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L’ECOLOGIE INDUSTRIELLE POUR UNE INDUSTRIE VERTE ET EFFICIENTE
Publié par développeur-durable
De l’invention de la machine à vapeur par James Watt au 18e siècle à nos jours, la civilisation humaine a connu une avancée sans précédent grâce au progrès technique et à l’industrialisation.
La révolution industrielle a ainsi permis aux pays où elle à vue le jour, de se lancer dans la production manufacturière, avec une mécanisation accrue et un besoin équivalent en énergie.
Les bouleversements occasionnés par ces avancées, aussi bien sur le plan économique, social, que environnemental sont énormes. Encore aujourd’hui, pour produire nos smartphones, nos tablettes et autres écrans plats, nous avons besoin de systèmes industriels toujours plus performants, innovants, qui tiennent compte des différentes contraintes auxquelles nous sommes soumis.
En effet, dans un contexte de raréfaction des ressources naturelles et de flambée des prix, puis globalement dans une perspective de transition écologique, comment faire de l’héritage de James Watt et de la première révolution industrielle, un outil adapté aux problématiques actuelles ?
On n’entend parler de troisième, voir quatrième révolution industrielle, au vu de toutes les innovations qui permettent d’envisager la production de masse autrement. On peut citer les inventions comme l’imprimante 3D, le début de démocratisation des énergies renouvelables etc…
Le domaine qui s’intéresse de façon approfondie à ces questions c’est l’écologie industrielle.
Nous en avons parlé brièvement dans notre article sur l’économie circulaire, essayons cette fois de mieux comprendre en quoi ça consiste.
L’ÉCOLOGIE INDUSTRIELLE ?
L’écologie industrielle s’attache à étudier les « métabolismes industriels » afin d’en identifier et quantifier les flux, stocks de matières et d’énergies (d’une usine, une ligne de production, une zone industrielle,..). Notons qu’un métabolisme industriel est l’ensemble des interactions (entrées, sorties, stock) qui surviennent dans un système industriel. Une fois identifiés et quantifiés, le principe d’écologie industriel consiste à chercher le moyen de se rapprocher le plus possible d’un équilibre entre les flux par exemple en créant des symbioses industrielles.
Une symbiose industrielle est le cas de figure ou les extrants ou déchets d’une entreprise peuvent devenir les intrants ou matière première d’une autre entreprise. La symbiose consiste alors à créer et organiser cette synergie de façon à adapter l’offre et la demande. Elle concerne aussi la mutualisation par exemple des plans transports ou des réseaux logistiques. Ces symbioses peuvent être mise en œuvre au sein d’une zone industrielle, d’un territoire ou même à l’échelle d’un pays afin de créer des systèmes industriels dit « matures ».
On l’aura compris, l’écologie industrielle part du postulat que dans le domaine de l’industrie, sous chaque flux de valeur (financier), il y a forcément un flux de matière et d’énergie. Il s’agit alors d’étudier et de comprendre ces flux, puis de pouvoir mettre en place des circuits, voir des filières les plus efficientes possibles pour chacun de ces flux.
En se référant au schéma ci-dessus, l’écologie industrielle veut analyser tout ce qui entre, sort, et s’accumule dans un système industriel. Les déchets peuvent alors de par leur connaissance rentrer dans une symbiose industrielle, les produits eux faire l’objet d’une analyse du cycle de vie, afin de mesurer l’impact de leur utilisation et de leur fin de vie sur l’environnement.
L’analyse du cycle de vie du produit est alors pris en compte et influe sur le choix des ressources qui rentrent dans le système industriel, de façon à minimiser le plus possible le cout du dit produit, son impact sur la santé et l’environnement.
L’objet de l’écologie industrielle est aussi d’inciter à changer la façon de concevoir la disponibilité de la ressource et son approvisionnement. Par exemple, le Dr Suren Erkman, professeur d’écologie industrielle suisse a présenté une étude du métabolisme industriel du secteur du bois à Genève. Il en ressort que la forêt genevoise produit chaque année 4200 tonnes de bois, tandis que la disponibilité en bois de la même ville stockée dans les infrastructures représente plus d’un million de tonnes. En même temps, les déchets en bois de Genève s’élèvent à 17000 tonnes chaque année, ce qui représente plus de 4 fois la production annuelle de la forêt. Il est alors évident qu’il vaut mieux exploiter le bois issu des infrastructures chaque année Car c’est là où la ressource est la plus abondante.
