marché mexicain de maïs OGM à bas coûts, rendant le maïs local trop chers et par la même occasion ruiné les paysans producteurs de maïs, qui affluents vers les villes ou décident d’immigrer. Le Mexique qui est par ailleurs le berceau de cette plante.

On pourrait citer beaucoup d’autres contradictions comme celle-là qui rendent stimulent les catastrophes  migratoires que l’on peut voir tous les jours. Les injustices, les fautes, à la fois éthiques, économiques et sociales qui sont en partie responsables de ces désastres incombent aux pays qui s’en disent victimes !  dans les discours, très peu, trop peu de voix mentionnent ces réalités.

UN MODÈLE NI DURABLE, NI SOUTENABLE POUR LES MIGRANTS COMME POUR LES PAYS RICHES

On peut s’arrêter là et dire que les pays occidentaux sont responsables des inégalités de partage des richesses dans le monde et responsables à eux seuls des drames de l’immigration clandestine que nous vivons, on n’aura qu’à moitié raison.

Bien sûr, les états dont sont originaires ces personnes ont leurs responsabilités, tout comme les cartels de trafiquants d’êtres humains qui sont les moteurs de cette machine infernale.

Les états qui voient affluer les migrants n’ont pas su trouver à ce jour une autre réponse que celle de la police, des centres de rétention et des barrières toujours plus hautes aux frontières.

De l’autre côté l’opinion publique  a été conditionnée à  ne considérer cette question que sous son angle politique, au sens politique politicienne.  Les populismes grandissent en Europe sous le slogan « les étrangers, responsables de tous nos maux » dans un aveuglement total sur les éléments qui sous-tendent les problèmes qu’ils dénoncent.

Or on ne règle aucun problème sans aller à sa racine, à sa base même, dans le cas contraire, les solutions ne sont que cosmétiques.

On pourra toujours se gargariser du nombre de reconduite à la frontière, de renforcer le contingent de la police des frontières européennes FRONTEX, de désigner l’immigrer comme la cause de tous les problèmes politiques, rien n’y changera. Tant que les injustices vivrons  au niveau ou elles sont aujourd’hui, chacun de nous devra s’attendre à voir  s’inviter dans son quotidien toujours plus d’immigrés clandestin.

Pourtant, l’Europe a besoin d’immigration, on sait aujourd’hui que des pays comme l’Allemagne ou l’Italie où le taux de natalité est bas et la population vieillissante, vont devoir  pour soutenir leur économie attirer des immigrés pour remplacer les départ en retraite et rajeunir la population. L’immigration illégale n’est peut être pas la meilleure manière de répondre à ce problème, mais c’est une opportunité à saisir pour gérer les flux migratoire de façon durable.

Voir article du magazine Vacarme :  » Liberté de circuler vs Circulation Libérale »  de Carien Eff et Isabelle Saint-Saens 

Comme nous le voyons, notre responsabilité dans les causes de l’immigration illégale comme nos solutions actuelles pour en venir à bout ne concourent en rien à un développement durable, ni pour les uns (les migrants) ni pour les autres (les habitant des pays d’immigration) ce ne sont que des situations de « perdant-perdant» sur le long terme qui se profilent.

On peut comprendre le désagrément de voir se créer un squat d’immigrés illégaux près de chez soi, le malaise que ça crée de voir des personne investir et vivre dans un parc en attendant mieux, le sentiment d’insécurité physique et sociale que peuvent ressentir certains  à voir affluer des populations fragiles, corvéables à merci, prêt à tout pour survivre.

Les citoyens des pays qui subissent l’immigration clandestine doivent donc  exiger de ne pas être les dindons de la farce, en élisant des représentants qui abordent la résolution de ces problèmes de façon plus soutenable pour aujourd’hui et pour demain,  en préservant :

LA DIGNITÉ HUMAINE : chaque catégorie de migrant à sa place, légaux, clandestins, réfugiés, avec les droits qui vont avec.
LA SOUVERAINETÉ DES ETATS : Ne pas être moteur de conflits ou déstabilisations qui vont engendrer plus de problèmes qu’ils n’en résolvent. Ne pas maintenir des pays dans des situations de pauvreté ou de troubles parce que ça permet d’obtenir facilement ce que l’on souhaite.
DES LOGIQUES ECONOMIQUES VERTUEUSES : Travailler  dans le sens d’un développement économique solide et durable dans les pays pauvres et notamment par les citoyens des pays pauvres, sans leur faire  l’aumône, mais simplement en leur appliquant les mêmes règles que celle qui ont cours sur les marchés internationaux, en achetant leur matières premières et autres ressources au juste prix, en sortant de traités qui détruisent le peu de filières qui s’y développent , en arrêtant de soutenir des régimes corrompus, sortir des système d’aide au développement en trompe l’œil, ou de dettes injustes qui datent parfois de période de la colonisation et écrasent les pays déjà en difficultés. 
(1) titre emprunté à l’article éponyme du magasine Varcarme N°41, Juillet 2007

POUR ALLER PLUS LOIN :

Article / Immigration et développement : des relations diffuses, distendues et encombrées de préjugés. ClémentBOUTILLIER sur Euroduvillage.eu.

Ouvrage : Politique monétaire et servitude volontaire, La gestion du franc CFA par la BCEAO par Kako Nubukpo.

Rapport sur le commerce mondial 2010 – Organisation Mondiale Du Commerce ICI

Rapport OXFAM  sur les inégalités dans le monde ICI

Publication : La politique économique de la France en Afrique : La fin des rentes coloniales ? Philippe Hugon, Editions Karthala (2007).

Les petites Cantines : Réseau de cantines solidaires à Lyon

Il faut arpenter le milieu alternatif et associatif Lyonnais pour se rendre compte à quel point les choses bougent, à quel point des personnes se fédèrent pour porter des projets qui donnent un supplément de sens à la vie.  Au-delà de Lyon, c’est la France toute entière et le monde, espérons-le, qui fait chaque jours des petits et des grands pas, vers d’autres possibles.

L’initiative que nous mettons en lumière dans cet article est de celles qui vous donnent le sourire, celles qui vous emplissent d’espoir. C’est aussi un exemple éclatant d’innovation sociale.

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Nous sommes allés faire un tour aux « petites cantines », un concept de restauration solidaire de quartier. L’idée est de permettre aux personnes isolées ou non, de se retrouver, de construire du lien autour de la préparation et du partage de repas.

L’innovation sociale, à cette spécificité,  qu’elle fait  souvent beaucoup moins de bruit que sa sœur, l’innovation technologique. Les deux sont pourtant indissociables, elles sont les doigts d’une même main.

L’innovation sociale consiste à apporter des réponses nouvelles à des problématiques sociales nouvelles, ou anciennes dans un contexte nouveau.

LA SOLITUDE : MAL DU SIÈCLE ??

A l’heure où les contacts virtuels et les moyens de les établir se multiplient, il semble que l’un des maux du siècle soit la solitude.

Beaucoup de personnes installées dans leurs vies, pas forcément moroses, même parfois bien remplies et intéressantes à bien des égards, se sentent quand même seules.

Sans compter ceux qui de par leurs conditions, sont de fait coupés du reste de la société.

Sans abris, migrants, personnes âgées, etc. On n’a pas idée du nombre de personnes qui se morfondent et souffrent de l’isolement.

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Voilà le constat fait par Diane et Étienne, deux Lyonnais  respectivement Journaliste et ingénieur. Ce constat  fait échos à des histoires personnelles, à des façons de concevoir et d’envisager une société où chacun peut trouver sa place et être relier aux autres.

Ils décident alors de développer un concept innovant, qui permet de créer et/ou maintenir le lien entre les personnes de tous horizons. Comme ce sont de bons vivants, ils vont le faire autour d’un des éléments les plus fédérateurs de l’humanité, le repas.

C’est ainsi qu’ont vu le jour « les petites cantines » en septembre 2016.

LES PETITES CANTINES ??

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Concrètement, il s’agit d’une cantine solidaire de quartier, qui sert des repas le midi et le soir.

Adhérents et sympathisants peuvent participer à la préparation des repas.

Tout le monde est bienvenu, quelques soit sa condition sociale ou financière.

Le prix est libre, même si l’association affiche un prix conseillé de 8€.

Ainsi, aux petites cantines, on se retrouve assis  entre René, sans abris anciennement maréchal des logis dans la gendarmerie Française, et Amine, réfugié afghan. En face, on as Josiane, cuisinière dans une cantine scolaire et on jette un sourire à Mathieu au bout de la table, jeune cadre venu découvrir le lieu dont une amie lui a parlé.  Il y a là une belle représentation des couches sociales.

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Il y a aussi beaucoup de bienveillance,  de joie et de plaisir puisque les repas sont appétissants et tiennent leurs promesses.

Les approvisionnements se font en circuits courts pour la plus part. Il y a également les dons d’invendus du magasin bio du coin, et un projet de potager pour faire pousser ses propres légumes.

L’association compte aujourd’hui 2300 adhérents.

L’objectif est claire, assumé et affiché : Créer des lieux dans Lyon et peu être d’autres villes de France, où rapports de proximité enrichissants  autour du repas sont des élément qui renforcent le lien social.

QUI GÈRE ?

Au quotidien, la cantine est gérée par un maitre ou une maitresse de maison, c’est lui/elle qui orchestre la vie du lieu, accueille le public,  organise et réparti les tâches, joue au chef cuisinier et au super administrateur. C’est Guillaume que nous avons rencontré et que nous avons observé dans ce rôle capital.

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Il a 30 ans, a travaillé dans le management, la gestion de projet, l’accompagnement à l’insertion.  Il a été séduit par la démarche et le concept des « petites cantines ». Il est Maitre de maison, en soirée, En binôme avec Juliette qui officie dans la journée. Ils sont les véritables faiseurs de miracles de ce lieu attachants. Il n’arrête pas de bouger, donne un coup de main pour la  préparation du gratin, explique l’élaboration d’une recette, cours répondre au téléphone, tout en lançant une blague qui laisse hilare l’assistance.  Ce jour-là les étudiants de 3A, une école de management axée développement responsable organise un repas avec des réfugiés, via la collaboration de l’association SINGA LYON

On est en plein dans la vocation des « petites cantines » faire le lien entre des mondes qui à priori ne sont pas fait pour se rencontrer.

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QUI PAYE ?

Pour lancer les petites cantines, les fondateurs se sont appuyés sur le financement participatif et le mécénat d’entreprise.  Cela leur a permis d’accéder à ce local dans le 9e arrondissement de Lyon, situé au 37 rue St Pierre de Vaise, de l’aménager et de l’équiper.  L’équilibre et la viabilité financière repose ensuite sur les adhérents et les cantiniers. « Certains payent le repas 3€, d’autres font un chèque de 15€ »  nous confiait guillaume. L’association propose aussi la mise à disposition des locaux pour des entreprises ou des particuliers. Repas de familles,formations ou ateliers peuvent y être organisés.

La question de la pérennité n’est pas éludée, elle est au centre des préoccupations.

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AU DELA DES REPAS

Une lettre d’information récapitule tous les mois  les évènements  organisés dans le lieu, avant, pendant ou après les repas. On peut ainsi y assister à un atelier d’écriture,  une sensibilisation à l’utilisation des smartphone, des ateliers autour du « fait sois même » ou des soirées jeux. Signe d’une volonté de  pérenniser les échanges et les amener vers des pratiques utiles et des relations plus solides.

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SOUTENIR LES PETITES CANTINES

Pour que ce beau projet continu, il suffit déjà dans un premier temps de rendre visite aux petites cantines, partager un repas avec tout ce beau monde,  adhérer et suivre son évolution. Nous n’avons certainement pas fini d’en entendre parler. On souhaite beaucoup de réussite aux petites cantines, qu’elles fassent beaucoup de petits et toujours plus d’heureux !

Ci dessous les différentes informations pour établir le contact.;

Adresse : 37 rue St Pierre de Vaise 69009 Lyon

Site Web : Les Petites Cantines

Page Facebook : ICI

 

Start Up Ecolos: Que sont elles devenues ?

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En 2014, nous avons publié ici même un article titré « Les start up du développement durable ». Nous y présentions quelques jeunes entreprises dont le modèle économique reposait sur une démarche écologique.  Trois années plus tard, nous sommes retournés voir ce que deviennent ces entreprises.

COVETCHIC

En 2014, nous étions parti de la remise des prix du concours talent des cités. Ce concours récompense  «des projets entrepreneuriaux exemplaires qui symbolisent la réussite des entrepreneurs issus des quartiers dits « prioritaires » ». En novembre 2013, le jury avait été particulièrement sensible au caractère éthique, social et écologique des projets présentés.  Ainsi, le grand Prix Talent des cités 2013 avait été attribué au projet « COVETCHIC ». A l’origine, c’était un projet de vente en ligne de bijoux en édition unique, élaborés par des créateurs indépendants, répondant aux principes de la conception artisanale, du commerce équitable et de la démarche solidaire.  Le site déclarait reverser 5% de ses revenus à des œuvres caritatives.

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AUJOURD’HUI  :

COVETCHIC Existe toujours ! Ses créatrices  sont aujourd’hui à la tête d’une grosse machine entrepreneuriale. la Start up engagée de jadis est devenue un site marchand presque ordinaire.  On peut dire que l’aspect éthique a pris un peu de plomb dans l’aile.

En effet, Ismahane et Wadia, les créatrices, ont délaissé l’aspect édition unique et artisanale des débuts, pour se tourner vers la distribution de créations série, de créateurs de bijoux originaux. Plus de commerce équitable non plus, puisque la majorité de ces créateurs sont des stars de la joaillerie, dont les créations se trouvent dans la plus part des bijouteries chics. On peut citer parmi les marques présentes sur le site :

Assya London, Selim Kent, ou encore Tamaris, on est loin de l’artisan du bijou.

On peut dire que COVETCHIC est devenu un site de vente de bijoux en ligne lambda.L’or et les pierres précieuses qui parent les bijoux, ne disent pas leur provenance, Il n’y plus de page dédiée à l’aspect éthique, ou à  la sélection des créateurs et des créations. Même la mention  sur les 5% reversés aux œuvres caritatives est reléguée au fond des pages du site.

On est content de voir que l’entreprise à fait du chemin et continue sa progression, mais il semble peu approprié désormais de la compter parmi les structures écolos.

GARAGE SOLIDAIRE DU HAINAUT

Le deuxième  lauréat du prix talent des cités en novembre 2013 était le projet du garage solidaire de Hainaut près de Valencienne dans le nord de la France. Il était  porté par  Soufiane IQUIOUSSEN et  Nejma LAZREG.

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C’est à travers leur action dans  une association locale, qu’ils se sont rendu compte que la mobilité était un des éléments clés  pour sortir de la précarité, pour la reprise d’activité, notamment professionnelle.

Ils ont eu l’idée d’un garage, qui permettrait au personnes  aux revenus modestes, de réparer leurs véhicules à des prix défiant toute concurrence,  ou encore d acquérir un moyen de locomotion, pour une somme modique. En parallèle, le garage solidaire du Hainaut se voulait un établissement d’insertion par l’activité économique, dans l’optique de préparer  des personnes éloignées de l’emploi, à reprendre des bases pour en suite obtenir par exemple le permis de conduire ou suivre une formation qualifiante.

AUJOURDHUI :

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Lancé fin 2013, le garage solidaire du Hainaut n’as cessé de se développer. Une deuxième antenne as même vu le jour fin 2015 sur la commune d’Anzin, un vrai succès, qui n’as pas renoncé à ses valeurs du début. De la solidarité, et de l’action pour la sortie de la précarité par la mobilité.

Ce projet représente désormais :

20 salariés permanents et en réinsertion

Près de 500 adhérents

Pour en savoir plus, aller sur le site internet de la structure : Le garage du Hainaut

ZERO GACHIS

En 2014, « zéro gâchis » était une toute jeune pouce dans le milieux des Start up et de l’entrepreneuriat social. Cette aventure  menée principalement par un trio de Bretons s’est enracinée dans la région pays de la Loire.

L’initiative partait du constat alarmant des 750 000 tonnes de produits alimentaires mis presque totalement à la poubelle, alors qu’ils sont encore propres à la consommation.

