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Fast Fashion : Le vertige de nos vêtements

Fast Fashion - Lebilletdd.com

Ils se nomment H&M, ZARA, PRIMARK, Mango, New yorker,  etc. ce sont les leaders de la mode à petit prix. Ils ont complètement révolutionné notre consommation du vêtement et la frénésie avec laquelle nous renouvelons notre garde-robe. Des jeans à  dix euros, des t-shirt à cinq euros, parfois  moins, chez les casseurs de prix tel que PRIMARK. Qu’est ce qui se cache derrière ces prix dérisoires pour des produits plutôt complexes, dont la chaîne de production peut couvrir jusqu’à soixante mille kilomètres ?  Peut-on sereinement acheter une chemise en solde à deux euros sans contribuer à la misère d’autrui quelque part dans le monde ?

LE VÊTEMENT : UNE NÉCESSITE ET UN MARQUEUR SOCIAL

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S’habiller est l’un des besoins élémentaires des êtres humains au vingt et unième siècle. Vient ensuite le besoin moins élémentaire d’être à la mode. Le soin donné à nos vêtements,  leurs aspects,  leurs agencements, en disent long sur nous,  la mode repose essentiellement sur ces critères.

L’habit ne sert pas seulement à se couvrir, se protéger des affres du temps, ou faire preuve de pudeur.  Depuis toujours, c’est aussi une façon de s’inscrire dans son époque, d’affirmer son rang, son mode de vie.

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escarpins second empire musée des tissus Lyon

 

Aujourd’hui, la mode c’est également l’un des domaines qui illustre le mieux le fonctionnement de nos modèles économiques. En ces temps où tout va vite, où la logique de rentabilité elle seule régit presque tout, le vêtement n’échappe pas au triptyque  produire vite et mal, consommer dans un temps éclair, et jeter aussitôt.

Printemps /Eté, Automne/Hiver, les collections s’enchaînent au rythme des saisons, les modèles se succèdent dans les rayons et les stocks enflent.

4 Milliards de dollars d’invendus pour H&M en Mars 2018

C’est le chiffre mirobolant qu’on a pu lire dans la presse ces dernières semaines, annonçant l’ampleur du stock d’invendus d’un des leaders mondiaux du textile.  Que va devenir ce stock ?

Pour l’essentiel, il sera incinéré dans une centrale électrique suédoise, qui fonctionne déjà  pour une part grâce aux invendus H&M.

17 T-shirts par an et par personne

Selon un article publié récemment sur BFMBUSINNES, les usines du monde produisent  chaque année, dix-Sept T-shirts par être humain habitant la planète.  Un chiffre qui donne le vertige dès qu’on essaye de le multiplier par les sept milliards d’âmes que nous sommes. Précisons qu’un T-shirt, c’est du coton et/ou du pétrole, du travail à l’autre bout du monde, du transport, de l’énergie et du temps, un temps fou.

Qui a besoin de 17 T-shirts par an ?  À l’évidence, il y a un emballement dans le système et cet exemple n’est que la partie immergée de l’iceberg. L’industrie du textile, comme celle de l’agroalimentaire s’enfonce dans une surproduction qui n’est pas prête de s’arrêter.

Comment en est-on arrivé là ?  Comment une filière entière peut-elle se permettre des milliards de produits invendus qui terminent à la poubelle ?

PRODUIRE A BAS COÛTS

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Voilà le maître mot. L’essentiel de nos vêtements sont produits par des personnes qui arrivent à peine à vivre du fruit de leur travail. Tout commence par le coton ou le pétrole. Il en faut, pour fabriquer les fils qui constituent les tissus.  61.3% du tissu utilisé dans le monde pour la confection de vêtements est de source synthétique, c’est-à-dire dérivé du pétrole. 31.2% de ce tissu est  fait à partir du coton, et 10% restant à base de laine (1.5%) et de fibres diverses.

LE COTON

70% de la production mondiale de coton se concentre sur le continent Asiatique (Chine, inde, Pakistan, Ouzbékistan, Turquie).  Les producteurs  sont souvent des paysans, soumis au cours fluctuant de la matière coton sur les marchés mondiaux.