DES EXEMPLES
L’exemple le plus marquant d’application des principes de l’écologie industrielle aujourd’hui est probablement celui de KALUNBORG. Cette ville portuaire du Danemark est pionnière dans la mise en place de Symbioses industrielles et a réussi à construire un véritable écosystème industriel.
Ainsi, dans cette sorte d’éco-parc industriel, les usines ont été construites de façon à ce que les déchets des unes soient les matières premières des autres. La Symbiose industrielle de Kalundborg comprend cinq partenaires historiques principaux : une raffinerie (Statoil), une centrale électrique (Asnaes), le site principal de Novo Nordisk (biotechnologie), une usine de panneaux en plâtre (Gyproc), et enfin la municipalité elle-même. Ces partenaires sont tous interdépendants pour les matières premières ou la gestion de leurs déchets.
Au-delà de cet exemple, plusieurs projets d’écologie industrielle se montent dans le monde, notamment en chine, en Europe et même en France dans plusieurs régions.
L’exemple du Nord pas de Calais ci-dessous donne un aperçu.
LES LIMITES DE L’ÉCOLOGIE INDUSTRIELLE
Le principe d’écologie industrielle se heurte à quelques obstacles.
D’abord, une symbiose comme son nom l’indique demande une collaboration accrue entre les entreprises. Ces dernières ne sont pas toujours disposées à ouvrir leurs portes à d’autres entreprises, par peur de se voir voler des secrets, ou pour se protéger de la concurrence. Lorsque les entreprises sont partantes, les zones industrielles tels que nous les connaissons aujourd’hui n’ont souvent pas été conçu avec l’idée d’une synergie entre les entreprises, ce qui demande de gros travaux d’aménagements et augmentent le cout du projet.
Dans un second temps, les états et l’union européenne, pour ne parler que de l’UE règlementent de façon très strict les transactions de déchets, notamment industriels. ça peut alors devenir un vrai casse tête administratif pour avoir les autorisations permettant d’utiliser les déchet d’un autres système industriel comme matière première ou source d’énergie.
Enfin, la conservation de l’énergie reste une question majeure. entre une entreprise dont les déchets peuvent devenir source d’énergie d’une autre, il peut y avoir un décalage quand au moment ou l’une produit le déchet et le moment ou l’autre en à besoin. Il s’agit alors de savoir comment conserver cette ressource et l’utiliser au moment opportun.
Néanmoins, nous n’avons assurément pas finis d’entendre parler d’écologie industrielle, tout comme de l’économie circulaire de façon générale.
Des instituts se créent, des formations spécialisées comme le Master spécialisé écologie industrielle de Centrale Paris, la chaire de l’université de Troyes.
Souhaitons qu’elle continue à se démocratiser.
ALLER PLUS LOIN :
Suren Erkman. Vers une écologie industrielle. 1e ed. Paris: Edition Charles Léopold Mayer, 2004.
Philippe Frémeaux, Wojtek Kalinowski, Aurore Lalucq. Transition écologique, mode d’emploi. 1er ed. Paris : Les petits matins avec alternatives économiques 2014.
http://www.e-sige.ensmp.fr/uved/ecologieIndustrielle/module6/metabolisme/html/1.html#
Publié dans Ecologie, Economie
Étiquettes : écologie industrielle, économie circulaire, écosysteme industriel, cvp, cycle de vie des produits, développement industriel, eco-parc industriel, industrie et écologie, industrie verte, métabolismes industrielles, politique insdustrielle, révolution industrielle, symbiose industrielle, zone industrielle écologique
LA FINANCE ET L’EPARGNE SOLIDAIRE, OU COMMENT DONNER DU SENS A SON ARGENT
Publié par développeur-durable
Pour clôturer en beauté le mois de l’économie solidaire et l’année par la même occasion, parlons d’un sujet qui en cette période est probablement un peu plus d’actualité.
Parlons d’épargne, parlons de finance, mais d’épargne et de finance solidaire.
La fin d’année est souvent la période où les travailleurs reçoivent de quoi entretenir leur bas de laine.
Prime de fin d’année, treizième mois, dividendes et autres retours sur investissements sont l’occasion d’épargner, de se constituer ou d’entretenir un patrimoine.
Et cela peut aussi être l’occasion d’épargner autrement, de donner du sens à son argent.
FINANCE SOLIDAIRE ?