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L’idée de ZERO GACHIS était alors de créer dans les supermarchés des zones « zéro gâchis » avec rayonnage et gondoles, pour  mettre en avant les produits invendus dont les dates de péremption ou la limite de vente est proche. Le client achète avec des réductions pouvant atteindre -70%, le distributeur limite le gâchis, et verse une petite rétribution à l’entrepreneur.

AUJOURDHUI :

Depuis, Zéro gâchis à fait du chemin ! De 7 magasins partenaires de l’époque, ils sont passés à 132 aujourd’hui.  Cette expansion reste tout de même concentrée dans l’ouest de la France. Mais la Start up semble plus active que jamais. Nul doute qu’elle travaille d’arrache-pied pour couvrir plus globalement le territoire National.

Depuis quelques semaines, le site  a annoncé sa volonté d’étendre son champ d’action aux produits non alimentaires (produits technologiques, électro-ménager, textile).

Un signe que cinq ans après sa création, que l’entreprise se pérennise et voit plus loin. A suivre

Site :Zéro Gâchis

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NOTEO

C’était en 2014 l’une des Start Up écolo les plus ambitieuses. Notéo c’était un site internet, et une application permettant d’évaluer l’impact environnemental, social et sanitaire de chaque produit que vous achetez. On scannait les produits grâce à leur code barre et on voyait s’afficher une note pour chacun des aspects, puis une moyenne globale.  En fonction de cette moyenne (mauvaise en dessous de 5/10) l’appli ou le site vous proposait des alternatives.

L’idée était simple et ingénieuse, mais on se doute, vorace en ressources humaine et financière. En 2014, la base de données comptait 45000 produits évalués par des experts en nutrition, responsabilité sociale et impact environnemental.

AUJOURD’HUI :

C’est avec beaucoup de regrets que nous avons appris que NOTEO à déposé le bilan. Le site internet n’est plus en ligne et l’application n’est plus mise à jour. Nous avons tenté de comprendre pourquoi, et il s’avère que la jeune entreprise à butté sur un manque de ressources financière pour mener le projet à termes. Il aurait fallu couvrir des centaines de milliers de produits du quotidien, tout en consolidant l’algorithme d’évaluation. Le tout en s’appuyant sur un collège d’experts indépendants et fiables toujours plus actif. Les financeurs n’ont pas suivi et le projet s’est arrêté.

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Un véritable gâchis au dire  du porteur de projet lui-même. On espère un rebond, pour que tout ce travail n’ai pas été  vain.

LA RUCHE QUI DIT OUI ?

Ce  Nom est peut-être rentré dans le langage courant. En tout cas l’assise de la ruche qui dit oui ne semble plus à faire. Crée en 2011 ce réseau de mise en relation entre producteurs locaux et consommateurs  se voulait une alternative aux AMAP et aux Supermarchés.

Les AMAP (Association pour le Maintien d’une Agriculture Paysanne) fonctionnent sur la base du bénévolat et ont un statut associatif.

La ruche qui dit oui prélève 17% du chiffre d’affaire de chaque producteur qu’elle se partage avec le gérant de la ruche (moitié/moitié).

AUJOURD’HUI :

La Ruche qui dit oui compte   700 points de distribution et 45000 producteurs. Son modèle économique fait des détracteurs, qui y voit une autre forme d’enrichissement sur le dos des producteurs.La Ruche rétorque qu’elle met en valeur le travail des agriculteurs, fait la démarche commercial et leur assure une trésorerie.  En tout cas c’est incontestablement une alternative qui trouve des adeptes.

Site : La Ruche Qui Dit Oui

OUI CAR

En 2014, l’économie de partage et de la fonctionnalité explosait, après un démarrage en trombe sur la fin des années  2000. OUI CAR était alors l’une des premières plateformes à proposer la location de véhicules entre particuliers. A l’époque, le site était un peu clairsemé, avec quelques centaines de voitures en location.

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AUJOURD’HUI :

C’est une START UP florissante, qui annonce  30 000 véhicules et un million d’inscrits. Elle emploie une vingtaine de salariés et développe de nouvelles solutions pour faciliter l’accès à son service. Il faut dire aussi que depuis, La SNCF est entré au capital de l’entreprise en tant qu’actionnaire majoritaire, et travaille avec Oui CAR à l’intégration du service de location sur le site du géant ferroviaire.

Site : Oui Car

FAIRPHONE

En 2014, l’entreprise FAIRPHONE n’avait qu’un an et  travaillait au lancement de son premier téléphone équitable.  Nous étions tellement enthousiastes que nous nous en sommes procuré un  dès sa sortie.Nous avions fait un second article vidéo pour présenter ce tout premier téléphone au monde, à prendre en compte les aspects environnementaux, éthiques et sociétaux dans son élaboration.  Encore plus étonnant, le projet s’est monté sur une campagne de précommande en ligne. 25000 anonymes ont ainsi fait confiance à FAIRPHONE en commandant à l’avance.

AUJOURD’HUI :

Au vu des ambitions qu’elle se donne, on peut dire que FAIRPHONE est une réussite phénoménale.

En juin 2015, le FAIPHONE 2 a été lancé à la commercialisation  avec un objectif de vente de 250 000 exemplaires, (contre 60 000 exemplaires vendus pour le PF1).  Il y aussi le fairphone OS, système propre développé pour s’affranchir d’Android. La start Up continue son développement et rafle des prix d’excellences.

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Site : Fairphone

Nous tenions à faire ce retour d’expérience, pour garder de la logique dans le travail réalisé et mettre a jour les informations. Nous sommes ravis de voir que une bonne partie de ces entreprises continuent leur chemins. Après ce bilan nous ferons  un tour d’horizon des nouvelles start up écolos qui ont le vent en poupe et sélectionnerons quelques-unes que nous présentons ici.

 

 

 

Supermarché Coopératif Auto Géré. demain vous serez votre épicier

Voici le premier article de l’année 2017 ! LebilletDD vous souhaite une excellente année ! que ce soit une année de  bienêtre pour vous et pour vos proches !

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Nous allons aujourd’hui  à la découverte d’une nouvelle forme de consommation active !

Pour un(e) citoyen(ne) qui veut maitriser sa consommation, notamment son alimentation,  l’impact de cette dernière sur la santé, sur l’environnement et sur l’économie,  il existe des solutions, toutes aussi pertinentes les unes que les autres, avec leurs avantages et leur limites. On connait désormais les magasins bio, les AMAP, les locavores, les magasins sans emballages etc..

L’innovation sociale collective ne s’arrête pas pour autant.

Les idées continuent de fleurir et c’est tant mieux. Depuis  trois ans, une autre se développe  et arrive progressivement chez nous, il s’agit des supermarchés coopératif, auto gérés.un-super-marche-a-votre-image

Dans le domaine de la consommation responsable, les innovations  partent souvent du même constat : l’agro-industrie et la grande distribution s’enfoncent dans un modèle dont le seul intérêt poursuivi est le profit financier, au détriment de ceux qui produisent, travaillent à la distribution, et consomment. Idem  pour l’environnement.

Le concept des épiceries et super marchés coopératifs veut lui aussi apporter une alternative à cet état des choses.

Imaginez un super marché dont vous êtes copropriétaire, avec le pouvoir de choisir ce qui s’y vent, d’où ça vient,  combien  c’est acheté et combien  c’est vendu.

Un établissement où vous devrez aussi donner de votre temps, environs quatre heures par  mois, pour faire de la mise en rayon, de la comptabilité, de la gestion de stock de la communication…

Vous y faites vos emplettes et contribuez ainsi à l’écoulement des produits, à la viabilité de la structure.slide_3

LES PIONNIERS DES SUPER MARCHES COOPERATIFS

Ces supermarchés sous la forme qu’on connait aujourd’hui ont vu le jour aux états unis et au Canada. L’expérience qui revient souvent est celle de Park Slope Food Coop à Brooklyn. Une coopérative qui officie depuis 1977 et n’as cessé de grossir, au point d’atteindre plus de 16000 membres, pour un chiffre d’affaire annuel en 2010 de 40 millions de dollars.

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Les produits vendus par cette coopérative répondent à une charte qui veut qu’ils soient respectueux de l’environnement, qu’ils proviennent de fournisseurs de l’état de New york quand c’est possible et qu’ils soient vendu  moins cher que dans les magasins classiques. (30 à 40% moins cher).

Le park slope food coop est tout de même devenu une très grosse machine, révélant quelques faiblesses du système. En effet, avec 16000 membres qui donnent  deux heure et quarante-cinq minute de leur temps par  mois, la coopérative dispose de plus d’heures de travail qu’elle n’en as besoin pour fonctionner. Les files aux caisses se rallongent,  et les gérants sont contraints pour certains produits de s’approvisionner chez des fournisseurs pas toujours respectueux de leur charte.

En fin 2016, le film documentaire, Food Coop de Tom Boothe,  a fait connaitre à plus grande échelle ce magasin pionnier, faisant la lumière sur plusieurs projets en cours, ou déjà  implantée dans quelques villes et villages de France.

 

LES PREMIERS SUPER MARCHES ET  ÉPICERIES COOPÉRATIVES AUTO GÉRÉES DE FRANCE

Il faut dire que pour monter un magasin auto géré, il ne suffit pas d’avoir un local, une autorisation et des produits à vendre.

Cela nécessite  aussi de rassembler un certain nombre de coopérateurs, qui vont faire tourner l’établissement en donnant du temps mais aussi consommer les produits vendus.  Il faut également trouver et convaincre des producteurs, locaux de préférence et/ou issus de l’agriculture biologique de se joindre à l’aventure.

Tout cela prend du temps et de l’énergie aux initiateurs, mais en France plusieurs supermarchés  sont en gestation et des épiceries ont déjà ouvert.  Il y a beaucoup de beaux projets d’épiceries coopératives de villages qui se sont concrétisés.

On peut citer comme exemple l’épicerie « champ commun » monté en 2009 à Augan dans le Morbihan, avec 67 coopérateurs, qui est depuis devenu un complexe de service de proximité et est passé à plus de 100 associés, en créant plusieurs emplois.

Citons également l’épicerie d’un petit bourg dans la Mayenne nommé FONTAINE-DANIEL, développé et tenu par un collectif d’habitants. Cette initiative lancée pour faire face au manque de commerce de proximité est devenu un exemple pour bien des villages faisant face à la désertification rurale.

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C’est donc d’abord en zone rurale que l’idée de magasin auto géré s’est développée, en adaptant chaque fois la formule aux besoins locaux, ce qui tombe sous le sens.

Dans un village il  ne faut qu’une cinquantaine de personnes pour se fédérer et porter un projet d’épicerie coopérative. Souvent les producteurs  sont du coin, et les  fonds à mobiliser sont moindres.

En zone urbaine, c’est une autre paire de manche ! Plus de 2000 coopérateurs environs pour  le projet de la LOUVE qui  est a priori le plus aboutit à ce jour en France.  Ce super marché  va ouvrir ses portes dans quelques semaines dans le 18e arrondissement de Paris.

Le slogan sur le site internet de la louve annonce la couleur !

« Nous n’étions pas satisfaits de l’offre alimentaire qui nous était proposée, alors nous avons décidé de créer notre propre supermarché. »

Là aussi c’est Tom Boothe, le réalisateur du documentaire de Food Coop qui est à l’origine du projet. dans l’interview ci dessous, il explique le concept.

Dans le sillage de la louve, d’autres projets sont en cours à Nantes, Bordeaux, Dijon, Toulouse, BiarritzLyon, avec le collectif « DEMAIN ». En tout, 18 projets de supermarché coopératifs dans les villes de France.

Même aux USA, pays plus grand, plus peuplé et instigateur de la démarche, on ne compte pas autant de projets de ce type. L’hexagone est désormais un laboratoire mondial de ce nouveau format de consommation active !

LE CAS DU COLLECTIF « DEMAIN » A LYON

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«  Les yeux sont désormais rivés sur les progrès enregistrés par chaque collectif, la Louve est une sorte de projet pilote pour les autres, son succès sera une confirmation que nous sommes sur la bonne voie »

C’est ce que nous disait  Mathieu, co fondateur du collectif « Demain » qui œuvre pour l’ouverture début 2018 d’un supermarché à Lyon.

Mathieu, a le profil du jeune trentenaire qui est arrivée au bout des promesses illusoires. Il a roulé sa bosse dans la grande distribution, les chaines de restauration rapide, les enseignes qui ont pignon sur rue, avant d’avoir le déclic et de décider de se lancer dans un projet qui lui semble avoir un supplément de sens.

« Je suis tombé sur un documentaire de food coop et je me suis tout de suite reconnu dans la démarche, j’ai alors décidé de me lancer et de tenter de fédérer des personnes pour avancer ensembles »

Il fait alors la rencontre de Franck, qui avait un projet de cantine bio, mais qui est séduit par l’idée de supermarché coopératif, ils mènent désormais l’aventure ensembles. Mais  ce n’est pas tout !

100 personnes ont déjà rejoint nos deux fondateurs, dans les différentes commissions qui travaillent désormais d’arrachepied pour que le projet voie le jour.

« Il y a beaucoup de travail, mais on se rend compte que le caractère collectiviste de la démarche mets des solutions à disposition. Les personnes qui sont dans les différentes commissions de travail viennent avec des compétences, qu’elles mettent à contribution » renchérit Mathieu.

Ainsi, un site internet va bientôt voir le jour, la charte produit  est en cours, le sourcing de fournisseurs etc…

La page Facebook aussi à fait des émules, puisqu’elle est suivie aujourd’hui par plus de 1600 personnes, de potentiels coopérateurs donc.

Il en faudrait 2000, et un panier moyen de 180€ mensuel, pour que le magasin puisse prendre convenablement son envol.

Mais Mathieu n’est pas dupe, il sait que la route sera longue et juchée d’embuches.

« Nous disons a tous ceux qui se joignent à nous que les choses ne seront pas parfaites, tout ne se passera pas comme prévu, mais nous comptons apprendre de nos erreurs, et surtout profiter du retour d’expérience des projets déjà avancés ».

D’après Mathieu, tous les porteurs de projet de supermarchés coopératif en France sont en contact, et se tiennent informés des avancées.  Ainsi, le 25 Février 2017, aura lieu à Paris une rencontre inter-coop, réunissant tout les porteurs de projet.

Une école est également envisagée pour former ceux qui se lancent.

Quelques questions demeurent en suspens, notamment l’aspect juridique de la clause de la charte, demandant à chaque coopérateur de travailler un certain nombre d’heure par mois pour le magasin.

Cette « obligation » selon la loi Française peut se voir qualifier en emploi.

« La louve a retourné cette question dans plusieurs sens et à finalement trouvé une réponse adéquate qui ne met pas la structure en porte à faux  avec  la règlementation »  nous as confié Mathieu.

Il faut dire que les crèches parentales fonctionnent déjà sous le même principe.

sur la question de la taille des établissments aussi, tous semblent d’accord sur le fait qu’il n’y a aucun intérêt à atteindre 16000 membres pour un magasin comme à Brooklyn.

L’idéal si la démarche séduit est de multiplier des sites de petite et moyennes tailles.

Pour joindre le projet, il suffit de participer à une réunion d’information et vous aurez alors le choix entre :

-suivre le projet en vue de devenir coopérateur, dans ce cas vous recevrez tous les mois la lettre d’information.

-Adhérer tout de suite pour mettre la main à la patte dans la mise en route.

En tous les cas allez sur la page Facebook du collectif « DEMAIN » ou envoyez un mail à pour poser vos questions.

demain1Espérons que ces nouvelles aventures vont se concrétiser et venir apporter une nouvelle voie aux modes de consommations et de vie alternatives, plus respectueuses de l’homme et de son environnement.

Aller plus loin :

 

Énergies Renouvelables : Panorama d’une alternative #2

DOSSIER : Suite et  fin du dossier sur Les énergies renouvelables. pour lire le premier article cliquer ici.

L’ÉOLIEN

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Les éoliennes que nous voyons aujourd’hui peupler nos paysages sont les descendantes des moulins à vent d’antan, utilisés pour moudre le grain ou pomper l’eau. Ces éoliennes nouvelles génération, sont apparues au milieu des années 75. Elles transforment la force du vent en mouvement mécanique qui fait tourner un génératrice et produit de l’électricité.