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Au début des années 2000, l’Inde a connu une vague de suicides de paysans, qui s’étaient endettés pour acheter des semences de coton génétiquement modifiées et des engrais de la firme MONSANTO ; La firme leur promettait des récoltes miracles et des fortunes assurées.  Évidement le rêve a tourné court, et jamais MONSANTO n’a eu à répondre de ses actes.

La course au tissu le moins cher possible, continue de sceller le destin de millions de paysans à travers le monde comme celui des ouvriers qui confectionnent les modèles qu’on retrouvera dans les rayons.

UN DOLLAR DE L’HEURE !

Fast fashion un dollars de l'heure -lebilletdd.com

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C’est le salaire des petites mains qui s’affairent chaque jour, pour coudre les modèles « design » et « fashion » que nous trouverons sur les étals. A côté des salaires de misère, il y a les conditions de travail qui parfois coûtent la vie.  On se souvient de l’incendie de l’usine RANA PLAZA au Bangladesh, des enfants de 7 ans qui travaillent jusqu’à dix heures par jour.

DRAMES SANITAIRES

La santé n’est pas en reste, puisque en Turquie, l’industrie du Jean a fait basculer tout une région dans une épidémie de maladie pulmonaire, provoquée par les colorants et les techniques de sablage pour réaliser les Jeans délavés. En Inde, en Chine, au Pakistan on ne compte plus les enfants et les adultes atteints de maladies liées à la pollution ou aux produits chimiques répendus dans les sols, les eaux, ou l’air.

 GOUFFRE ÉCOLOGIQUE

L’industrie de la mode est aujourd’hui la deuxième la plus polluante au monde après celle du pétrole. Il faut 22 000 litres d’eau pour produire un kg de coton, ainsi que des cocktails de pesticides depuis longtemps interdits en Europe (Etion par exemple). Les fibres synthétiques elles, demandent l’extraction de pétrole et de nombreuses réactions chimiques hyper polluantes. Il faut tenir compte des barils de pétrole qui servent à transporter les 70 000 tonnes de vêtements que nous achetons chaque année en France, ainsi que l’énergie nécessaire pour traiter ceux que nous jetons tout comme les invendus des chaînes de distribution.

 

QUELQUES PROGRÈS CHEZ LES GÉANTS DU VÊTEMENT ?

Il faut dire que les firmes comme H&M ou ZARA, prennent progressivement le problème à bras le corps. H&M a lancé la ligne « CONSCIOUS » une ligne de vêtements éthiques, qui  s’attarde sur la qualité des matières premières, les conditions de fabrication et la fin de vie des produits. Il est d’ailleurs possible de ramener ces vieux vêtements chez H&M pour le recyclage.

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Zara de son côté fait migrer progressivement une partie de sa production dans les pays du bassin méditerranéen, comme le Portugal, le Maroc ou l’Espagne.  Ce qui laisse espérer un meilleur traitement des travailleurs et un respect amélioré des normes environnementales.

Ces avancées ne représentent qu’un début de prise de conscience. Il ne faut pas être dupe, ce sont aussi des opérations de communication savamment préparées, pour redorer leur image.

alternatives - Lebilletdd.com

On l’a vu, la mode aux prix toujours plus bas, est une aberration économique, sociale et environnementale.  Il est difficile de se dire que des gens qui produisent nos vêtements ne peuvent même pas se les acheter avec les salaires qu’on leur verse. Qu’ils risquent leur vie pour des produits qui finalement ne nous servent que peu de temps.  Est-ce à dire qu’il faut arrêter d’acheter des vêtements ? Sûrement pas, puisque cette industrie emploie plus de 75 millions de personnes dans le monde (80% de femmes) et est une source de revenus parfois salutaire pour des personnes extrêmement pauvres.