La finance solidaire désigne le fait d’appliquer au secteur financier, les principes et les méthodes de l’économie sociale et solidaire. Elle se positionne par opposition à la finance spéculative, puisqu’elle porte l’ambition de s’inscrire toujours, dans la réalité et le concret.
La finance repose en grande partie sur l’épargne et le crédit ; on la définit d’ailleurs comme « les méthodes et les institutions qui permettent d’obtenir les capitaux nécessaires dont on ne dispose pas et de placer ceux dont on a la disposition sans emploi immédiat ou que l’on compte utiliser plus tard »1.
La finance solidaire ne déroge pas à cette règle, sauf qu’il s’agit de gérer l’épargne et le crédit, pour financer l’économie réelle, des entreprises et des projets à portée sociale et solidaire pour la plupart, en respectant certaines règles d’éthique et de gouvernance.
Il est beaucoup question dans le débat public de « made in France », de circuits courts et de soutien à l’économie locale, hors ces questions sont très marginales dans les préoccupations de l’économie financiarisée.
Ce n’est pas à Wall Street ou à la Bourse de Paris qu’on se préoccupe de la PME qui souhaite trouver des financements pour une nouvelle machine à ensacher ou à étiqueter. Le projet de lancement d’une petite entreprise de nettoyage avec des solutions bio dégradables et des employés en insertion séduit très rarement les banques classiques
C’est là que se propose d’intervenir la finance solidaire. En somme, la finance solidaire finance l’économie sociale et solidaire de la même façon que la finance classique finance l’économie classique.
FINANCE ETHIQUE /FINANCE SOLIDAIRE MÊME COMBAT ?
La finance solidaire n’est pas la finance éthique, même si les deux peuvent parfois se compléter.
La finance éthique, c’est le fait d’appliquer aux rouages de la finance notamment de marché, quelques principes éthiques. Vous avez des fonds éthiques axés sur l’engagement social des entreprises qui la constituent. C’est-à-dire que les entreprises s’engagent à faire attention aux conditions de travail dans les pays où elles ont leurs activités, à œuvrer pour l’insertion de de travailleurs handicapés, pour la diversité etc… D’autres, sont axés sur le respect de l’environnement et s’engage par exemple à ne pas contribuer à la déforestation, à la disparition d’espèces protégées etc.
On peut alors se retrouver dans un fond éthique très engagé sur un aspect mais complètement inactif sur un autre, ce qui rend la démarche louable mais incomplète.
Concrètement, Vous pouvez en souscrivant à un fond éthique vous retrouver à financer une entreprise qui a des pratiques environnementales très limites, mais est présente dans un fond éthique parce que exemplaire sur des questions sociales.
Par exemple, au début de l’année 2014, on apprenait que la société TOTAL faisait partie d’un des plus grands fonds souverain « éthique » du monde, le fond souverain norvégien. Or cette entreprise à des pratiques critiquées sur plusieurs dossiers en cours, notamment dans le Sahara occidental2
Il existe aussi dans la finance éthique ce qu’on appelle les fonds 90/10 ou l’argent est investi à 90% sur des fonds de la finance classique, et à 10% sur des fonds dits éthiques.
Il faut comprendre ces nuances et faire attention lorsqu’on s’adresse à la finance éthique.
COMMENT Y VOIR CLAIR ?
Pour pouvoir faire son choix en toute sérénité sans être obligé de mener des enquêtes longues et fastidieuses, les acteur de la finance solidaire se sont rassemblés pour créer un label : FINANSOL.
Ce label a été créé en 1997 pour « distinguer les produits d’épargne solidaire des autres produits d’épargne auprès du grand public. Par conséquent, il se limite à ce périmètre et ne labellise en aucun cas une association, une entreprise ou un établissement financier dans son ensemble ».3
Il est attribué à des solutions d’épargnes qui remplissent des critères avérés et stricts que vous pourrez retrouver sur le site www.finansol.org.
L’EPARGNE SOLIDAIRE ?
Idéalement, l’argent que nous épargnons dans une banque quelconque doit permettre de financer l’économie réelle, créer des emplois, contribuer à la réalisation de projets innovants et nous accorder une rétribution pour avoir mis à disposition nos ressources inutilisées.
Après la crise de 2010, nous nous sommes tous rendu compte que la voie que prend notre épargne ne correspond pas toujours à l’idée que l’on s’en fait.
Vous pouvez être très engagé pour la justice sociale, la solidarité internationale, la protection de l’environnement et en même temps desservir ces causes par votre épargne qui va financer ce contre quoi vous vous indignez en tant que militant.