EXPLOITATION :

En général, une éolienne est constituée de plusieurs pales, d’un mat, et d’une partie électrique, dont un multiplicateur de vitesse (des pales),  et une génératrice. L’électricité ainsi crée est généralement injectée dans le réseau électrique. La puissance d’une éolienne dépend de la force du vent, mais aussi de la surface des pales et leur oblicité. On trouve des éoliennes de taille variables, de petites éoliennes individuelles aux grandes qui forment parfois des parcs. Elles représentent 3.9% de l’électricité produite et consommée en France et 17.2% dans le monde.

AVANTAGES : L’énergie éolienne s’est développée plus rapidement que le solaire, grâce à son prix qui a rapidement atteint le seuil de rentabilité, à la relative facilité des installations, au progrès de la recherche et des subventions. Elle peut être exploitée par une installation individuelle, elle n’émet évidemment pas de gaz à effet de serre, hors mis ceux émis pour fabriquer et transporter les équipements.

INCONVÉNIENTS : Beaucoup de réticences ont vu le jour vis-à-vis des parcs éoliens, à cause du bruit généré par les pales et le multiplicateur de vitesse. On avance également le fait qu’ils dénaturent les paysages et peuvent être dangereux pour les oiseaux.

Il faut dire que certains pylônes électriques génèrent les mêmes nuisances sans provoquer les mêmes émois. Les autorités ont pris des mesures. Par exemple, les éoliennes sont interdites  à moins de 500 m des habitations. Par ailleurs, les progrès techniques ont considérablement réduit ce bruit.

INNOVATION :

Un fort vent d’innovation souffle sur les technologies éoliennes. Il ne s’agit plus seulement des grandes installations à pales qui peuplent nos campagnes. les innovations vont du développement  des hydroliennes jusqu’à la fabrication par les utilisateurs de leur équipements.

ÉNERGIES ISSUES DE LA BIOMASSE

On appelle BIOMASSE toutes les énergies issues des végétaux. Cela regroupe  l’énergie issue de la combustion du bois, les bio carburant, la fermentation des déchets organiques, et par extension l’incinération des déchets ménagers. En comptant toutes ses composantes, la biomasse représente 11% de l’énergie totale consommée dans le monde (1).

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LES BIOCOMBUSTIBLES (Le Bois)

L’utilisation du bois comme combustible est une pratique aussi vielle que l’humanité. D’autres combustibles végétaux, comme les résidus agricoles peuvent être utilisés, mais le bois reste le combustible végétal le plus rependu.

Dans les pays du sud, le bois est généralement la principale source d’énergie, pour la cuisson et le chauffage. 75% des forêts naturelles y sont exploitées à ces fins. Dans les pays dits industrialisées la proportion est inversée.

Les installations les plus élaborées pour exploiter l’énergie du bois sont les centrales thermiques à bois, qui servent à la fois à générer de l’électricité et du chauffage.

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AVANTAGES : Le bois est une ressource renouvelable et disponible, pour peu qu’on tienne compte de son cycle de renouvellement. En France, le bois est une ressource abondante, fruit des initiatives prises dans les siècles précédents pour protéger voire, créer de toutes pièces des forets.

INCONVÉNIENTS :

Les principaux inconvénients de l’exploitation énergétique du bois sont la déforestation et la pollution atmosphérique. Le bois est une énergie renouvelable mais assez polluante. La combustion émet des fines particules ou matières particulaires, qui sont désormais quasiment toutes considérées comme cancérigènes . Un investissement massif dans ce type d’énergie voit forcément le stock en bois décroître plus vite que les jeunes arbres ne pousse et mène à  l’impasse.

INNOVATION :

En matière de bio combustion, les innovations les plus applaudîtes sont celles dites du tri génération, produisant de l’électricité, du chauffage, et du froid. La centrale de Montpellier Port Marianne est un exemple.

POLÉMIQUE 

Un projet de centrale à bois à été lancé en janvier 2016 à Gardanne, mais le projet est largement décrié

LES BIO CARBURANTS :

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Ce sont des carburants issus de sources renouvelables, essentiellement d’origine végétale. Plantes riches en matières grasses, en sucre, amidon ou fibreuses.

On distingue les BIOÉTHANOLS,  et les BIO DIESEL.

BIO ÉTHANOL (substitut de l’essence) : on les obtient par la fermentation des sucres contenus dans les plantes tels que la canne à sucre, la betterave, les topinambours etc.  Ou les plantes riches en amidon, comme le maïs, la pomme de terre..  Après fermentation, on obtient un alcool pur qui peut remplacer l’essence.

BIO DIESEL (substitut du gasoil) : On les obtient par l’extraction et/ou éthérisation de l’huile de colza, arachide, soja etc…

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EXPLOITATION :

En principe, on peut remplir son réservoir à essence avec 100% de bio éthanol, mais l’usage est plutôt d’en mettre entre 20 et 30% dans de l’essence conventionnel. Seul le Brésil va jusqu’à 50%.  Le biodiésel par contre peut être utilisé à 100% dans certains véhicules vendus dans le commerce, notamment les engins agricoles.

AVANTAGES :

Les biocarburants ont l’avantage de permettre la diversification des sources de carburant, et ainsi amortir la dépendance au pétrole. Leur performance est équivalente à celle des carburants fossiles.  Les émissions de gaz à effet de serre des biocarburants restent inférieures à celle des carburants fossiles, même s’il faut encore affiner les études sur le sujet.

INCONVÉNIENTS :

Il y a deux décennies, les biocarburants présentaient un réel avantage en matière de pollution atmosphérique (moins d’oxyde de soufre, d’oxyde de carbone…)  mais l’amélioration  de la qualité des carburants fossiles à effacé cet avantage.

Le bilan environnemental des biocarburants est très mitigé et sujet à polémiques. En effet, les étendues de sols toujours plus grands que demanderait une généralisation de ces carburants auraient un impact direct sur les espaces cultivables dédiés à l’alimentation humaine. Ainsi, on court le risque d’affamer encore plus le monde si on dédie trop d’espace agricole aux biocarburants.

De même, pour faire face à la demande, il faudra toujours plus d’épandage de produits chimiques, avec les risques que cela représente. Sans compter l’impact sur l’eau, l’appauvrissement des sols, la déforestation…

Les biocarburants ne représentaient en 2014 que 3% de la consommation planétaire de carburant(2) le Brésil et les états unis représentaient 90% de la production et consommation de bioéthanol (3).

L’Allemagne et la France représentaient 50% de la production et consommation de biodiesel (4)

Une directive européenne 2009/28 exige que les énergies renouvelables représentent d’ici 2020, 10% des carburants utilisés dans l’union. Les  biocarburants y sont plafonnés à 7% avec une exigence de durabilité pour ces dernières.

INNOVATIONS :

En matière de biocarburant, les innovations se situent essentiellement sur le développement de biocarburants de 2e et 3e générations. Ces nouvelles formes de carburants visent à exploiter des végétaux qui ne remettent pas en cause les plantes alimentaires. En utilisant par exemple les parties non comestibles des plantes, ou des plantes comme le jatropha, qui poussent sur des terres arides et dans des déserts.

 

 

L’ÉNERGIE DES DÉCHETS – LE BIO GAZ

Par extension, on considère les déchets de l’activité humaine comme source d’énergie renouvelable.

L’agriculture, l’industrie, la construction… sont des activités perpétuelles tant qu’il y’a aura des êtres humains sur terre. Elles génèrent des extrants perpétuels qui  sont des sources d’énergie perpétuelles, donc renouvelables.

La principale énergie tirée de ce principe et la mieux maîtrisée est le BIO GAZ. Obtenue par fermentation ou « méthanisation » des déchets, le plus souvent issues de l’élevage, de l’agroalimentaire, des ordures ménagères etc..

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EXPLOITATION :

La fermentation est un processus biologique par lequel les bactéries décomposent la matière organique. Pour le Bio Gaz, il s’agit le plus souvent de la fermentation anaérobique, c’est-à-dire hors du contact de l’air. Ce qui donne un mélange de gaz carbonique et de méthane. Les proportions sont en moyenne de 65% pour le méthane et 35% de gaz carbonique. Le gaz ainsi obtenu est le même que celui qu’on trouve dans les gisements sous terrains et qui alimentent nos systèmes de chauffages ou nos gazinières. On utilise le biogaz essentiellement pour le chauffage, à proximité du lieux de production. La production en France en 2015 est d’environ 500 000 tonnes équivalent pétroles(5).

AVANTAGES :

Le Biogaz est une énergie bon marché comparée au gaz fossile, c’est aussi un excellent moyen de valoriser les déchets.

INCONVÉNIENTS :

Comme on l’as vu, le biogaz n’est pas 100% pur à sa production, il y a entre 35et 50% d’impureté dans le gaz issu de fermentation (gaz carbonique, hydraulique sulfuré..). Cette impureté implique des pertes lors du transport et des conditions particulières de conditionnement, qui augmentent son coût de production. Il n’est donc pas utilisable à grande échelle sur des grandes distances.

Cette faiblesse des débouchés fait que le biogaz qui ne sert souvent qu’a produire de la chaleur peut être excédentaire, dans les zones/ saison où on a moins besoin de se chauffer, en été par exemple.

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INNOVATIONS

Les innovations autour du biogaz, sont essentiellement tournées vers l’épuration pour mieux le transporter, le flécher vers les zones de besoin et/ou  l’injection de l’énergie dans le réseau domestique.

LA GÉOTHERMIE

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Le principe de la géothermie semble complexe de prime abord, mais quand on se dit que le centre de la terre à une température d’environs 4000°C, on comprend le vivier d’énergie à  exploiter. Les roches intermédiaires sont peu conductrices de chaleur, elles tempèrent cette force calorifique et la met à la portée de la technique humaine. En réalité, on doit la chaleur de la géothermie à la radioactivité du noyau de la terre.  Cette radio activité est accumulée dans certaines parties du sous-sol, notamment dans les nappes d’eau souterraines surchauffées.

EXPLOITATION

Les nappes d’eau sont accessibles grâce à la fracturation hydraulique, qui sert entre autre à exploiter le gaz de schiste. La chaleur est ensuite acheminée vers les points d’exploitation, notamment les habitations ou les installations. Évidemment, il y a tout un processus pour explorer, accéder, capter et exploiter la ressource.

Si la nappe ne distille pas une eau assez chaudes, en moyenne 45°C, on utilise ce qu’on appelle des pompes à chaleur, qui permettent d’avoir une chaleur optimal avec très peu d’énergie. En 2012, on estimais à 450 000 le nombre de logements alimentés en énergie (chauffage et/ou électricité) par une pompe à chaleur.

RENOUVELABLE OU PAS ?

Il est vrai que la question se pose de savoir si la géothermie est une énergie renouvelable, étant donné  qu’on exploite un stock de chaleur accumulé depuis des siècles. Certains parlent même de gisement, sauf qu’a l’inverse d’un gisement de pétrole, le « stock » en question est en permanence réchauffé et renouvelé par la chaleur de la terre.

AVANTAGES :

La géothermie n’émet pas de CO2, elle ne participe pas aux émissions de gaz à effet de serre. Une fois installée, c’est un équipement complètement autonome qui ne demande que peu d’entretien et de dépenses. De nombreux systèmes de géothermie domestiques se développent, en parallèle des applications industrielles comme pour les usines de papier en Nouvelle Zélande, ou d’amidon en Alsace.

INCONVÉNIENTS :

L’exploitation de la géothermie est onéreuse en investissement de départ. On estime à 75% la part de l’investissement dans le prix de l’énergie restituée. De plus, des gaz sont parfois contenu dans l’eau des nappes, et peuvent s’avérer dangereux, on as connu aussi des cas de soulèvement de terrain suite à une installation de stations géothermiques, à cause de la perturbation de certaines couches terrestres.

INNOVATIONS :

De nombreux appels à projets de la part d’opérateurs privés et/ou publics, tentent de booster l’innovation dans le secteur de la géothermie. Par exemple l’ADEME avec le fond chaleur finance de nombreuses installations dans ce secteur. La dernière prouesse notable en la matière est la première centrale géothermique profonde au monde, inaugurée en juillet 2016  à Rittershofen en Alsace.

SYNTHÈSE :

énergies renouvelables

A l’issue de ce panorama des énergies renouvelables, des données que nous avons observé, il semble claire que nous avons à notre disposition de quoi juguler, voir inverser la tendance du tout fossile. Nous devons néanmoins, fort de ces observations, tenter d’être objectif. Aucune des sources d’énergies renouvelables que nous avons étudié n’est capable de répondre à elle seule aux besoins de la planète en énergie, partout où il se fait sentir. Tant, il s’agit de question à traiter au cas par cas, certaines énergies renouvelables étant présente à certains lieux et rares à d’autres, abondantes à certaines saisons et faibles en d’autres, disponibles à des moments où le besoin n’est pas spécialement fort.

De même, Sachant d’où nous partons, il est difficile de passer du quasiment tout fossile d’aujourd’hui au quasiment tout renouvelable. Ce qui mène à dire que seul un savant mélange des solutions, faite sur la base d’une analyse fine des besoins et des ressources, d’une optimisation des solutions d’exploitations nous permettrait, à nous humains, de rendre notre approvisionnement en énergie, le moins polluant possible, pour la planète, et pour les hommes.

Il est difficile, d’envisager une solution autre, que la combinaison de l’ensemble des sources,  énergies fossiles comprises, pour créer un « MIX ÉNERGÉTIQUE » gagnant.

Rappelons qu’aujourd’hui, le mix énergétique de la France pour l’électricité est de 78% de nucléaire 1.6% de solaire, 3.6% d’éolien et 16% d’hydraulique. Cela laisse imaginer le travail qui reste à accomplir pour se rapprocher d’un équilibre.

POUR ALLER PLUS LOIN :

  • « Les énergies renouvelables » de Jacques Vernier Editions Puf.
  • (1)+(2)+(3)+(4) voir l’ouvrage de jacques Vernier cité ci dessus, chapitre IV page 75.
  • (5) Voir site Gaz de France

 

 

Énergies Renouvelables : Panorama d’une alternative #1

DOSSIER : Les énergies renouvelables sont les solutions énergétiques du futur. Mais comment sont elles réellement produites ? sous quel principe ?  quelles sont les différentes sources d’énergies renouvelables et que représentent elles dans notre consommation aujourd’hui ? quelles sont les dernières innovations ? ce dossier qui fera l’objet de deux articles tente de répondre à ces questions.

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On a coutume de dire que l’argent fait tourner le monde, en réalité, c’est l’énergie qui fait tourner notre monde. Imaginez une seule seconde notre planète  sans électricité ou sans pétrole ! Ce serait l’hécatombe assurée.

80% de l’énergie qui fait tourner le monde aujourd’hui provient des énergies fossiles, notamment, du pétrole (32%), du charbon (27%), du gaz (21%), du nucléaire (2%)(1). Le point commun de ces énergies est qu’elles sont épuisables et responsables d’une grande partie des émissions de gaz à effet de serre.

Avec le choc pétrolier de 1973, s’est posé la question de la réduction de la dépendance généralisée aux énergies fossiles. La crainte d’un épuisement possible de ces ressources et des problèmes futurs d’approvisionnement, dus à la répartition inégale des gisements  sur la planète devint réelle.

Beaucoup de pays se lancèrent alors dans la recherche tout azimut pour le développement des énergies de rechange, notamment  le solaire.  En France par exemple, l’ADEME (Agence de l’Environnement et de Maitrise de l’énergie) s’appelait au départ COMES (Commissariat de l’énergie solaire). Dans les années 80, ces recherches commencent à porter leurs fruits et on voit apparaitre les premières installations destinées à transformer le rayonnement solaire en énergie.

Dans la foulée, la recherche autour de l’éolien s’affirme, ainsi que la biomasse, énergie tirée de l’exploitation des déchets.  En 1987 avec le rapport Brunland qui met en exergue les impératifs écologiques à venir, ces recherches s’inscrivent aussi dans la lutte contre le réchauffement climatique, les termes d’énergies vertes, de « renewable energy » donc énergie renouvelables rentrent dans le langage.

QU’EST CE QU’UNE ÉNERGIE RENOUVELABLE ?