Fast fashion -acheter moins et mieux lebilletdd.com

C’est sûrement la première des actions à mener par chacun. Acheter des vêtements qui vont être portés pendant longtemps, prendre le temps de les choisir, et garder à l’esprit que moins c’est cher plus il y a de la souffrance derrière. Ce qui ne veut pas dire qu’il faut faire du prix élevé l’élément clé de l’éthique d’un vêtement.  La clé repose à coup sûr dans la vigilance, le regard porté sur l’étiquette, les questions posées aux vendeurs et la tempérance dans la frénésie de l’achat.le réseau de la mode éthique- lebilletdd.com

Lorsqu’on souhaite concilier sa passion pour la mode et le besoin de pratique vertueuse, le réseau de la mode éthique est une des solutions.  Le milieu de la mode éthique est très varié, avec des positionnements divers. On y trouve des marques engagées dans le respect des droits des travailleurs et la juste rémunération de leur travail, celles plus axées sur le respect de l’environnement, ou encore d’autres qui donnent la part belle à la relocalisation de la fabrication. Évidemment, chacun de ces aspects implique de s’intéresser un peu aux autres. Fibres écologiques, coton bio, textiles recyclés, usines modèles ou production dans le cadre d’établissement d’insertion,  les pratiques sont nombreuses.

LA MODE ÉTHIQUE EST-ELLE TROP CHERE ?

C’est une question qui revient souvent. Comme pour l’alimentation biologique, le consommateur moyen qui souhaite changer de pratique craint de se retrouver face à la barrière du prix.

Dans la mode Éthique, une chose est sûre, vous ne trouverez pas de T-shirt à 3€ ou de basket à 5€.

Ces prix sont les signes évidents que dans la chaîne de production, il y a une ou plusieurs personnes qui se retrouvent lésées.

Il y a des marques de mode éthique de luxe, mais également des marques abordables.

En moyenne, à partir de 15€ vous pouvez vous acheter un T-shirt, 30€ pour une robe, 50€ pour un jean.

Malheureusement, les marques de mode éthique ne jouissent pas de la couverture médiatique des grands groupes, mais elles ne sont pas moins actives et dynamiques. Il faut faire la démarche de chercher pour trouver celle qui vous convient.

DES EXEMPLES

On peut citer la marque 1083, qui s’est lancée dans la fabrication de jeans, chaussures, t-shirts et autres vêtements  made in France, avec du coton Bio et des colorants  écologiques. Le défi de la marque c’est de vous permettre de vous habiller en restant dans les 1083 Kms qui séparent le nord du sud de l’hexagone.

 

Lucile du blog « la petite noisette » à fait un excellent travail pour répertorier les différentes marques de vêtement éthique, avec des pictogrammes pour préciser les engagements de chacunes. Nous ne pouvons que vous conseiller d’y jeter un coup d’œil pour faire votre choix.

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Si le monde de la mode éthique vous semble peu abordable,  le réseau des vêtements d’occasion, de la revente ou du fait soi-même (DIY) vous séduira peut être.

Dans les boutiques Emmaus, ou celles du secours populaire de votre ville, vous trouverez  toujours un rayon textile bien garni, avec un peu de chance, vous repartirez avec de beaux articles de seconde main. Internet aussi pilule de sites de revente ou d’échange de vêtements. Par exemple, pour l’échange, il y a le site Consoglobe qui a développé une page dédiée.  Sur Facebook aussi, on trouve de nombreux groupes d’échange de vêtements, il suffit de taper dans la barre de recherche et vous faites le choix d’en intégrer un.

Les sites de petites annonces comme  « leboncoin » sont devenus des références, sans oublier le site de vente en ligne d’Emmaus, et bien d’autres.

Les vides dressings sont devenus des événements à la mode. Selon les cas, on peut y trouver à s’habiller en seconde main, pour quelques pièces ou pour plusieurs centaines d’euros.  Il suffit de chercher un peu sur internet ou de jeter un coup d’œil aux agendas des bars et lieux sympas de votre ville pour tomber sur un de ces marchés éphémères.

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Enfin, le fait soi-même devient une vraie alternative pour combler la soif de nouveauté en matière de vêtements. De nombreux  sites internets, blogs, existent pour vous aider à démarrer et devenir progressivement un (e) Pro de la confection de vêtements. des ateliers coutures s’ouvrent un peu partout, où on apprend a transformer un vieux jean en sac à main, une chemise en robe d’été, c’est ce qu’on appelle, l’upcycling

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De quoi calmer la surchauffe de l’industrie textile que nous ressentons tous, sans retourner au cache sexe des Cro Magnons.