C’est de ce constat, entre autre, que naît l’idée de l’épargne solidaire. C’est avant tout la volonté d’être utile, par son épargne, à la communauté, ou de soutenir une cause qui nous tient à cœur.
Il peut donc s’agir comme on l’a dit plus tôt de soutenir l’économie locale en injectant des ressources dans des projets à forte portée sociale ou créateurs d’emplois.
On peut soutenir une ONG ou une association en partageant avec elle la rémunération d’une épargne.
Ou alors, contribuer à la solidarité internationale en mettant une partie de son argent à disposition des organismes financeurs de projets dans les pays du Sud.
L’épargne solidaire comme l’épargne classique peut rapporter des intérêts, mais, il faut le dire, dans l’épargne solidaire, ils sont nettement moins rentables, car ce n’est pas la motivation première. Parfois ce n’est même pas du tout une motivation puisque certains montages d’épargne solidaire ont une rentabilité financière nulle.
QUELS OUTILS POUR L’EPARGNE SOLIDAIRE ?
Selon la destination qu’on souhaite donner à son épargne, il existe de nombreuses façons de procéder. Dans le cadre du financement de petits projets entrepreneuriaux à portée sociales, environnementales, solidaires ou culturelles, il existe par exemple des CIGALES ou des sites de financement participatifs en ligne.
Une CIGALE ?
Une CIGALE ou « Club d’Investisseurs pour une Gestion Alternative et Locale de l’Epargne Solidaire ». Il s’agit d’un club d’investisseurs qui réunit ses membres plusieurs fois par an, collecte leurs cotisations pour former une cagnotte collective, et investit dans de petites entreprises en création ou encore jeunes.
http://www.youtube.com/watch?v=RA2XvPQLW-E
Les CIGALES sont donc essentiellement des structures de collecte d’épargne de proximité pour des usages locaux. Elles répondent à des principes de gouvernances strictes, soumis à une démocratie participative et à la charte des CIGALES. Légalement, ses statuts sont déposés à l’hôtel des finances de son lieu de création. Un gérant anime et administre la vie de la CIGALE qui se positionne en véritable partenaire des structures soutenues.
Parfois en plus de ce soutien financier, des membres de la CIGALE, cadres en fonction ou à la retraite, chefs d’entreprises, peuvent apporter un soutien stratégique ou logistique aux porteurs de projets.
Le montant de la cotisation dans une CIGALE est très variable : cela peut aller de 20€ par mois à près de 500€.
Si la formule d’épargne solidaire via une CIGALE vous intéresse, rendez-vous sur : www.asso.cigales.fr. Vous y trouverez sûrement l’adresse d’une CIGALE de votre région.
La demande accrue de fonds par les porteurs de projets a poussé à la création en 1985 de GARRIGUES, afin de compléter les dispositifs locaux que sont les CIGALES et pouvoir financer des projets plus conséquents. C’est une société dite de « capital risque », la première dans le domaine de l’économie alternative et solidaire. Ses statuts sont disponibles sur sa page Web : www.garrigue.net.
On peut alors y mettre à disposition ses économies, qui vont aller financer des projets non plus seulement à portée locale, mais nationale, et dans les domaines de son choix :
Énergies et environnement
Commerce équitable
Produits et magasins bio
Insertion et développement local
INTERETS ?
Avec les CIGALES, la taille et la jeunesse des entreprises soutenues ne leurs permettent généralement pas de verser des dividendes ; GARRIGUE par contre peut rémunérer ses sociétaires. Les projets sont évalués d’après leur utilité sociale et leur viabilité financière.
DES EXEMPLES DE PROJETS PORTES PAR CIGALE ET /OU GARRIGUE
BIOCOOP (Magasins de produits biologiques)
ENERCOOOP (Distributeur d’énergie verte)
ARDELIANE (entreprise ardéchoise spécialisée dans la revalorisation de la laine)
LES PRODUITS BANCAIRES SOLIDAIRES : Fonds de partage, Fonds commun de placement solidaires, Epargne d’entreprise sur des valeurs solidaires…
Les banques ne sont pas en reste pour ce qui est de l’offre de solutions d’épargne solidaire.
La France est même l’un des pays précurseurs dans le domaine, avec des initiatives et des réglementations favorisant l’émergence d’acteurs et de solutions.
La banque pionnière dans l’épargne solidaire est le crédit coopératif, qui a mis en place le premier fond de partage; d’autres banques par la suite lui ont emboîté le pas.