Une énergie renouvelable est une énergie dont la source n’est pas épuisable, contrairement aux énergies fossiles (pétrole, gaz, charbon..). Par extension, les énergies renouvelables sont liées aux démarches de préservation de l’environnement et réduction des gaz à  effet de serre. En dehors de la fabrication des éléments permettant de les exploiter et leur traitement en fin de vie, ces énergies ne génèrent théoriquement aucune pollution.  On dispose aujourd’hui de cinq grandes sources d’énergies renouvelables :

  • L’ÉNERGIE HYDRAULIQUE
  • L’ÉNERGIE SOLAIRE
  • L’ÉNERGIE ÉOLIEN
  • L’ÉNERGIE ISSUE DE LA BIOMASSE
  • L’ÉNERGIE ISSUE DE LA GÉOTHERMIE

Toutes ces énergies sont en fait d’origine solaire, puis que c’est le soleil qui est au centre du cycle de l’eau, c’est lui qui crée les latitudes chaudes et froides et génèrent les vents, c’est lui également qui fait pousser les végétaux, fait ruisseler l’eau dans les nappes phréatiques.

Voyons voir brièvement  pour chacune de ces sources d’énergie quelle est la particularité et contexte d’exploitation !

L’HYDRAULIQUE

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L’énergie hydraulique est de loin l’énergie renouvelable la plus utilisée au monde, peut être aussi l’une des plus anciennes. Depuis l’antiquité, on utilise l’énergie hydraulique pour les moulins à eaux, pour les voiliers, les systèmes d’irrigation etc…  Avec l’avènement de l’hydroélectricité au 19e siècle, on s’est mis à exploiter de façon industrielle cette ressource, en transformant la force du courant des cours d’eau en énergie mécanique puis en énergie électrique. En France, la plus grosse centrale hydraulique est celle de Grand-Maison dans les Alpes (1800 Méga watt).  fin 2015, l’hydraulique représentait 10.8% de la production d’électricité en France et 16% dans le monde (2)

AVANTAGES : Faible cout d’exploitation, responsable de très peu d’émission de gaz à effet de serre.

INCONVÉNIENTS : Dans certaines zones du monde, la construction de barrages occasionne d’énormes problèmes sociaux, déplacement de population, confiscation des terres, inondation, modification des écosystèmes notamment pour les centrales construites dans les régions non montagneuses, où il faut construire d’énormes barrages, afin d’augmenter le débit de l’eau (comme tout objet qui prend de la hauteur, l’eau décuple sa vitesse et donc son énergie en chutant).

Voir par exemple les conflits autour des barrages Belo Monte au Brésil et le Barrages des trois gorges en chine.

INNOVATION

En dehors des centrales hydroélectriques, il existe plusieurs autres applications pour exploiter l’énergie de l’eau. On peut citer les hydroliennes, les marémotrices, ou les applications osmotiques. La pointe de l’innovation dans le domaine de l’hydraulique est l’hydrolienne pour rivières comme présenté dans le reportage ci dessous !

LE SOLAIRE

150 millions de Km séparent la terre du soleil, pourtant cet astre est le pourvoyeur de la plus grande partie reçue par la grande bleue. Les applications les plus basiques apparus dans le début des années 80 pour exploiter l’énergie solaire, étaient les capteurs solaires, permettant de capter les rayons du soleil pour chauffer l’eau. Ils font fonctionner les chauffes eau solaires, les monoblocs, pour des habitations comme pour des bâtiments collectifs (hôpitaux, piscines salle de sport…).

Puis on as vu se développer des centrales solaires, d’abord transformant les rayons en chaleur concentrée, puis la chaleur elle-même en énergie électrique via l’action d’une turbine ou d’une génératrice.

Et enfin, l’énergie solaire photovoltaïque, qui s’appuie sur un principe découvert par BECQUEREL en 1839. « L’effet voltaïque » permet la conversion directe du rayon de soleil en électricité.

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Les cellules photovoltaïques qui constituent les panneaux qu’on voit sur les toits, sont faites en silicium pour la plus part (90% des panneaux). Cette matière est relativement abondante, (28% de la croute terrestre) donc peu de risque d’épuisement. On trouve aussi des panneaux photovoltaïques au tellurure de cadmium (Cdte). Matière plus polémique,  le tellurure de cadmium est en fait un déchet toxique de l’industrie du Zinc. C’est donc une façon de le recycler, sans qu’on ne sache encore vraiment les risques pour la santé et l’environnement sur le long terme.

EXPLOITATION : Un Panneau solaire qui fait environs 1×0.5 m, dispose en moyenne de 50 cellules photovoltaïques pour une puissance de 50 WATT, de quoi alimenter deux ampoules par exemple.

L’installation nécessite donc plusieurs panneaux selon le besoin d’énergie, le dispositif de câblage, un onduleur, qui transforme l’énergie continue des cellules en énergie alternative apte à alimenter les appareils domestiques. Éventuellement une batterie, si le système est autonome et ne va pas dans le réseau électrique générale. On a coutume de voir les installations photovoltaïque sur les toits des maisons ou de bâtiments divers ! Mais il existe des centrales électriques photovoltaïques. Les plus grandes se trouvent en Californie, aux USA. En 2014, selon le CNRS, L’énergie solaire représente 0.7% de l’électricité totale consommée dans le monde et 1.6% de l’électricité produite et consommée en France. L’Allemagne est le pays leader dans ce domaine avec 32% de l’électricité photovoltaïque créée dans le monde.

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AVANTAGES : C’est une énergie propre, qui ne génère que très peu de gaz à effets de serre. On estime qu’il faut entre 1.3 et 4.7 années pour qu’une installation photovoltaïque fournisse autant d’énergie qu’il à fallu pour la produire (3). C’est un très bon rapport.  Une centrale au fioul par exemple ne restitue jamais l’énergie qu’elle a couté, puisqu’elle consomme avant, pendant, et après son cycle de vie. L’énergie photovoltaïque est aussi utilisable de façon individuelle, en créant son propre réseau. A la fin des années 2010, elle était encore plus chère que l’énergie fossile, 30 à 40 Centime le Kilowatt/heure (kw/h) au lieu de 20 centimes le Kw/h pour les énergies fossiles (4).

Avec les progrès fulgurants qu’a connus cette technologie, l’énergie solaire est moins chère que jamais et promet de l’être encore. On serait aujourd’hui aux environs de 13 centimes le kw/h (5). Soulignons qu’avec une installation photovoltaïque qui coute environs 1000€/panneau à l’installation, la production peut être injectée au réseau d’EDF, et c’est ce dernier qui vous verse de l’argent en fonction de la quantité d’énergie produite. En à la fin des années 2000, EDF payait jusqu’à 60 centimes le Kw/h(6).

INCONVÉNIENT : On le sait, le soleil ne brille pas tous les jours, et il n’est pas de la même intensité à toute heure et sur l’ensemble du globe. C’est le principal inconvénient de cette énergie. Il faut donc stocker aux heures où la production est forte pour utiliser aux heures où la demande est forte, ou injecter l’énergie crée dans le réseau électrique général. Les centrales électriques photovoltaïques sont très critiquées parce qu’elles dénaturent le paysage et occupent l’espace qui pourrait servir aux cultures (hors désert).

Jusqu’à il y a quelques années, on ne savait pas traiter les panneaux photovoltaïques et les recycler une fois arrivés en fin de vie. C’est désormais une question quasi réglée, grâce au programme  Européenne PV CYCLE.

INNOVATION :

les deux dernières années ont vu aboutir de nombreuses recherches dans le domaine du photovoltaïque! un laboratoire australien à annoncé une cellule photovoltaïque capable de transformer jusqu’à 34% de l’énergie solaire reçue en électricité. on était jusqu’alors aux alentours de 20%.

Solar Impulse l’avion solaire à traversé le globe, Tesla, développe la troisième génération de voiture électriques, mais aussi des panneaux de plus en plus intelligents, produisant électricité et chaleur à la fois.

Mais l’innovation la plus époustouflante en matière d’énergie solaire photovoltaïque est celle des Nanofils présentés dans la vidéo ci dessous !

Pour la suite de ce dossier, l’article suivant abordera les énergies éoliennes, la biomasse et la géothermie avant de faire une synthèse. A très vite pour la suite.

Pour Aller  Plus Loin

(1) – Données issues de l’ouvrage « les énergies renouvelables » de Jaques Vernier

(2) – données site EDF

(3) voir : http://www.photovoltaique.info/Temps-de-retour-energetique

(4) -Données issues de l’ouvrage « les énergies renouvelables » de Jaques Vernier

(5) – voir : Article site PositivR

(6) – Données issues de l’ouvrage « les énergies renouvelables » de Jaques Vernier

Faire ses conserves maison pour 0€

Voilà l’automne qui pointe son nez, l’hiver n’est pas loin. Avec les journées ensoleillées, va s’achever la saison de nombreux fruits et légumes, nous devrons alors soit attendre le printemps et l’été prochain, soit acheter des produits hors saison.

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Pour ceux qui comme l’auteur de ce billet préfèrent consommer des produits de saison, il  faudra prendre son mal en patience, ou trouver une parade pour les fruits et légumes dont on raffole.

Le cas de la Tomate est typique ! Fruit le plus consommé au monde, en légume, salade, assaisonnement, sauce.

Elles sont tellement bonnes, s’accommodent si bien à nos habitudes culinaires qu’on aurait tendance à les croire naturellement disponibles toute l’année et sous toutes les latitudes !

Mais non ! Les tomates ont une saison qui va de Juin-Juillet jusqu’ en Octobre, on peut alors raisonnablement  les manger au maximum 6 mois dans l’année.

Toutes les autres tomates mangées en France en dehors de cette saisonnalité, viennent de très loin, ou sont cultivés en serres. Ce sont des fruits voraces en énergie et en eau, souvent fortement traitées aux pesticides et sans goût.

Ce qui est valable pour les tomates, l’est pour la plus part des fruits et légumes consommés hors saison.

L’une des solutions intermédiaires permettant de consommer par exemple des tomates en  hiver tout en respectant le rythme des saisons, est de faire des conserves.

Cette pratique n’est pas nouvelle, à l’approche de l’hiver, de nombreux foyers achètent des tomates pour faire le traditionnel coulis. Mais cela reste marginal. On tend à céder à la facilité, acheter ses tomates sur le marché pendant toute l’année.

Pourtant, avec un peu d’astuce on peut apporter un réponse au dilemme !

Faire des conserves de tomates pour zéro euro !

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Pour faire des conserves de tomates sans débourser un sou, l’astuce première c’est la récup !

Ci-dessous une liste de matériel à préparer et à récupérer pour vous lancer.

Les Bocaux :

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Difficile de faire des conserves sans bocaux. Il vous arrive de consommer des sauces, des haricots, ou autres plats cuisinés vendues dans des bocaux de verre ? Après les avoir vidés, lavez-les et rangez-les soigneusement dans un coin. Si vous ne consommez pas ce genre d’aliment, demandez dans votre entourage, vous verrez, les bocaux afflueront assez rapidement. Assurez-vous seulement, que chacun d’eux se ferme bien et ne présente aucune fissure.

Si le coté récup ne vous emballe pas franchement, vous pouvez toujours acheter des bocaux dans le commerce. Il s’en trouve de toutes les tailles, du 500 ml au 3litres.

Les tomates !

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Puisqu’il s’agit de faire des conserves de tomates, elles peuvent venir de votre potager ou des marchés.

Le marché est un lieu et une manifestation qu’on trouve quasiment dans toutes les cultures, c’est un événement chaleureux, où on établit un contact  différent avec la nourriture, ceux qui la produisent et/ou  la vendent. Le marché change du  super marché avec ses gondoles froides.

Mais comme dans les grandes surfaces, Il se jette des tonnes de fruits et légumes sur les marchés chaque année.

C’est un  fait, les vendeurs sur les marchés sont plus sensibilisés au gaspillage et ne jette que s’ils jugent que la marchandise ne peut plus se vendre. Cette marchandise n’est pas pour autant impropre à la consommation.

Le marché, en tout cas en France, se trouve être  un sacré lieu de récup, notamment des invendus un peu malmenés par le temps et le transport.

 

Les vendeurs sur les marchés sont aussi plus enclin à donner leur invendus ou les produits qu’ils comptent jeter.

C’est donc sur les marchés qu’il faut aller récupérer les tomates. Soit en demandant directement au marchand, soit en arrivant un peu avant la fin. Quand tout le monde remballe, allez simplement dans les cagettes laissées sur les emplacements.

Ce sont de vraies mines d’or ! Nous avons récupéré en une demi-heure, 7 kg de tomates.

Elles étaient un peu ramollies, certaines avait un petit éclat ou un début de moisissure, mais toutes encore bonne à la consommation, surtout pour faire des conserves. C’est impressionnant de simplicité, pour peu qu’on s’arme d’un minimum de témérité.

Le reste du matériel :

Une fois que vous avez des bocaux et des tomates, vous avez l’essentiel ! Le reste proviendra surement de votre équipement domestique. Vous aurez besoin :

D’une grande casserole, avec un couvercle

Deux serviettes de cuisine, dont une  que vous pourrez couper en plusieurs petits carrés de tissu

De plusieurs litres d’eau

De quelques cuillères d’huile d’olives

Oignons

pincées de Sel

Etape 1

  • Mettez une grande quantité d’eau à bouillir dans la casserole et fermez
  • Plonger y vos bocaux, pour les stériliser
  • Lavez soigneusement vos tomates à l’eau froide, ôtez les parties attaquées par la moisissure
  • Versez ensuite l’eau bouillante sur les tomates pour décoller la peau, attendez quelques minutes.
  • Pellez le tout et découpez en petits dés ou hachez les

 

Etape 2

  • Dans la casserole sur un feu moyen, versez les tomates, l’oignon, un filet d’huile d’olive et le sel
  • Laissez mijoter pendant quinze à vingt minutes en remuant régulièrement
  • Passez enfin à 10 minutes de feu doux.
  • Eteignez le feu, laissez reposer quelques minutes

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Etape 3

  • Remplissez vos bocaux, laissez environs deux centimètres avant le rebord
  • Découpez des petits carrés de tissu dans l’une de vos serviettes
  • Posez en un sur chaque bocal et fermez hermétiquement avec son couvercle

 

Etape 4

  • Au fond de la casserole nettoyée, mettre l’autre serviette pour éviter que le verre casse
  • Disposez vos bocaux remplis et hermétiquement fermés
  • Versez de l’eau à rebord
  • Couvrez et laisser monter à 100°C pour la stérilisation et permettre la conservation
  • Sortez vos bocaux, laissez les refroidir

 

Vos conserves sont prêtes, vous disposez d’au moins un an pour les consommer !

Cette façon de procéder ne vous aura presque rien coûté, si ce n’est quelques ingrédients que vous avez surement à la maison, et un peu d’huile de coude !

De plus, vous aurez contribué à réduire le gaspillage alimentaire à votre niveau.

Pour les petits budgets comme les étudiants ou les jeunes actifs, c’est une solution économique non négligeable.

Bonne dégustation !

Pour Aller plus loin :

Un article sur la loi gaspillage alimentaire. 

Récup et dégustation 

ET SI ON LIBÉRAIT LE TRAVAIL !

Est  il possible de venir à bout du chômage ? Le fameux « plein emploi » est-il encore à notre portée ? Malgré les dispositions envisagées et prises par les gouvernants pour vaincre ce qui à en croire les débats est le mal du siècle, la quête parait de plus en plus  vaine,

tableau René Herrison, verrerie de claude boucher

tableau René Herrison, verrerie de claude boucher

Au mois de mars 2016 nous comptions en France 10% chômeurs, selon Eurostat Soit environs trois millions de chômeurs sur une population active d’environ 30 millions de personnes.

Comment sortir trois millions de personnes de la précarité du chômage et booster l’économie du pays ?

Car on l’a assez dit, des chômeurs, c’est des allocations chômages versées, et plus il y en a, moins ceux qui cotisent, c’est-à-dire ceux qui ont un emploi, peuvent supporter le coût.

Ce principe de solidarité qui veut que chaque travailleur  mette  dans un pot commun pour prévenir les périodes sans emploi de tous, fait partie des joyaux de ce qu’on appelle le modèle social Français. Son coté pervers c’est qu’à force de s’entendre dire que les chômeurs vivent aux frais de ceux qui travaillent, on finit par trouver ces derniers suspects, voir faignants.

L’impression qu’une partie importante ne se donne pas les moyens de trouver un emploi, que les entreprises ne sont pas aidées pour en créer bref, il faudrait  Lâcher du lest pour les entreprises, serrer la vis pour les chômeurs, et tout ira mieux n’est-ce pas ?