Aller Plus Loin :

Article :  site d’info Blomberg sur H&M

Fashionrevolution : Fanzine en anglais qui explique de façon ludique les dessous de la mode.

l’étique sur l’étiquette :  Collectif qui œuvre pour de meilleurs pratiques dans l’industrie textile.

article Oxfam sur les conditions de travail dans le textile : Oxfam

Émission de France 2 sur le dessous des petits prix dans la mode :Tout compte fait

LES DESSOUS DE VOTRE LABEL BIO

Le marché du bio a quadruplé, pour représenter aujourd’hui une manne de 4 milliards d’euro. En matière de démarche écologique, nous avons décidé d’investir massivement dans l’alimentation et les produits de consommation courante. Grâce à cette croissance, on voit arriver de nouveaux acteurs sur le marché. Mais un aspect des produits estampillés Bio reste très discret, quasiment opaque.

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Il s’agit des organismes de labélisation. Ceux qui accordent aux agriculteurs, éleveurs, transformateurs de produits, le droit d’apposer sur leur étiquette le fameux sigle  « AB », permettant de repérer un produit Bio.

Le sigle AB n’est d’ailleurs pas le seul. On trouve également des mentions comme « Déméter »  « Bio cohérence » « Cosmébio » « nature et progrès »  etc… Nous nous basons sur ces petits sigles sur les emballages, pour acheter des produits un peu plus en accord avec nos valeurs et souvent un peu plus chers aussi. Il s’agit donc d’une immense confiance faite à ces organismes dont on ne sait presque rien. Faisons un panorama des quatre principales structures qui éclairent par ce biais, nos choix de consommation.

ORGANISMES DE CERTIFICATION ET LABELS

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Ce qu’il faut savoir c’est que le label AB, s’appuie sur une charte, qui a été élaborée par le ministère de l’environnement, puis l’union Européenne, et continue à être affinée avec le temps. Ceux qui respectent cette charte sont susceptibles d’obtenir le label AB. Mais l’état a confié l’évaluation, le contrôle et la certification des candidats, à des organismes de certification.

Les organismes de certification sont eux-mêmes chapeautés par des organismes de l’état, que sont l’INAO et le Cofrac.

Aujourd’hui, pour ce qui est de l’agriculture biologique et le label AB, neuf organismes de certification ont l’accréditation pour le contrôle la labélisation. Vous trouverez la liste en cliquant sur le lien ICI.

ECOCERT LE GÉANT MONDIAL DE LA CERTIFICATION

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65% des contrôles et certifications AB en France est réalisé par une seule société, ECOCERT.  C’est une entreprise privée, qui a fait de cette activité un business plutôt lucratif. Ecocert est assez discrète, mais elle est quand même à l’origine de la certification de plus d’un produit bio  sur deux que nous trouvons dans le commerce. En plus des produits alimentaires, Ecocert certifie également des produits de beauté sous le label cosmébio, des textiles, et même des produits ménagers.

C’est une entreprise qui emploie plus de 800 personnes et a réalisé un chiffre d’affaire de de 14 millions d’euros en 2013. Ce sont en tout cinq filiales,  toutes réunis sous une holding, dirigée par une même famille. Évidemment, au vu de cette expansion, on se pose la question sur l’impartialité de l’entreprise et les risques de faire primer les aspects financiers sur sa mission principale.

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source image : sudouest.fr

ECOCERT qui a pour slogan « Au service de l’homme et de l’environnement » fait face régulièrement à des conflits sociaux avec ses salariés. C’était le cas en 2013, puis trois ans plus tard en 2015, pour ne citer que ceux qui ont eu un retentissement dans les médias. Les salariés se plaignent régulièrement des bas salaires, du manque de perspectives d’évolution et des conditions de travail.

Pour une entreprise qui est au service de l’homme et de l’environnement, l’exemplarité sur ces questions devrait être un requis de base.

On peut objectivement se demander s’il n’est pas dangereux pour l’intérêt général, de confier une mission aussi sensible que la certification de produits biologiques à une entreprise ordinaire, lancée comme toutes les autres dans la course au profit tout azimut. L’entreprise affirme malgré les difficultés sociales et une organisation toujours calquée sur l’économie ultra libérale, être capable de maintenir une forte conscience éthique, tout en prospérant à toutes vitesse dans les affaires.