QU’EST-CE QU’UN FOND DE PARTAGE ?
Un Fond de partage, c’est un placement dont vous pouvez partager les intérêts avec une association ou une ONG de votre choix. Ces associations ou ONG peuvent être des structures qui financent des projets dans divers domaines comme la solidarité internationale, l’innovation, les modes de vie et de consommation écologiques et responsables, la création d’emploi et la lutte contre l’exclusion…
Le Crédit Coopératif reste le meilleur pourvoyeur de Fond de partage en France, mais beaucoup de banques classiques s’y sont mises. En vous adressant à votre banquier, il est possible qu’il y ait dans son portefeuille un fond de partage auquel vous pourrez souscrire.
LES FONDS COMMUNS DE PLACEMENT ENTREPRISES DITS « SOLIDAIRES »
Les entreprises mettent souvent en place pour leurs salariés, des Plan d’épargne entreprise (PEE).
Ce dispositif peut être mis en place de façon collégiale ou unilatérale, il permet au salarié de faire des versements volontaires que l’entreprise peut abonder (si vous versez 50€, votre entreprise y rajoute 50€ par exemple). Cela peut aussi concerner les primes d’intéressement ou de participation, placées sur un compte d’épargne entreprise.
Toutes ces sommes vont le plus souvent alimenter des fonds commun de placement entreprises. C’est-à-dire qu’elles sont investies dans des valeurs financières qui vont leur permettre de produire des intérêts.
Vous pouvez faire le choix d’orienter votre épargne entreprise, votre intéressement ou votre prime de participation vers un fond de placement solidaire. Les établissements qui gèrent les fonds commun de placement entreprises vous en proposent toujours plusieurs, vous pouvez les solliciter pour qu’ils vous proposent des fonds estampillés solidaires.
Les dispositions de la loi de modernisation de l’économie du 4 Août 2008 rendent obligatoire la proposition d’un fonds commun de placement d’entreprises solidaires (FCPES), à compter du 1er janvier 2010.
Toute entreprise détenant un Plan d’Epargne Entreprise (PEE), un Plan d’Epargne Retraite Collective (PERCO) ou un Plan d’Epargne Interentreprises (PEI) est dans l’obligation de proposer au moins un FCPES.4
Les FCPES doivent investir 5 à 10 % de leurs capitaux dans les « entreprises solidaires » agréées.
COMMENT FAIRE SON CHOIX ?
On peut vite se noyer dans la nébuleuse des Fonds de placements, des plans épargnes retraites complémentaires et autres plans d’épargnes interentreprises. Heureusement, des acteurs de la finance solidaire comme « FINANSOL » ou « Épargne en Conscience » ont fait un excellent travail pour répertorier un bon nombre de produits d’épargnes solidaires et leurs contenus pour vous permettre de faire votre choix. De plus le label FINANSOL, comme on l’a vu précédemment est un vrai gage de qualité.
Pour plus d’infos sur les différents produits d’épargnes solidaires, allez sur :
Ou sur
www.finansol.org à la rubrique « produits labélisés ».
QUELS AVANTAGES ?
Que ce soit pour les fonds de partages ou les fonds de placements entrepris, l’avantage pour l’épargnant est que son placement est rémunéré. Les taux varient en fonction des banques, les sommes placées, et leur durée d’immobilisation.
Dans un second temps, les fonds de partages sont soumis à une fiscalité avantageuse. En effet, la partie des intérêts que l’on donne à une association ou à une ONG donne le droit à une déduction d’impôts de 60 à 75% de la somme versée. C’est la loi TEPA sur la fiscalité du don qui s’applique.
Si un placement sur un fond de partage vous rapporte 200€, vous avez décidé de donner 100€ à une association ou ONG, vous pourrez payer jusqu’à 75€ d’impôts en moins cette année-là, dans la limite de 20% du montant total de votre impôt sur le revenu. Si les sommes données sont supérieures à 20% de la totalité de votre impôt, vous pourrez étaler la déduction sur les deux années fiscales suivantes.
Les fonds communs de placements entreprises solidaires sont soumis à la même fiscalité que les autres.
MICRO FINANCE ET LE FINANCEMENT PARTICIPATIF
Avec l’explosion du web 2.0 et la création des premières institutions de micro crédits par Muhammad Yunus, via la désormais célèbre Gramen Bank, les démarches de financement participatif ont vu le jour sur la toiles. Des sites proposent désormais à l’épargnant solidaire de soutenir des projets à côté de chez lui ou à l’autre bout du monde.