Les choses nous semblent moins évidentes quand on y regarde de plus près ; Force est de constater que l’époque du plein emploi est bien révolue,

LES RAISONS DE LA GALÈRE !

La forge : Adolf Friedrich Erdmann Von Menzel

La forge : Adolf Friedrich Erdmann Von Menzel

Nous en sommes tous témoins, avec  l’informatisation et l’automatisation  le travail a cessé  d’être la principale force productive. C’est-à-dire que globalement, dans un produit, il y a de moins en moins de temps passé par un humain pour le réaliser.  Des taches jadis réalisées par des êtres humains sont faite aujourd’hui par des logiciels ou des robots, mieux et moins chers, plus rapidement. Autant dire qu’on ne reviendra pas en arrière.

De plus, il est rare, voire impossible de trouver une entreprise aujourd’hui qui ne fasse pas de l’optimisation, de la rationalisation, de la réduction de coûts, du lean management, du gain de productivité et j’en passe.

Toutes ces techniques, et concepts de managements qui visent à produire le plus  et mieux avec le moins de ressources possibles, sont devenus avec le temps des moyens de supprimer de l’emploi et/ou dégager des bénéfices en un temps record. Chaque victoire obtenue par ces concepts représente des euros ou des dollars  économisés et souvent, des emplois supprimés.

Les entreprises sont obligées d’adopter ces pratiques, car il faut conquérir toujours plus de part de marché, les arracher à la concurrence, qui  fait de même de son coté, avec les mêmes armes et les mêmes outils.

Il faut donc aller toujours plus loin, scruter la chaîne de valeur de l’entreprise, trouver les économies à faire.

photo : humainenraciné.fr

photo : humainenraciné.fr

Nous vivons donc  dans un système qui mécaniquement  génère de la précarité et du chômage. Tout se passe comme si l’emploi lui-même était voué à disparaître. On estime qu’il ne représente plus que 15% du coût total de production.  Les entreprises investissent des sommes colossales dans les équipements techniques qui devenant plus sophistiqués et plus efficaces sont devenus aussi plus chers.

Ce qui explique qu’à la sortie, le partage des fruits du travail c’est-à-dire les bénéfices, soient plus avantageux pour ceux qui ont contribués à acheter les équipements (actionnaires) que ceux qui y ont mis leur main d’œuvre (salariés).

Cette répartition inégale s’explique aussi du fait que, dans le postfordismeère dans laquelle nous sommes rentrés depuis les années 70, les investisseurs sont issues de la finance internationale, grosses banques d’investissements et  autres business angels.

Ces derniers sont dans une autre dynamique que l’entrepreneur de la bourgeoisie locale ou de la banque coopérative de jadis.  Ils sont dans une logique de profit à court termes, voir à très  court termes, ce qui accélère et pervertit le besoin de rationalisation, d’optimisation, et de coupes franches dans les entreprises. Il faut que ça rapporte gros, en peu de temps.

Tout s’accélère donc, et comme tout bolide lancé à vive allure, ce système-là, ne supporte aucun obstacle. C’est pourquoi les états sont priés de réformer, d’enlever tous les gardes fous, tous les feux tricolores, d’avoir le moins de règle possible  à respecter.

Sauf qu’il n’y as pas de ralentissement,  ni même d’arrêt. C’est voué à s’accélérer encore plus, c’est le propre du système capitaliste ultra libéral, il n’y a pas de seuil où on se satisfasse et ou on considère qu’on peut se stabiliser. Chaque gain de productivité doit appeler d’autres gains de productivité,  les objectifs de bénéfices, une fois atteints, sont déjà un  vieux souvenir !  Le lendemain il faut faire le double…

AUGMENTER LE TEMPS DE TRAVAIL !

Nous l’avons vu, le système productif évolue vers un besoin de plus en plus réduit de main d’œuvre et on entend beaucoup de gens dire qu’il y a du chômage parce que nous ne travaillons pas assez et pas assez longtemps.

Mais Comment dans un système qui demande de moins en moins de travail veut on travailler plus ?

Certains pays pourtant, se portent bien mieux que la France en travaillant nettement moins, et réfléchissent à réduire encore  le temps de travail pour créer de l’emploi et améliorer la productivité. Voir le cas de la suède

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POURTANT D’AUTRES PAYS ON PU ATTEINDRE LE QUASI PLEIN EMPLOI !

L’Allemagne, les USA ont des taux de chômage aux alentours de de 4% n’est-ce pas une preuve qu’avec les réformes libérales on peut faire mieux ?

Avec des réformes libérales nous pourrons atteindre des taux de chômages plus bas, c’est sûr !

Mais la baisse du chômage en Allemagne as mis plus de personnes au travail tous en créant plus de précarité. Un rapport de 2015 le montre avec des chiffres étonnants ! L’Allemagne comptait en 2015, dix fois plus de pauvres que la France, pourtant le chômage y est inférieur de moitié.  La faute aux renoncements que leur a  coûté les réformes pour atteindre 4% de chômages,  avec par exemple des contrats à 1€ de l’heure.

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Les états unis quant à eux ont misé à la fin des années 2000 sur le pétrole de schiste pour sortir de la crise. Exploiter les gisements de pétroles par la fracturation hydraulique avec les risques que cela représente, tout en continuant la politique d’endettement infinie qui consiste à faire tourner la planche à billet.  Voilà la formule qui permet aux états unie de maintenir le chômage en dessous de 5%.

Faut-il encore rappeler que les états unis sont ceux qui sont allé le plus loin dans le renoncement à un  système social digne de ce nom ?  Tout ou presque  des services qui font généralement partie des missions régaliennes de l’état y sont privatisés ou réduit à leur strict minimum. De la santé,  à la distribution de l’eau et de   l’énergie.  Ce qui fait que les US,  toute première puissance du monde qu’elle est,  nous renvoi régulièrement des images de pays du tiers monde.

Souvenez-vous de la ville de FLINT dans  le Michigan qui a  manqué d’eau potable  pendant des semaines parce que la collectivité avait fait le choix de pomper l’eau dans une rivière locale gorgée de plomb, pour faire des économies.  Souvenez-vous aussi des tensions communautaires qui ont lieu dans ce pays, qu’on peut sans problèmes lier à la précarité économique et sociale, voyez des villes qui lorsqu’elles ne font pas parties des centres de concentration de l’activité économiques, peuvent atteindre 40% de chômeurs.

photo : san diego free press

photo : san diego free press

TRAVAILLER POURQUOI ? PRODUIRE POUR QUEL BESOIN ?

Il se trouve que pour alimenter une machine qui va à une allure folle, on est obligé de faire des choses folles et vides de sens.  Parce que l’objectif principal est de produire et consommer, les actions prises sont moins de donner aux gens un emploi décent, intéressant voir intelligible, que faire d’eux des travailleurs-consommateurs. Un peu comme si l’idéal de la démarche consiste à passer le plus claire de son temps à occuper un emploi quel qu’il soit, et l’autre partie à dépenser les revenus de cet emploi.

Dans cette logique, si nous  ne produisons pas à outrance et sans aucune contrainte, nous n’aurons pas le plein emploi. Si nous ne consommons pas à outrance, ce que nous produisons ne trouvera pas de débouchés. Voilà le piège dans lequel nous sommes pris.

C’est pourquoi la production et la consommation n’as plus aucun lien avec nos vraies besoins. 

C’est pourquoi nous épuisons les ressources naturelles, polluons largement plus que nécessaire et construisons notre prospérité sur la misère de l’autre.

Image territoiredavenir.fr

Image territoiredavenir.fr

PROGRÈS ECONOMIQUE CONTRE PROGRÈS HUMAIN ?

Au final, on peut se demander à quoi sert le progrès économique s’il ne sert pas le progrès humain.

Si en 2016, tous les progrès techniques que nous accumulons, toutes les innovations et les retombés économiques que génèrent l’activité des humain, ne servent pas  à vivre mieux, moins pauvres, dans les meilleurs conditions, nous permettant d’explorer le plus de facette de nos vies, de donner une vraie place à l’accomplissement personnel, à quoi ça sert ?

L’économie à-t-elle encore un sens ?

Puisque la logique est seulement d’aller toujours plus loin toujours plus vite et gagner toujours plus gros.

Souvenons-nous que l’économie est cet « art magnifique dont la raison d’être est de gérer et de réguler les échanges et la répartition des ressources avec le minimum de dissipations et pour le bien de tous »(1), nous en sommes loin.

LIBÉRER LE TRAVAIL DE LA DICTATURE DE L’EMPLOI (2)

C’est sûr, l’emploi à tout prix serre toujours plus l’étau  du cercle vicieux dans lequel nous sommes rentrés,  surtout si c’est au prix d’acquis sociaux durement acquis,  de garde-fou législatif permettant une certaine préservation de la dignité des humains qui font tourner l’économie,  de la dégradation de l’environnement et l’épuisement des ressources.

Quand bien même nous acceptions toujours moins de réglementation et toujours plus de flexibilités, comme c’est tout le temps demandé,  Il est fort probable qu’un système qui ne se satisfait jamais de ce qu’il a ne se satisfasse jamais des réformes et des concessions qu’on lui accorde.

Peut-être est-il temps de reconsidérer la question du travail dans nos sociétés, travaillons nous pour vivre mieux, ou vivions nous pour travailler ?

Les docks de Cardiff, Lionel Walden

Les docks de Cardiff, Lionel Walden

Et si l’une des alternatives était de mieux organiser le travail qui reste, pour que le plus grand nombre en ai un décent et intéressant avec un rémunération digne ?

Avoir un emploi rémunéré est-ce la seule façon de travailler ou de se rendre utiles à la communauté ?

Si beaucoup d’entre nous s’accomplissent réellement  dans l’emploi qu’ils occupent et y voient la meilleure façon d’habiter le monde, beaucoup plus encore n’y trouvent pas le moyen de s’accomplir humainement, d’où l’importance que l’emploi laisse le temps de mener d’autres vies par ailleurs.

Nous avons besoin de temps et de sérénité pour porter des Projets associatifs, sportifs, artistiques, familiaux, spirituels, initiatiques, politiques, affectifs, etc…  Cela si besoin, à côté du temps que nous vendons pour avoir de quoi subvenir à nos besoins. Ces projets sont aussi importants pour une société en bonne santé que le plus gros des PIB.

Ces projets représentent du travail, beaucoup de travail, des heures d’entrainement, de répétitions, de don de soi, d’implication, de conviction échafaudée et affirmées, de chemin parcouru, d’amour donné et reçu, qui n’est pas comptabilisé dans la richesse tel qu’elle est envisagée aujourd’hui.

Le plein emploi est alors loin d’être le garant du plein bien être, ou encore du plein bonheur !

ADAM SMITH : le travail est la substance commune à toutes les marchandises, une substance quantifiable et mesurable dont la qualité cristallisée dans le produit détermine sa valeur.

HEGEL : Le travail est la façon par laquelle les hommes (les êtres humains) inscrivent leur esprits dans la matière et par la même occasion transforment et produisent le monde.

Puissions-nous trouver un  compromis juste entre ces deux visions, et libérer le travail de la dictature de l’emploi.

Pour Aller Plus Loin :

Pour préparer cet article, nous avons beaucoup puisé dans le travail de André Gorz, Ivan Illich et Pierre Rabhi.

Lire :

Métamorphose du travail -Andre Gorz -Filio-1988

Travail Fazntôme-Ivan Illich-seuil-1981

Vers la sobriété heureuse-Pierre Rabhi-2010

1- définition de l’économie issue du livre « vers la sobriété heureuse de pierre Rabhi »

2- formule de Frithjof bergmann- philosophe américain des années 50/60 qui a longtemps travaillé sur la question du travail

  • Les définitions du travail par Adam Smith et Hegel sont issues du Livre « ecologica » d’André Gorz, page 135.

 

 

 

Travailler en SCOP : Cas du Court-Circuit Bar/Resto à Lyon

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Avez-vous déjà entendu parler des  entreprises sous statut SCOP ? Si oui avez-vous déjà pensé à travailler dans une telle structure ?  quoi qu’il en soit,  nous allons à la découverte  d’un cas concret, une entreprise sous le statut SCOP qui a bien voulu nous  ouvrir ses portes et nous raconter son quotidien, le restaurant bar COURT CIRCUIT A LYON.

SCOP KEZAKO ?

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Une SCOP est une Société Coopérative et Participative.  Concrètement c’est une entreprise, dont le but est de faire du profit comme les autres, mais dont la gestion se mène de façon démocratique (un salarié, une voie), où les revenus dégagés sont prioritairement affectés à la pérennité des emplois et de l’entreprise elle-même.

Juridiquement, le statut SCOP est  une société dont les salariés sont actionnaires majoritaires.

Il existe sous la même forme, les SCIC société coopérative à intérêt collectif.

PETITE HISTOIRE DE LA COOPÉRATION

Contrairement à ce qu’on pourrait croire, l’idée d’une entreprise ou les salariés sont les principaux actionnaires, ou les décisions sont prises à l’unanimité et où toute l’activité a pour but principal de préserver les employés et l’entreprise, ne date pas d’hier.

On trouve l’origine de la coopération au moyen âge déjà, dans les guildes, les compagnonnages, et autres confréries professionnelles. Mais l’idée des sociétés coopératives telles qu’on les conçoit aujourd’hui apparait avec l’industrialisation et l’apparition du syndicalisme au 19e siècle.

Comme souvent, c’est dans les années de crises que l’idée chemine et se perfectionne.

Dans les années 70 avec les nombreuses  fermetures d’usines et  dépôts de bilans qui secouent la France,  la société LIP, mène en 1973 l’une des premières expériences SCOP largement médiatisée.

Depuis, d’autres projets ont vu le jour bien sûr, et les SCOP s’affirment comme un des moyens de donner un autre sens au travail et à l’entreprise.

RESTAURANT /BAR COURT-CIRCUIT, EXEMPLE DE SCOP A LYON

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Pour sortir un peu de la théorie, nous avons voulu avoir une idée concrète de ce qu’est le travail dans une SCOP au quotidien. Le restaurant bar  court-circuit à bien voulu nous ouvrir ses portes et répondre à nos questions.

Le projet d’entreprise à vue le jour en 2010, à l’initiative de quatre personnes, qui avaient l’idée de dynamiser la vie de quartier par l’activité économique, avec une volonté dès le départ d’opter pour l’autogestion, donc le statut SCOP.

C’est un établissement situé au 13 rue Jangot  Lyon 7e  dans le quartier Guillotière, qui sert des repas le midi et le soir,  fait débit de boisson en continu, entre 9h et 1h du matin, du lundi au vendredi, et le samedi de 14h à 1h. C’est aussi un lieu de socialisation pour les habitants du quartier, concerts et expositions y sont régulièrement programmés.

Aujourd’hui, l’établissement compte 11 salariés, rien de notable lorsqu’on y arrive, on est dans un bar –restaurant comme les autres, le barman est occupé à servir des verres aux clients qui font la queue, un cuisinier s’affaire à la cuisine et une serveuse  gère la salle.

C’est Félix, un des salariés qui nous accueille il fait partie de la commission coopération qui gère les relations extérieurs du Court-Circuit.

LE STATUT SCOP PEUT PRENDRE DIVERS VISAGES

Felix sent notre enthousiasme, pour ne pas généraliser, il préfère donner quelques précisions :

« Soyons claires, SCOP c’est d’abord un statut d’entreprise, certes  selon la loi, les salariés doivent être actionnaires majoritaires et statutairement, si l’entreprise fait des bénéfices, alors 50% sont automatiquement mis en réserve pour assurer sa pérennité.
Mais il n’y as pas d’exigence légale en matière de distribution des  50%  restant. Rien n’empêche de faire une entreprise ou 3 personnes sur cent sont actionnaires majoritaires, ou on achète en chine des produit faits dans des conditions très douteuses très peu chers,  pour les vendre une fortune en France »

En effet, le statut SCOP est une base qui permet d’orienter globalement l’organisation et la gestion d’une entreprise à visée participative, mais une grande place est laissée aux administrateurs pour aller plus ou moins loin dans cet engagement.  Le mode de fonctionnement peut donc varier selon les SCOP,  notamment par la répartition des pouvoirs et des ressources,  qui peut modifier grandement le caractère collectiviste des entreprises même si elles sont sous le même statut.