On peut en douter, quand on sait que toutes les entreprises qui ont fait cette promesse, l’ont toujours trahis.

BIO COHÉRENCE : Le groupe de paysans  qui veut aller plus loin

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Suite à l’alignement de la charte de l’agriculture biologique Française sur la charte Européenne fin des années 2000, le cahier des charges du label AB est devenu beaucoup moins strict. Contrairement à ce qui se faisait avant, on peut par exemple retrouver aujourd’hui jusqu’à 5% de pesticides chimiques et/ou de synthèse dans un produit Bio, ainsi que  0.9% d’OGM. certains acteurs du secteur, fervent militants d’une agriculture Bio qui ne fait pas de concession à l’agro chimie et l’agro-industrie ont alors refusé de niveler les choses vers le bas, ils ont décidé de créer un label associatif, ce qui a donné BIO COHÉRENCE.

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Le logo bio cohérence figure généralement à coté du logo AB. Il suppose qu’en plus de la charte AB, une liste d’exigence vient se rajouter, pour garder le niveau d’exigence d’avant le nivellement Européen voir plus. L’une des exigences du label « Bio Cohérence » est l’interdiction de vendre à  la grande distribution. Vous ne trouverez donc pas les produits avec cette estampille dans un magasin des grandes chaines de la distribution alimentaire. Ils se trouvent dans les petites épiceries, ou les magasins spécialisés dans l’alimentation Bio.

BIO COHÉRENCE est une marque collective, portée par les membres de l’association, c’est-à-dire les producteurs et tous les acteurs qui se plient à la charte. La notion de marque collective est légalement codifiée par L’INPI comme « une démarche qui cherche à garantir une certaine qualité au consommateur ». Derrière Bio Cohérence, Concrètement, il n’y a  pas d’individualité affichée, pas d’entreprise avec pour but de faire des profits. Ce sont les acteurs eux-mêmes qui s’inscrivent dans une démarche progressiste, par rapport à la charte européenne. Chaque acteur souscrivant à la charte Bio Cohérence est audité et contrôlé par un des organismes accrédité par l’état, sur la base des chartes AB et Bio Cohérence.

 

DÉMÉTER – Label du Bio et de l’exotérisme.

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On connait Déméter, la déesse grecque de l’agriculture et des moissons, qui a appris aux hommes a faire des semis et des récoltes. On connait moins le label Déméter, qui s’appuie sur les principes de l’agriculture biodynamique. On trouve les produits Déméter surtout dans les magasins spécialisés Bio.

De la Biodynamie au Label Déméter

La Biodynamie est un système de production agricole. C’est une des dimensions d’un système de pensée née dans les années 20, appelée anthroposophie. Rudolf Steiner, le fondateur, pensait que l’agriculture conventionnelle et la chimie se limitent à une vision trop restreinte de l’univers. Selon lui, il faut tenir compte dans la production agricole,  de la force cosmique et du cycle astrologiques. De cela, découle tout un ensemble de pratiques constituant le cahier des charges à respecter pour se voir accorder le Label Déméter.

L’organisation Déméter

Déméter c’est d’abord une association internationale qui a son siège en Allemagne. Cette association gère et coordonne les activités et la marque adossée à l’agriculture Biodynamique dans le monde. On retrouve des représentations de l’association dans 53 pays, dont la France. La filiale Française à son Siège à Colmar en Alsace et emploie 7 personnes qui s’occupent de structurer et garantir le respect du cahier des charges Déméter, du champ à l’assiette. A la base de ce Cahier des charges, il y a d’abord les exigences du label Européen AB, auxquels vient se rajouter les exigences du cahier des charges Déméter.   Pour obtenir une certification, chaque acteur doit se soumettre aux contrôles des organismes de certification pour le label AB, ainsi qu’a ceux des contrôleurs spécifiques de l’association Déméter. Comme toutes les autres certifications, elle est valable une année, renouvelable.