Aujourd’hui, plusieurs sites internet de financement participatif et de micro crédits coexistent. Ils offrent pour la plupart les mêmes services avec quelques nuances. Certains proposent de rémunérer votre investissement, d’autres non. Certains sont tournés vers l’international, d’autres plus sur le territoire national voir local ; d’autres encore sont présents sur tous les fronts.
Ils financent des projets d’entreprises, des projets culturels, des initiatives citoyennes, la lutte contre la pauvreté ou l’aide à la création d’activité génératrice de revenus dans les pays du Sud.
Le tout premier site de micro crédit en ligne a vu le jour aux USA en 2004, http://www.kiva.org. En France, c’est http://www.zebu.net qui a été le premier en 2001. Ce site propose de placer de l’argent qui va permettre d’acheter une bête pour un paysan au Vietnam, au Niger ou en Mauritanie. Le paysan rembourse par les revenus tirés de son exploitation et soit vous réinjectez l’argent dans l’achat d’une autre bête, soit vous recouvrez votre épargne. Ce placement donne droit à une déduction d’impôt semblable à celui du don.
Le site http://www.babyloan.org ouvert en 2008 et est le plus important de ce genre en France. Il propose aux internautes de confier une partie de leur épargne pour financer des projets en France, en Europe et dans le monde entier. Les sommes minimum que l’on peut placer sont de 20€ payable en carte bleu. Les taux de remboursements sont très satisfaisants, avec par exemple 97% pour Kiva l’américain et quasi 100% pour BABYLOAN le français. On peut donc prêter son argent sur ces sites et dormir sur ses deux oreilles.
Ce type de placement est réservé à l’internaute militant qui n’attend pas forcément une rémunération. Puis, les sommes prêtées sont relativement modestes. Sur BABYLOAN par exemple, le crédit moyen demandé est de 1500€.
LES ETABLISSEMENTS BANQUAIRES SOLIDAIRES
En matière de finance et d’épargne solidaire, le crédit coopératif est certainement l’établissement le plus innovant. En plus d’être pionnier, le « Crédit Co » ne cesse de développer de nouveaux produits d’épargnes solidaires et de multiplier les partenariats avec divers organismes, associations et ONG. Mais le crédit coopératif est aussi une banque ordinaire avec tous ce qui va avec.
Notre coup de cœur va cependant à la NEF, « LA NOUVELLE ECONOMIE FRATERNELLE » est une coopérative financière qui ne distribue que des produits financiers solidaires, et ne finance que des projets qui vont dans ce sens. Elle n’a, à ce jour, aucune activité sur les marchés financiers.
La Nef et d’autres organismes ou coopératives financières du même type dans toute l’Europe travaillent sur un projet de banque solidaire européenne qui, on l’espère, verra le jour très prochainement.
Nous l’avons vu, il est aujourd’hui possible de donner un réel sens à son épargne, qu’il soit modeste ou conséquent. Il y a de quoi contenter toutes les ambitions solidaires. De ceux qui veulent faire un petit placement engagé et désintéressé, à ceux qui souhaitent investir des sommes conséquentes avec un retour sur investissement. Il y a là de quoi faire un test, voir si ça fonctionne, si ça correspond à nos aspirations et puis envisager peut être des choses sur le long terme.
Nous espérons vous avoir donné l’envie d’épargner utile, d’épargner solidaire.
(1)- Dictionnaire économique et social, Edition Hatier, 1993
(2)- tiré du site du label Finansol.
(3) – voir l’article de Reuters : http://fr.reuters.com/article/businessNews/idFRKBN0C302320140312
(4)- voir loi de modernisation de l’économie sur Legifrance.fr
Ressources ayants servis à construire cet article, pour vous permettre d’aller plus loin.
Thèse Doctorale « Finance Solidaire un système de relation de Financement » -2011- Amélie Artis, Maitre de conférences à Science Po Grenoble.
L’épargne solidaire pour les nuls, Eric Larpin, edition First, 2011.
« Sur les chantier de l’économie solidaire » -Philippe Baqué, Le monde diplomatique septembre 2014.
Documentaire : « La banque qui veut prêter plus » Un film de Valérie Denesle 2012 – France
Documentaire : « Moi, La finance et le développement durable » un film de Jocelyne Lemaire Darnaud, 2010.