QUI SONT LES SALARIES DU COURT CIRCUIT ?

vous avez dit SCOP

La question est alors de savoir quel est le profil des salariés de l’entreprise et la motivation qui les incitent à se tourner vers un emploi dans une entreprise coopérative et comment ils sont recrutés.

« Les profils sont très divers,  il y a des gens qui sont venu à la SCOP en connaissance de cause, d’autres seulement parce qu’ils cherchaient un emploi. Quand on ouvre un poste, on a énormément de candidatures, et on privilégie les profils de personnes qui ont déjà travaillé  dans des entreprises  traditionnelles, qui sauront percevoir la différence concrète entre  SCOP et entreprise classique.

Felix à un profil atypique, ingénieur de formation, titulaire d’un Master en sciences politiques, il a travaillé au ministère de l’écologie.  Goûter à  la rigidité et la hiérarchie pyramidale des grosses machines que peuvent être ces structures, l’as convaincu de se tourner vers un emploi en SCOP.

« Pour moi c’est vraiment une autre façon de travailler, c’est très horizontal comme fonctionnement, il n’y a pas d’hiérarchie, ça donne une sacrée capacité à mettre en œuvre les choses.  Puis c’est un acte politique aussi, une autre façon de faire de l’économie »

COMMENT CA FONCTIONNE AU QUOTIDIEN ?

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Le COURT-CIRCUIT on l’aura compris ne se limite pas au statut SCOP,  une charte interne vient compléter le statut et exige qu’à termes chaque salarié devienne actionnaire.

Refuser de devenir actionnaire peut être un motif de licenciement,  des 11 salariés actuellement employés par l’entreprise,  seul trois ne sont pas encore actionnaires, parce qu’ils sont arrivés récemment.

à l »exception de métiers qui nécessitent des compétences très spécifiques comme celui de cuisinier ou comptable, l’ensemble des salariés est  à la même enseigne, embauché comme employés polyvalents.

L’entreprise finance 2h de réunion d’équipe par semaine, soit 22h au total. C’est un vrai parti pris, car c’est plus d’un mi-temps qui n’est pas directement productif, consacré au bon fonctionnement et à l’organisation saine du planning,  du développement de l’activité et du débat démocratique lié à la gouvernance.

Chaque salarié a aussi une partie de son temps de travail hebdomadaire (entre 4h et 6h) qui n’est pas du service ou de la cuisine et qui est consacré aux autres aspects de gestion de l’entreprise (achats, ressources humaines, programmation, relations avec les partenaires…). Deux cogérants sont élus pour représenter juridiquement l’entreprise, pour une durée de quatre ans.

« Tout est transparent, dit Félix, je peux aller voir  sur un espace virtuel tous les documents de l’entreprise, les fiches formations, les fiches de paye, les documents comptables, les rapports d’assemblée générale, après on ne peut pas s’investir à fond dans tous, et puis il ne faut pas qu’une personne soit irremplaçable.  On a des commissions, je fais partie de la commission coopération, et je suis payé par exemple à parler avec vous en ce moment, ça permet de faire un travail autre que servir des bières ou des repas, des taches un peu plus intellectuelles »

Les produits, que ce soit les boissons ou les aliments vendues, sont approvisionnés en circuit court, chez des producteur locaux, avec une certaines charte éthique sur les rapports qui lient l’entreprise à ses fournisseurs ce qui la aussi est un engagement supplémentaire par rapport au statut SCOP.

«Nous on veut payer correctement nos fournisseurs, ne pas faire pression sur leurs prix, parce qu’ils font de bons produits avec des démarches vertueuses (bio, local artisanal). On paie leurs produits au prix juste parce que ce sont des produits de qualité, et ce n’est pas forcément plus cher que d’aller chez métro. On veut aussi que les prix de vente restent abordables pour ne pas devenir un établissement de luxe et rester accessible à tous. Et on souhaite aussi se payer correctement, nous les salariés, en payant toutes les heures travaillées, notamment les heures supplémentaires (on est à 35h semaine) ce qui est rare dans le secteur de la restauration. C’est un peu « le triptyque du COURT CIRCUIT » »
»

LA SANTE DE L’ENTREPRISE

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Des quatre fondateurs à l’origine du COURT CIRCUIT, il ne reste plus qu’une personne, qui ne fait pas de service, mais s’occupe de la comptabilité. Tout le reste de l’équipe est là depuis moins de trois ans.

L’entreprise se porte bien, son chiffre d’affaire est croissant chaque année depuis sa création, elle dégage même un peu de bénéfice. La SCOP reste une entreprise qui doit créer de la richesse et payer des salaires, les coactionnaires du COURT CIRCUIT en sont bien conscients.

La réussite du projet et les envies des uns et des autres, a permis à des salariés de quitter le Court-Circuit et de monter une autre entreprise en SCOP à Villeurbanne, un bar restaurant qui s’appelle le Bieristan. Les deux établissements sont indépendants, emploient aujourd’hui 25 salariés en tout, et sont en bonne santé économique.

« La priorité pour nous est de payer des salaires, de maintenir la structure à flot, nous avons décidé unanimement de réinvestir les bénéfices dans l’entreprise, il peut arriver qu’il y ai distribution mais c’est négligeable au vu du travail accompli. Les actionnaires qui ne sont pas salariés, c’est-à-dire des personnes qui ont injecté de l’argent dans le projet à ses débuts, ne reçoivent pas de dividendes, ils sont remboursés tout simplement, c’était décidé comme ça à la base ».

LE DROIT DU TRAVAIL, LA FISCALITÉ ET LA REPRÉSENTATIVITÉ SYNDICALE

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Dans un contexte de travail ou la coopération est le maître mot, ou les employés sont aussi des entrepreneurs, on se demande le rapport qui se crée avec le droit du travail. Félix nous répond avec ses deux casquettes :

« Fiscalement il n’y a pas vraiment de différence, entre une SCOP et une SARL, la seule notable est que si on atteint un certain niveau de réserve d’argent, on ne paye pas d’impôt sur les sociétés. Mais en tant que salarié et entrepreneur, je me sens à l’aise avec le code du travail et les 35h ; je suis protégé en tant que salarié et je n’ai pas l’impression d’être handicapé en tant que entrepreneur ou actionnaire. On va être limité plus par la réglementation et les normes qui sont très strictes dans notre métier d’accueil et de restauration (délimitation de la terrasse, réglementation sur le bruit, heures de fermeture, affichage réglementaire…), et qui vont parfois appliquer à une petite structure comme la nôtre des normes qui ne correspondent pas toujours à l’activité, et là ça peut être contraignant.

Quant à la représentativité syndicale, on as pas atteint les effectif pour y être soumis mais rien ne l’empêche Comme on est dans un cadre particulier, sans patron et sans subalternes, les rapports de pouvoir ne sont pas les mêmes que dans une entreprise classique. Cependant, le statut de SCOP n’empêche pas de façon magique le mal être au travail, ou les relations parfois tendues dans un collectif de 11 personnes… On fait très attention à ça et à nos conditions de travail avec des temps d’échange collectifs ou individuels entre salariés et/ou avec les gérants »

LES PROJETS A VENIR /DÉVELOPPEMENT

« Sur la question du développement, l’idée jusqu’ici était d’optimiser au maximum l’exploitation du lieu, notamment en augmentant le nombre de clients. Aujourd’hui on arrive au bout de cette logique, parce qu’on est plein tout le temps, on est plus sur une réflexion de diversification. Par exemple il y a deux ans on a lancé les burgers végétariens pendant le service du soir, ça a permis de rajouter des heures de travail, et d’augmenter l’activité, mais on reste à taille humaine, on ne veut pas travailler le dimanche par exemple, même si beaucoup de clients voudraient qu’on ouvre pour faire un brunch le matin ».

LE STATUT SCOP, UN OUTIL MODULABLE.

On adopte le statut SCOP pour entreprendre et travailler autrement, mais le statut n’est pas tout, la volonté et les motivations des hommes et des femmes qui font l’entreprise est ce qui définit clairement l’identité de la structure.  C’est en tout cas un des principaux moyens pour libérer le travail salarié, donner l’opportunité à chacun d’avoir des taches intéressantes, variées et de se sentir appartenir à une aventure, être maître de son destin.

POUR ALLER PLUS LOIN

http://www.le-court-circuit.fr/

http://www.bieristan.fr/

Mythe et réalité autour de la Scop

Le statut SCOP en question 

 

Une Ressourcerie Solidaire A Lyon !

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Le samedi 12 Mars 2016, nous sommes allés rendre visite à  la ressourcerie « le petit souk » orchestrée par l’association solidarité Afrique.

L’occasion d’y faire un tour pour comprendre la démarche du projet et ses aspirations.

Mais d’abord, nous pouvons faire quelques petites précisions et revenir sur l’idée de ressourcerie.

QU’EST CE QU’UNE RESSOURCERIE ?

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Une ressourcerie est une structure  de récupération, de valorisation, de revente  d’objet en tout genre.   Elles font aussi de la  formation et de la sensibilisation à l’environnement.

Les ressourceries s’inscrivent dans la démarche 3R (Réduction, Ré emploi, Recyclage)  qui est une stratégie de gestion des produits en fin de vie.

Il s’agit donc à chaque fois d’opter pour une des trois solutions face aux objets donnés par le public :

  • Trouver une nouvelle vie à l’objet par la mise à la de vente à bas prix directement, ou après restauration.
  • Orienter le produit vers une filière  de recyclage propre, ou le transformer pour une nouvelle utilisation parfois différente de sa vocation première.
  • Réduire la quantité de déchets à mettre à la décharge, (le meilleur déchet reste celui que l’on ne crée pas).

PRÉSENTATION DE L’ASSOCIATION SOLIDARITÉ AFRIQUE

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Le petit souk est donc la toute première ressourcerie de l’agglomération lyonnaise, développé par l’association solidarité Afrique, ouverte depuis novembre 2015.

En ce samedi, c’est Lucie, une des salariés de l’association qui tient la boutique, bricole et accueille les personnes qui déambulent dans les rayons.

« C’est une association qui a été créé en 1992 par des éducateurs de rue lyonnais, avec pour objectif de sensibiliser les jeunes à la solidarité internationale, essentiellement en Afrique de l’ouest ». nous dit-elle.

Après  entre autre un orphelinat, une MJC  dans ces pays,  s’est posée la question de la solidarité locale.

C’est alors qu’a été pensé le  projet « solidaboost », qui consiste à accompagner des jeunes de 16 à 25 ans en difficulté orienté par les éducateurs et autres travailleurs sociaux. dans un parcours de raccrochage scolaire ou professionnel.

« On les accueillent pour une période de trois mois,  l’objectif c’est de les remobiliser, qu’ils reprennent gout à l’activité, reprendre un rythme, travailler avec les autres et réfléchir à leur projet. On essaye de faire en sorte qu’ils soient à fond dans la débrouille, puis on réfléchit  avec les éducateurs sur la suite du parcours »  renchérit Lucie.

RESSOURCERIE LE PETIT SOUK

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L’objectif de la ressourcerie le petit souk dans la démarche de l’association solidarité Afrique est d’impliquer les jeunes du projet « solidaboost » dans l’action locale, par la reprise d’activité et la sensibilisation aux problématiques de l’éco-citoyenneté.

La ressourcerie dispose de plusieurs rayons, notamment, la librairie, la friperie, l’électroménager, les meubles  et un petit parc à vélo.

Tous ces articles viennent de dons des citoyens, ils sont réhabilités nettoyés, et mis à la vente à des prix très abordables.

Nous avons demandé à Lucie ce qui a motivé l’ouverture de la ressourcerie au grand public.

« A l’origine du projet, la ressourcerie était destinée au public du resto du cœur qui est juste à côté, les mardis ils viennent chercher des colis alimentaires, et passent par la ressourcerie regarder ce dont ils peuvent avoir besoin. Nous nous sommes rendus compte que d’autres personnes s’intéressaient à la ressourcerie, d’où l’idée de l’ouvrir à un public plus large »

Les revenus tirés de la ressourcerie vont principalement servir à assurer :

Le soutien aux projets des jeunes par la vente de friperie (permis de conduire, frais de scolarité etc…)

L’achat de littérature Africaine pour la MJC construite au Burkina Faso par l’association grâce à la vente de livres de la ressourcerie.

La vie et le maintien de l’activité de la structure grâce à la vente de l’électroménager, de meubles et autres

LES BESOINS DE LA RESSOURCERIE

La resssourcerie est un projet collaboratif par définition puis qu’elle compte sur les dons d’objets  pour maintenir son activité. Son premier besoin est donc que les citoyens se saisissent de cet outil pour contribuer à renforcer le lien social, en venant y déposer les objets fonctionnels dont il souhaitent se débarrasser. L’association propose également un service d’enlèvement de meubles ou appareil volumineux.

Elle a également besoin de clients, qui viennent satisfaire leur besoins en achetant les objets en vente, et de compétences techniques, pour réparer et remettre d’aplomb les différents objets qui arrivent.

LES PROJETS

Le petit souk envisage de mettre en place un repair cafe, et invite tous les volontaires intéressé  par ce projet à prendre contact avec l’association.

CONTACTER /SE RENDRE A LA RESSOURCERIE

13 bis, rue Girié
69003 Lyon 3ème – France

Tél. : (33) 4 78 18 49 15 

E-mail : solidafrique@gmail.com

Ouverture tous les mardis et mercredis  de 9h à 12h et de  14h à 16h30 et tous les deuxièmes samedi du mois de 10h à 18h

Page Facebook de l’association : Solidarité Afrique Lyon

Souhaitons de beaux jours au Petit Souk !

Finance Verte : Au Secours ! Wall Street Veut Sauver La Planète !

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Imaginez que l’état Français ne dispose plus de moyens financiers pour préserver la beauté et la biodiversité  du parc du Morvan, celui du Mercantour, ou encore le bassin d’Arcachon.

L’état, déjà endetté et faisant face à une baisse des recettes par l’impôt, confie la gestion de ces beaux lieux  à une entreprise X.

Si X entretient et  fait prospérer  la faune et la flore au-delà d’un certain seuil, l’état lui verse de l’argent. Si c’est l’inverse, c’est l’entreprise X en question qui verse de l’argent à l’état pour réparer les dégâts.

Jusque-là, on se dit qu’on peut en discuter. Imaginez maintenant que  l’entreprise X vous propose d’investir un peu de vos économies dans le projet.  Elle fait cela pour  lever des fonds qui vont lui permettre de prendre soins des parcs. Quand elle aura atteint le seuil qu’il faut pour être rémunéré par l’état, elle partagera la prime  reçus avec vous.

Mais si elle ne parvient pas à atteindre le seuil, vous perdez votre mise.

Ceci est un exemple de ce que la finance appelle aujourd’hui  «  investissement vert ».

L’entreprise X est une société financière (banque, assurance…) vous être un actionnaire, et vos économies  ont contribué à acheter des actions.

Ce sont les mécanismes comme ceux-là que les marchés financiers mettent en place pour protéger l’environnement.

LE MODEL DE LA FINANCE VERTE

Nous avons analysé dans un article sur lebilletdd les différents courants qu’on trouve dans le débat écologique aujourd’hui.

La croissance verte 

La décroissance

La Post croissance

La finance verte s’inscrit dans le premier raisonnement, qui  se développe sur l’idée que nous pouvons continuer à faire croitre nos économies comme nous l’avons toujours fait, en mettant simplement en place des mécanismes pour permettre la limitation du réchauffement climatique.

Partant du principe que les états vont être de plus en plus en difficulté face aux problèmes environnementaux, du fait également que les pays à l’échelle mondiale n’arrivent pas à s’entendre sur des règles communes pour limiter le réchauffement climatique (fiasco du sommet de Copenhague),  les marchés financiers estiment qu’il faut donner une valeur monétaire à chaque élément constituant la nature, en faire un marché lucratif, afin qu’il y ai une contrepartie au fait de  se soucier de la protection de l’environnement .

ECOLO OUI MAIS IL FAUT QUE CA RAPPORTE !

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Depuis l’explosion de la bulle immobilière aux états unis, les détenteurs de capitaux sur les marchés financiers cherchent activement de nouveaux placements lucratifs à faire, le temps que le grand chambardement occasionné par la bulle immobilière se tasse.