Critiques

La Biodynamie fait l’objet de vives critiques quant à la philosophie qui la sous-tend, ainsi que certaines des pratiques, jugées sectaires, voire de l’ordre du chamanisme ou de la pratique occulte.

Il y aurait dans les préceptes du père fondateur de cette pratique, des démarches qui s’éloigneraient de la rationalité scientifique, reposant bien souvent seulement sur l’intuition. Il s’avère que Rudolf Steiner qui a mis en place la Biodynamie, n’as jamais été lui-même agriculteur. Mais les études menée sur le système Biodynamique par des scientifiques, montrent que les résultats sont sensiblement les mêmes que pour une agriculture biologique exigeante et scientifiquement cohérente. Ce qui est sûre, c’est qu’en achetant un produit Déméter, on risque bien moins qu’en achetant un produit de l’agriculture conventionnelle.

NATURE ET PROGRÈS –Label a démarche participative

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Nature et progrès est l’une des  organisations pionnières de l’agriculture biologique et la lutte contre l’agro-industrie en France.  Elle regroupe artisans transformateurs, producteurs agriculteurs et consommateurs. Le slogan de base de l’association est « respecter la nature sans refuser le progrès ».

Nature et progrès a toujours eu une conception collective et participative de l’agriculture biologique. Insistant, pour que du  producteur au consommateur, chaque acteur prenne sa part de responsabilité et ai son mot à dire. En 1993, le groupement crée la marque collective Nature et Progrès, qui garantit le respect de sa charte. Dès lors, il à prit une place de choix  dans le paysage des labels de l’agriculture biologique.

En 1995, Nature et Progrès s’oppose au  projet de la charte de l’agriculture biologique AB porté par l’état, et appelle à son boycott. L’association dénonçait notamment le fait de confier la certification à des entreprises privés, et le cout de cette certification pour les producteurs. On leur donnerait presque raison aujourd’hui, au vu de la tournure que prennent les choses.

Le label Nature et progrès est la seule certification des quatre que nous citons ici, qui ne comprend pas au préalable  la certification AB. On trouve les produits estampillés de ce label essentiellement dans les magasins de producteurs, certaines AMAP,  sur internet et quelques chaines spécialisées dans le Bio.

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POUR PLUS DE TRANSPARENCE ET D’IMPARTIALITÉ

Au terme de ce petit tour des organisations qui  gèrent l’orchestration de ce que nous achetons comme  produits biologique et à qui nous faisons aveuglement confiance, on peut dire que les systèmes les plus vertueux ne sont pas ceux qui occupent le plus de place.

En effet, on pourrait s’attendre à ce que l’organisme qui certifie la majeure partie de nos produit biologiques, ne soit tenu par aucune autre contrainte majeure que celle de son équilibre financier et  du service à la collectivité. On découvre qu’elle est une entreprise qui tangue de plus en plus vers la multinationale et ses travers.

On pourrait s’attendre à ce que les premiers concernés, c’est-à-dire les agriculteurs, les producteurs et même les consommateurs  soient plus impliqués dans le système. malheureusement  les organismes qui adoptent cette posture sont largement minoritaires.

Enfin, on pourrait Imaginer que vu la sensibilité du sujet, la tâche d’octroyer un certificat Bio soit gérée  par un service de l’état dédié.

Quoi qu’il en soit, le citoyen doit garder à l’esprit  qu’avant le logo sur son produit, il y’a un cahier des charges,  des exigences et des contrôles. En fonction du logo, les exigences sont plus ou moins poussées. le logo AB est le minimum qui se fait dans le domaine, mais on peut décider d’aller plus loin, en plébiscitant par exemple ceux que nous avons cité ici. C’est aussi  le moyen pour le consommateur de ne pas se faire flouer par les faux labels qui ne cessent de croitre.

Nous devons exiger de l’exemplarité et de l’impartialité de la part des organismes certificateurs. C’est seulement à ce prix qu’on pourra pousser le système vers une amélioration continue et éviter de sombrer dans des contradictions.

Pour aller plus loin :

Le site Eco sapiens a fait une enquête sur tout les label écologiques dont les Bio

Article du journal « politis » sur Ecocert

Enquête « que choisir » sur l’ensemble des labels alimentaires en France