Ils ont alors jeté leur dévolu sur la nature, arguant que si nous estimions le volume de chaque service que nous rend la nature, nous pourrons alors évaluer ce que vaut chacun de ces services, les quantifier et les certifier comme « services environnementaux ».

A partir de là, chacun de nous pourra acheter une part de ce service. C’est ainsi que le secteur privé tout entier, entreprises, fonds de pensions, individus, pourra financer par exemple le reboisement d’une forêt en Afrique, et l’activité économique générée par ce reboisement permettra de rémunérer les acteurs qui ont financé le projet.

Le hic c’est que La menace  que représente la généralisation de ces systèmes de financiarisation de la nature est déjà en œuvre.  En Ouganda par exemple, un projet de ce type à occasionné l’expulsion de millier de paysans qui cultivaient les sols ou le projet de reforestation avait été implanté.

On a du mal à comprendre la démarche vertueuse, si  protéger la nature consiste à mettre des vies humaines en péril, on est plus dans l’écologie, dont l’objet est de maintenir un bien être humain sur la planète.

UN PRECEDENT

Ce n’est pas la première fois que les marchés financiers s’invitent dans le débat sur les moyens de répondre à l’impératif écologique qui s’impose à l’humanité.

L’autre initiative de ce genre est le système d’échange de quota d’émission(SEQE).  Un système mit en place par l’union Européenne en 2005;  à  la base destiné à limiter la quantité de CO2 que peut emmètre une entreprise dans l’atmosphère.

Avec cette limitation, il y avait la possibilité d’acheter des droits à polluer à une entreprise qui n’avait pas atteint son quota. Le résultat 10 ans après est déplorable, les entreprises n’ont pas diminué leur taux de pollution, elles ont transformé le système SEQE en marché financier, ou on s’échange des droits à polluer, on achète des parts sans en avoir forcément besoin, on attend que les prix soient à la hausse pour les revendre bref,  c’est devenu un marché spéculatif comme un autre.

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PEUT-ON CONFIER LA BREBI AU LOUP ?

Sur le papier, on peut effectivement trouver du bon sens dans le fait de donner un prix à la biodiversité, cela pour pouvoir dresser une facture en bonne et due forme à ceux qui la détruisent.

On peut imaginer une finance éthique, qui sur la base d’une valeur donnée à un cours d’eau, va pouvoir imposer une contribution à une entreprise ou tout organisme qui pollue le dit cours d’eau, et ainsi éviter les dégâts que peut causer l’activité ou les réparer.

Les états se désengagent de plus en plus, alors oui, il faut trouver des  moyens complémentaires pour financer la protection de la nature.

Mais avons-nous besoin d’en faire un instrument de rentabilité financière  avec tout ce que cela implique ?

Et est-ce que les marchés financiers sont bien placés pour faire ce travail ?

Nous parlons de banques et autres établissements financiers dont la seule raison d’être est de faire de l’argent avec de l’argent,  des institutions qui ont maintes fois  prouvé que l’éthique et l’intérêt collectif ne font pas partie de leurs principales préoccupations.

Avec la crise financière de 2008, nous avons tous compris que des pans entiers de l’économie financiarisée échappent à toute régularisation. Nous  savons que le marché financier bien souvent s’articule autour de l’enrichissement privé. Connaissant ces données :

Pouvons-nous confier le bien commun qu’est la nature aux banques ?

Pourquoi les banques  se préoccuperaient elles de protection de l’environnement ?

Pourquoi les banques seraient plus  vertueuses en se mettant à la finance verte ?

Sans afficher un militantisme débordant, ces questions viennent naturellement à l’esprit.

Il est important de s’en faire un avis personnel car les fonds qui irons demain financer ces mécanismes sont nos épargnes ordinaires, nos placements inter -entreprisses, SICAV, PEE et autres assurances vies.

FINANCE PRIVEE  ET ECOLOGIQUE ?

Il est évident que pour faire face aux défis écologiques qui se présentent à nous, pour arriver à l’objectif de toute démarche écologique sérieuse, c’est-à-dire   vivre mieux  avec moins, il faut investir des sommes colossales dans les solutions que nous avons déjà et celles qui sont à venir.

De ce fait, nous avons besoin des capitaux privés, les états tous seuls ne pourront assurément pas faire face à tous les impératifs.

Il s’agit seulement de définir collectivement quel périmètre nous accordons à ces capitaux, en claire, ce qui peut être marchand  et ce qui ne le sera jamais.

GREEN BOND

Le green bond ou « obligation verte » est  un instrument  financier  à vocation écologique  qui bien que largement perfectible est un début de réponse à l’utilisation de fond privés pour des projets écologiques.

Le green bond est un appel  à financement,  émis par des états, des entreprises, voir même des régions, pour financer un projet écologique. Ces projets  peuvent être des parcs éoliens, photovoltaïques, ou des reconstructions d’usines  et sites respectant les normes environnementales.

Ce sont donc bien des infrastructures, qui feront l’objet d’une exploitation dans  l’économie réelle, dont les retombées permettront de rembourser les investisseurs moyennant bien sur un taux d’intérêt.

Il ne reste plus qu’as espérer que ces GREEN bond ne se transforment pas en produit financier de la nature à leur tour, et qu’ils fassent l’objet de beaucoup plus de sérieux dans la méthode d’évaluation des projets qu’il finance, ainsi qu’une réelle réglementation et surveillance.

EVITER D’OUVRIR LA BOITE DE PANDORE

La financiarisation de la nature à d’autant moins de sens qu’on peut se demander où cela s’arrêtera.

Si nous donnons un prix aux coraux, à telle ou telle espèce, et spéculons sur leur disparition ou leur survie pour nous enrichir, qu’est ce qui nous empêchera de spéculer sur nos propres enfants demain, sur la mort prochaine d’un parent ? A méditer.

POUR ALLER PLUS LOIN :

Green bond : article de Marc Antoine Franc  sept 2014 dans  le monde : financer la transition énergétique grâce aux green bond

Emission Square d’Arte disponible sur YouTube, thème : le réchauffement ça rapporte ?

Lire, Razmig Keucheyan : La nature est un champ de bataille, essai d’écologie politique. Paru en Mars 2014 Ed La découverte.

Article Bastamag : sur le système d’échange de quota d’émission de carbone 

 

 

Luminaires basse conso : éco, oui !écolo, pas sur!

sont elles vertes

S’il y a des objets qui symbolisent  l’entrée de l’humanité dans l’ère moderne, l’ampoule ou lampe électrique y a sans doute une place de choix. C’est elle, qui a amené la lumière du jour à la nuit, et progressivement permis à des millions et des milliards d’êtres humains de reléguer  chandelles, lampes tempêtes, et autres bec de gaz aux oubliettes.

La bonne vielle ampoule à évolué  de ces débuts en 1878 jusqu’à dans les années 40, avec de nombreuses innovations, se succédant, tant au niveau de la performance que de la praticité. Elle est passée de la lampe à filament de Carbone inventée par EDISON à celle à tungstène que nous connaissons aujourd’hui.

C’est aussi l’un des premiers produits manufacturés à faire l’objet d’entente entre les fabricants pour mettre en place une  démarche d’obsolescence programmée. Philips, Osram, et autres général electric se sont organisé dans un cartel nommé phoebus,  avec pour objectif de limiter la durée de vie des ampoules, freiner la recherche et l’innovation, et fixer un prix unique pour tous.

Ainsi, pendant plus de 50 ans, la lampe à incandescence n’a quasiment pas changé, quelle que soit la marque, elle s’éteignait pour de bon  après 1000h d’éclairage.

En 2012, on nous présentait en grandes pompes, la mort de l’ampoule  incandescente et l’avènement de l’ampoule basse consommation, la lampe fluocompacte. Cette mini révolution avait  pour but de contribuer à l’économie d’énergie et rentrait dans les dispositions prises pour lutter contre le réchauffement climatique.  Les lampes incandescentes,  jugées trop énergivores devaient pour certaines,  êtres interdites à la vente.

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L’ampoule basse consommation, notamment la fluocompacte promettait elle jusqu’à 63% d’économie d’énergie, une durée de vie dépassant les  10000h et un prix moyen se situant autour de 5€.

Vous avez dit basse consommation ?

4 ans après cette annonce et l’arrivée des ampoules basses consommation en masse sur nos étales, quel bilan peut-on en faire ?  Notamment sachant que cette année 2016 devait être l’année de sortie progressive d’un autre type d’ampoule du commerce.

En effet, selon les directives européennes  l’ampoule éco-halogène, proche de l’ampoule incandescente mais tout juste  moins énergivore devait être interdite à la vente dès 2016, mais la France à négocié un report pour 2018(1).

Pendant ce temps, des questions se posent sur la pertinence du choix de la lampe fluocompacte comme l’une des remplaçantes principales des deux ampoules vouées à disparaître du commerce.

 

FLUOCOMPACT : Économe en énergie mais pas encore écologique.

Outre le fait que l’ampoule Fluocompacte est économe en énergie, l’analyse de son cycle de vie révèle qu’elle n’est pas pour autant plus écologique que l’ampoule à incandescence.  On est passé d’une ampoule simple, formée de verre, de filament de tungstène, culot  et gaz, à une ampoule plus complexe, nécessitant une partie électronique, contenant du mercure, et  émettant des champs magnétiques déclarés potentiellement cancérigènes par l’organisation mondiale de la santé.

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En termes de confort,  la fluocompacte ne fait pas l’unanimité non plus. Il est relativement compliqué de trouver la bonne teinte pour l’espace à éclairer et éviter la lumière blafarde qui la caractérise trop souvent. Il s’avère aussi qu’elle supporte mal les extinctions et les rallumages répétés.

En fin de compte, la fluocompacte semble plus nocive pour l’environnement et la santé que l’ampoule à incandescence. Quand on sait qu’un gramme de mercure peut suffire à polluer un million de litres d’eau, on imagine les difficultés et les ressources énormes à mobiliser pour  le traitement de ces ampoules arrivées en fin de vie.

Comment on estime l’empreinte écologique ?

Quand un produit présenté à la base comme écologique se révèle  en contradiction sur bien des points avec ce qu’il est censé être, on se demande sur quelle base on s’appuie pour dire d’un produit qu’il est écologique.

De façon assez logique, le produit doit générer le moins de pollution et de dégradation environnementales sur les différentes phases de sa vie, on tient alors compte de :

  • l’extraction des matières permettant de fabriquer le produit
  • La fabrication proprement dite
  • La consommation d’énergie pendant la vie du produit
  • La conséquence de l’interaction du produit avec l’environnement (sur les humains, les plantes, les animaux)
  • Les opérations nécessaires pour traiter le produit arrivé en fin de vie

Dans l’idéal, un produit éco conçu, donc écologique doit avoir un impact neutre sur l’ensemble de ces points. Rares sont ceux qui atteignent cet objectif. Sur certains produits, l’impact neutre sur un seul de ces points est déjà une grande innovation, louable, et prometteuse pour l’avenir. La lampe flucompact n’est pas dans ce cas puisque si elle fait consommer moins d’énergie, elle crée des problèmes qui n’existaient pas avec  l’ampoule incandescente.

AMPOULE A LED : Une alternative prometteuse ?

L’ampoule LED(2), autre type d’ampoule qui au départ n’as pas eu la même médiatisation que la fluocompacte.  Cette petite lampe inventée par un ingénieur  chez général électric en 1962,  a d’abord servi pendant des décennies de voyant de veille ou de fonctionnement sur nos appareils électroniques.  Puis avec des innovations, l’ampoule LED à moyenne et haute puissance à vu le jour. Elle est aujourd’hui massivement recommandée pour l’éclairage domestique, public, ou  dans l’automobile. Longue durée de vie, économie record, offre diversifiée, et recyclage relativement  aisée, le seul inconvénient de cette technologie sur le papier semble être son prix encore élevé, en moyenne 15€/ unité  en 2015.

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Cependant, les ampoules à LED sont fabriquées avec des matières comme le gallium, l’arsenic, le silicium, du zinc ou les fameuses terres rares. Si certaines de ces matières comme l’arsenic et le silicium ne présentent  pas forcément de problème de disponibilité, les terres rares, le gallium sont quant à elles des matières en tension.

On peut se demander si une généralisation de cette technique ne va pas entraîner des dégradations environnementales pour trouver toujours plus de matières.

Et surtout en fin de vie, que va devenir l’arsenic ?  Sachant qu’un pays comme la France fait déjà face à des problèmes de terres polluées  à l’arsenic, très difficile à réhabiliter(3).  Le bilan environnemental de la lampe à  LED reste donc à évaluer et à affiner. En attendant, elle  est l’ampoule la plus éco-compatible en vente sur le marché aujourd’hui.

Un mémo pour comprendre et choisir les luminaires.

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VOUS AVEZ DIT BASSE CONSO2

 

 

VOUS AVEZ DIT BASSE CONSO 2

RECAPITULONS

– (1) Article Metronews sur l’interdiction à la vente les éco-halogènes

– (2)LED = Luminescent Electro Diod / Diode Electro Luminescente

voir enquête ENS LYON,  sur traitement de sol pollués a l’arsenic site de cheni

Convention sur le retrait des ampoules à incandescence et la promotion des ampoules basses consommation grenelle de l’environnement. 

 

Le Village Mondial des alternatives comme si vous y étiez !

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photo lebilletdd.com

Parallèlement à la Cop21, ce tenait le 5 et 6 décembre dernier à Montreuil dans le 93, le village mondial des alternatives.

Une sorte de pied de nez ou de complément, au grand sommet sur le climat qui avait cours à quelques kilomètres de là.

270 porteurs et porteuses de solutions alternatives, venu(e)s de 20 pays différents, se sont donné rendez vous pendant ce premier weekend de décembre, pour exposer, débattre, festoyer et partager l’idée de plus en plus évidente qu’il faut repenser notre système.

Nous y étions, nous avons déambulé dans les quartiers, fait des rencontres forts intéressantes, nous nous y sommes senti en phase avec beaucoup de projets, d’initiatives, il en est ressorti un pot pourri audio visuel que nous vous proposons dans le mini reportage ci dessous.

C’est une bien belle façon de clore l’an 2015 et de rentrer dans 2016, avec des conviction qui s’affirment le sentiment qu’on est loin d’être seul, et décidé à ne rien lâcher, comme dit la chanson.

Bonne année 2016 à tous !

DE LA SOBRIÉTÉ COMME CADEAU DE NOEL !

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Voici venu le mois de décembre,  nous  entrons dans la période magique de Noel.

L’esprit de Noel nous anime tous les ans depuis que nous sommes enfants. En tout cas, pour ceux qui sont de culture chrétienne et/ou vivent dans des pays où cette fête est célébrée.

C’est aussi l’un des événements qui illustre l’esprit des époques, puisque cela fait plus de deux mille ans qu’il est célébré.

Noel est à l’origine une fête païenne, qui célébrait dans l’antiquité le solstice d’hiver, le 25 décembre de chaque année.  Au 4e siècle, suite à la conversion de l’empereur romain  Constantin Ier  au christianisme, cette fête est assimilée à la célébration de la naissance de Jésus.   Le père Noel, lui, s’invite en 1931, suite au détournement par Coca-Cola du personnage de saint Nicolas, patron des enfants (encore célébré aujourd’hui en Alsace par exemple le 6 décembre).

C’est donc le 20e siècle qui confère à la fête de Noel la dimension commerciale que nous lui connaissons.

DIEU, LA FAMILLE ET LA CONSOMMATION

Seulement un français sur quatre estime que la religion tient une place importante dans sa vie(1). La famille reste cependant une valeur importante, c’est surement pourquoi pour beaucoup, Noel est une période qu’on consacre  avant tout à ses proches. Mais qu’on soit dévot ou pas, l’un des éléments commun à tous, c’est la frénésie de consommation dans laquelle nous nous plongeons  à cette période de l’année.

Une majorité d’entre nous prépare déjà dans un coin de la mémoire, la liste de ceux à qui il va falloir offrir un cadeau,  cette liste se décline probablement avec les sentiments que nous avons pour ces personnes, c’est tout à notre honneur de vouloir les manifester, les matérialiser par un présent.

Nous allons donc dépenser, acheter, en somme consommer plus que d’habitude !

Il sera ici moins question de ce qu’il faut acheter, la marque à privilégier, du circuit d’achat le plus vertueux que d’interrogation sur ce qui motive nos comportements parfois contradictoires à cette période de l’année.

C’est le monde entier qui est actuellement en ordre de bataille, pour que notre fête de Noel soit aussi somptueuse que celle de l’année dernière. Les usines chinoises d’où viennent les jouets de nos bambins tournent à plein régime, et leurs dérives aussi, probablement. Les fraises du Kenya et d’Espagne sont à coup sûr  déjà sorties de leurs serres surchauffées et sont sur le chemin de nos assiettes. Le saumon dont la production au kg a nécessité 5 à 6 kg d’autres poissons, beaucoup de produits chimiques et d’antibiotique, le poulet de batterie et bien d’autres victuailles encore, sont des promesses qui comme chaque année, seront bien tenues.

Et c’est là qu’on se dit, que nous ne sommes peut-être pas maitre de nos choix, de nos désirs, nos besoins, nos pensées sur certains sujet, et l’image que nous en avons.

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Il semble logique que personne n’as envie de manger des fraises en plein hiver, sachant ce  que ça représente en énergie, en transport et en produites chimiques. Personnes ne veux manger des crevettes qui  ont fait trois fois le tour du monde, du saumon qui a lutté toute sa vie contre les poux de mer parce qu’élevé confiné dans des bassins et gavé d’antibiotiques, personne ne veut offrir à son enfant un jouet fabriqué par un autre enfant dans une usine digne de germinal.

Et pourtant, on as vu fleurir dans les médias ces derniers jours, des images de ce qu’on appelle « Black Friday » ou des personnes à priori bien portantes psychologiquement, se molestaient  pour une télévision ou un téléphone soldé, une autre plus consternante, ou un adulte arrache un jouet des mains d’un enfant.

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Aussi ignobles qu’ils soient, ce qui se cache derrière ces comportements c’est l’envie de faire plaisir à un proche, de célébrer la naissance du fils de dieu dans les meilleurs dispositions, ou simplement de consommer le plus possible en payant le moins possible. C’est donc l’envie de vivre des moments de bonheur qui motive ces actions !  Rien  de blâmable donc, puis on ne va pas demander à chacun de se transformer en enquêteur avant d’acheter un jouet, ou une buche à la fraise !

Que faire donc ? On aurait envie de conseiller d’acheter du saumon bio, qui est élevé dans de meilleurs conditions, sans produits chimiques ni antibiotiques. Marteler qu’il est préférable de prendre un sapin végétal car ils sont quasiment  tous issues de forêt  dédiées à cet effet, ne contribuent à aucune déforestation et au contraire, capte du CO2 pendant leur croissance.

Mais on peut tout aussi bien tomber dans l’absurde en achetant du saumon bio ou en consommant des produits de saison pour noël. La démarche de consommation la plus écologique possible qui ne correspond à aucun besoin, ou qui crée de la sur abondance ne résout aucun problème.

L’absurde qui nous guette à cette période, vient donc assurément du manque de modération.

Ce manque de modération, nous en sommes bien conscients, sinon comment expliquer la recrudescence de publicité sur la réduction de déchets à la télévision, entre décembre et janvier ? « Réduisons vite nos déchets ça déborde »(2)  l’accroche  est désormais connu de tous, comme le refrain d’une chanson populaire !

La ville d’Helsinki depuis 2005, lance une campagne en cette période, qui encourage à « offrir des cadeaux qui produisent plus de joie que de déchets » (3).

Les idées de cadeaux immatériels et écologiques pullulent sur la toile, les trucs et astuces pour créer ses propres décorations, son papier cadeau, préparer un repas de  réveillon ou frugalité et abondance ne s’affrontent pas sont légions.

Mais tous cela ne sont que des outils, pour permettre à des dispositions positives de se manifester.

Il faudrait donc qu’à la base de ces outils, de ces pratiques, existe cette disposition positive. Pierre rabhi appellerait cela,  « pulsion positive », Ivan Illich parlerait « d’esprit de convivialité ».

DE LA SOBRIÉTÉ EN CADEAU

Face à nos contradictions, face au fait que malgré notre regard critique, nous vivions dans ce monde ci, dans cette société que nous dépeignons,  tout en étant partie prenante, en contribuant à ce contre quoi on s’insurge, on peut se demander en cette période de Noel, le cadeau qui nous permettrait de réduire ces contradictions, pour la période de Noel, comme pour le reste de l’année.

Comment continuer à faire de Noel une période de convivialité, de joie, de partage et d’amour, sans toutefois sombrer dans le superflu qui risque souvent de noyer les valeurs que véhicule cette fête ?

L’une des pistes, est de s’offrir un peu de SOBRIÉTÉ (4).  Cette tendance qui nous pousse à aller à l’essentiel, et surtout à être maitre de nos besoins, de nos envies, de nos désirs.

La SOBRIÉTÉ  comme leitmotiv dans la construction du Noel parfait, serait alors cette disposition positive, qui rend possible et naturelle, l’utilisation de tous les outils que nous avons cité, comme moyen alternatif, de manger, de faire des cadeaux, de créer une ambiance, pour un Noel comme les autres, avec un peu plus de sens.

JOYEUX NOEL.

 

POUR ALLER PLUS LOIN :

(1) donnée issue d’un article paru dans le monde en mai 2015 lisible ici

(2) campagne de sensibilisation à la réduction des déchets de l’agence de l’environnement et la maîtrise de l’énergie (ADEME)

(3) campagne de réduction de déchets de la mairie d’Helsinki

(4) Définition de la sobriété

Quelques sites pour Consommer responsables ?

http://www.100pour100equitable.oxatis.com/

http://www.mescoursespourlaplanete.com/

http://www.artisansdumonde.org/

http://www.equiterre.org/

Des articles qui parlent de la conso à Noel ?

un Noel pas comme les autres 

Offrir des gourmandises végétales.

ANDRÉ GORZ-PERSONNALITÉ DD #6

ggorz_bbL’une des  premières personnalités dont nous avons parlé sur le billetdd est René Dumont, premier personnage à avoir  représenté le courant de l’écologie politique en France, entre autre  par sa candidature à la présidentielle de 1974.

Nous le savons, il n’y a pas (ou il ne devrait pas y avoir)  de politique sans idéologie, sans pensée qui la sous tende.

La personnalité dont nous souhaitons parler cette fois ci fait partie de ceux qui ont fortement contribué à construire cette pensée écologiste, et donné par ce biais de la consistance et de la pertinence à l’idée d’une société qui se construit  pour une réelle émancipation de l’humain, c’est-à-dire vivre mieux, en consommant et travaillant moins et/ou autrement.

Notre personnalité DD de ce billet est ANDRE GORZ

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PENSEUR DE L’ECOLOGIE

André Gorz,  est né Gerhart Hirsch à Vienne en Autriche, le 09 Février 1923.

Fils d’un commerçant et d’une secrétaire,  il quitte son pays natal après l’annexion de l’Autriche par l’Allemagne pour la Suisse et y poursuit des études à  l’école d’ingénieur de Lausanne.  Diplômé en chimie en 1945, il se lance dans la vie active comme traducteur, et nourrit un intérêt pour la philosophie et la phénoménologie.

C’est dans l’existentialisme de Jean Paul Sartre que se forge la formation philosophique d’André Gorz des débuts, il publie  quelques articles dans des journaux coopératifs, puis déménage pour Paris où il travaille un temps au sein de l’association « citoyens du monde », avant d’entrer au journal « l’express » comme journaliste économique.

C’est à partir de là que l’œuvre d’André Gorz prend forme, laissant entrevoir déjà,  le critique acerbe du capitalisme libéral et le théoricien de l’écologie politique qu’il va devenir.

UNE OEUVRE DÉDIÉE A LA LIBÉRATION DE TOUTES LES SPHÈRES DE LA VIE

Son premier livre, « le traitre » est une introspective  qui de prime abord n’a rien à voir avec ce qui va devenir son combat, pourtant c’est  un élément central de la pensée d’andré gorz, exister par soi-même, en tant que sujet, « poursuivre le libre épanouissement de son individualité comme une fin, commune à tous les sujets »*(1) c’est de la que tout part et que tout aboutit.

André Gorz va nouer des rapports privilégiés avec Jean Paul Sartre et participer à certains travaux du philosophe, qui le fait découvrir au public.

La suite de son œuvre oscille entre philosophie, critique sociale et théorie écologiste.

On lui doit des ouvrages capitaux comme :

Critique du capitalisme quotidien (1973) Ecologie et politique (1975) Capitalisme, socialisme, écologie (1991). Des analyses fines et objectives du système de développement dominant, ses dérives, ses pièges et les alternatives possibles.

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Toutes les œuvres d’André Gorz s’évertuent à nous montrer comment dit-il « nous sommes dominés dans notre travail, dans nos besoins et nos désirs, nos pensées et l’image que nous avons de nous-mêmes » C’est par cette démonstration que le penseur arrive à la critique du modèle de consommation opulent, c’est par elle aussi, qu’il devient écologiste avant la lettre comme il l’aimait à le dire.

« En partant de la critique du capitalisme, on arrive donc immanquablement à l’écologie politique qui, avec son indispensable théorie critique des besoins, conduit en retour à approfondir et à radicaliser encore la critique du capitalisme. Je ne dirais donc pas qu’il y a une morale de l’écologie, mais plutôt que l’exigence éthique d’émancipation du sujet implique la critique théorique et pratique  du capitalisme, de laquelle l’écologie politique est une dimension essentielle.

Si tu pars en revanche  d’un impératif écologique, tu peux aussi bien arriver à un anticapitalisme radical qu’à un pétainisme vert, à un éco fascisme ou à un communautarisme naturaliste.

L’écologie n’a toute sa charge critique et éthique que si les dévastations de la terre, la destruction des bases naturelles de la vie sont comprises comme les conséquences d’un mode de production » *(2)

André Gorz donne ici à l’écologie une idéologie solide, certains diront une utopie, mais pour citer encore le penseur, « l’utopie  a pour fonction de nous donner par rapport à l’état de choses existant, le recul qui nous permette de juger ce que nous faisons à la lumière de ce que nous pourrions ou devrions faire »*(3)

Ainsi, l’écologie ne constitue pas une défense aveugle de la nature, ni un repli sur soi, ni une dictature de la morale, mais une recherche en toute circonstance, de l’émancipation des sujets, libérés de tout ce qui bride la nature humaine.

Mais lucide, André prévient : «  L’idée que production et consommation puissent être décidées à partir des besoins est politiquement subversive » *(4)

Cela laisse envisager la tâche immense que représente le combat  écologiste,

André Gorz s’est donné la mort le 24 septembre 2007, avec  sa compagne Dorine gravement malade, à qui il a consacré son dernier ouvrage, « Lettre à D ». Il s’éteint seulement quelques mois avant la crise économique mondiale que nous n’avons pas encore complètement traversée, crise qu’il avait dans des articles prémonitoires, annoncé.

Il nous a laissé un héritage colossal ! On peut regretter que  les partis écologiste Français ne puissent pas s’enorgueillir et puiser dans ses idées pour construire des projets  pour une écologie pratique et politique digne de ce nom.

Honneur à la mémoire de ce grand homme, très peu connu dans notre pays..

*(1) – André Gorz  – interview réalisée par Marc Robert et paru dans Ecorev, N° 21 en 2005.
*(2) – André Gorz  – interview réalisée par Marc Robert et paru dans Ecorev, N° 21 en 2005.
*(3) – André Gorz  – Misères du présent, richesse du possible. Editions Galilée 1999.
*(4) – André Gorz – Ecologica Editions Galilée 2008.

POUR ALLER  PLUS LOIN :

Un magnifique blog consacré à l’œuvre d’André Gorz : Perspectives Gorzienne

Ecologica –Edition Galilée 2008.  Dernière œuvre d’André Gorz, parue après sa mort, compilant plusieurs articles du penseur.

De nombreuses vidéos d’interview d’André Gorz sont disponible sur Youtube.

L’oeuvre complète, bien que de plus en plus rare reste le meilleur moyen de comprendre la pensée d’André  Gorz.

 

La Gonette un an après, retour sur le projet de monnaie locale Lyonnaise.

De l’initiative au Concret !

L’année dernière, à la rentrée, nous sommes allés à la rencontre de porteurs de projets à vocation sociale, écologique ou de solidarité économique, dans l’agglomération lyonnaise.

Nous vous avions alors présenté le projet de monnaie locale lyonnaise en gestation. (revisionnez le reportage ICI)

C’est avec beaucoup de plaisir que nous sommes retournés prendre le pouls de cette initiative, nous vous le restituons dans la reportage qui suit :

 

Qu’est ce qu’une monnaie locale ?

Une monnaie locale ou complémentaire, est une monnaie non soutenue par une institution nationale, dont l’utilisation est restreinte à une zone géographique définie.

Les monnaies locales s’inscrivent dans la logique de l’économie sociale et solidaire, elles luttent contre la fuite systématique des capitaux vers les pôles financiers, protègent l’économie locale, et permettent d’orienter la consommation vers des circuits plus vertueux.

Concrètement, adhérer à une monnaie locale et en faire un moyen de paiement, permet de maintenir  une partie de l’argent que nous dépensons dans l’économie locale, soutient les petits commerces, les artisans et paysans, favorise les circuits courts.

En France on compte à ce jour 25 monnaies locales. On peut citer la EUSKO au pays basques Fançais, la mesure à Romans sur Isère, ou encore la Sonantes à Nantes.

 

Pour en savoir plus :

5 questions sur les monnaies locales par le nouvel Obs

Ouvrage de philippe derudder : Les monnaies locales complémentaires : pourquoi  ? comment ? edition Yves Michel, 2012.

site internet de la gonette

 

MOISSON DE RENTRÉE POUR LE BILLET DD

BONNE RENTRÉE A TOUS !

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Amis DDistes, écolosympathisants, écoloseptiques, lecteurs curieux et internautes de tous bords,

Le billetDD vous souhaite une bonne rentrée 2015 !

Après une trêve d’un bon mois, nous voilà repartis pour des petits papiers que nous espérons sympathiques, toujours dans la bonne humeur.

Cet espace reste un lieu où nous confrontons notre idée d’une société socialement juste, écologiquement soutenable et économiquement viable avec la réalité, quand c’est possible.

RÉCOLTE  DU POTAGER SUR BALCON

Le petit cadeau de la rentrée est la Récolte de notre potager sur balcon ! Cette petite aventure que nous avons voulu expérimentale, histoire d’apporter un peu de pratique aux théories autour de l’agriculture, du bio, de l’autonomie alimentaire, du fait soi même, qui animent nos débats régulièrement sur ce blog.

Résultat :

– Deux Poivrons

-15 pommes de terre

-7 tomates

image libilletdd récolte potager expérimental

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Ce n’est pas encore l’autonomie alimentaire mais la salade fût exquise ! et,Comme dit un de nos philosophe hexagonal bien vivant, « Agir permet de voir quelle résistance nous oppose le réel ».(1)

Nous devons donc préciser que nous avons perdu certains plans à cause de petites bêtes qui ont envahi le petit potager en juillet, et nous avons dû arracher les haricots qui entravaient les tomates, les ciboulettes ont été arrachées par erreur lors du sarclage, et ce que nous pensions être des concombres étaient en fait du poivron !! comme quoi, on as pas fini d’apprendre, et Tout ne s’est pas passé sans encombre.

Mais l’objectif est atteint, l’agriculture urbaine est à la portée de tous, il est possible de produire une partie même minime de ce que nous consommons, même sur des espaces relativement réduits, sans pesticides et sans investissement énorme.

Encore une fois il ne s’agit pas de dire que sur une palette en bois de 1.5 m x1m vous allez atteindre l’autonomie alimentaire voire devenir un paysan accomplis, mais de dire que progressivement nous pouvons sortir de la situation où nous ne produisons rien de ce que nous consommons et ne consommons rien de ce que nous produisons !

Nous pouvons aussi nous même nous rapprocher de la nature par ce biais, une nature sans grosse assistance, et peut être mieux appréhender les problématiques de l’agriculture.

Merci à tous ceux qui ont suivi la petite aventure, qui ont entamé la leur et qui nous ont envoyé quelques photos.

Si vous avez des photos de vos récoltes nous serons heureux de les partager.

Gyslain, pour lebilletdd.

(1) Michel Onfray – Cosmos, éd.Flammarion 2015.