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L’ECOLOGIE INDUSTRIELLE POUR UNE INDUSTRIE VERTE ET EFFICIENTE

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Image Fangoz.canalblog.com

De l’invention de la machine à vapeur par James Watt au 18e siècle à nos jours, la civilisation humaine a connu une avancée sans précédent grâce au progrès technique et à l’industrialisation.

La révolution industrielle a ainsi permis  aux pays où elle à vue le jour, de se lancer dans la production manufacturière, avec une mécanisation accrue et un besoin équivalent en énergie.

Les bouleversements occasionnés par ces avancées, aussi bien sur le plan économique, social, que environnemental sont énormes. Encore aujourd’hui, pour produire nos smartphones, nos tablettes et  autres écrans plats, nous avons besoin de systèmes industriels toujours plus performants, innovants, qui tiennent compte des  différentes contraintes auxquelles nous sommes soumis.

En effet, dans un contexte de raréfaction des ressources naturelles et de flambée des prix, puis globalement dans une perspective de transition écologique, comment faire de l’héritage de James Watt et de la première révolution industrielle, un outil  adapté aux problématiques actuelles ?

On n’entend parler de troisième, voir quatrième révolution industrielle, au vu de toutes les innovations qui permettent d’envisager la production de masse autrement. On peut citer les inventions comme l’imprimante 3D,  le début de démocratisation des énergies renouvelables etc…

Le domaine qui s’intéresse de façon approfondie à ces questions c’est l’écologie industrielle.

Nous en avons parlé brièvement dans notre article sur l’économie circulaire, essayons cette fois de mieux comprendre en quoi ça consiste.

L’ÉCOLOGIE INDUSTRIELLE ?

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L’écologie industrielle s’attache à étudier les « métabolismes industriels » afin d’en identifier et quantifier les flux, stocks de matières et d’énergies (d’une usine, une ligne de production, une zone industrielle,..). Notons qu’un métabolisme industriel est l’ensemble des interactions (entrées, sorties, stock) qui surviennent dans un système industriel.  Une fois identifiés et quantifiés, le principe d’écologie industriel consiste à chercher le moyen de se rapprocher le plus possible d’un équilibre entre les flux par exemple en créant des symbioses industrielles.

Une symbiose industrielle est le cas de figure ou les extrants ou déchets  d’une entreprise peuvent devenir les intrants ou matière première d’une autre entreprise. La symbiose consiste alors à créer et organiser cette synergie de façon à adapter l’offre et la demande. Elle  concerne aussi la mutualisation par exemple des plans transports ou des réseaux logistiques. Ces symbioses peuvent être mise en œuvre au sein d’une zone industrielle, d’un territoire ou même à l’échelle d’un  pays afin de créer des systèmes industriels dit « matures ».

On l’aura compris, l’écologie industrielle part du postulat que dans le domaine de l’industrie,  sous chaque flux de valeur (financier), il y a forcément un flux de matière et d’énergie. Il s’agit alors d’étudier et de comprendre ces flux, puis de pouvoir mettre en place des circuits, voir des filières les plus efficientes possibles  pour chacun de ces flux.

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En se référant au schéma ci-dessus, l’écologie industrielle veut analyser tout ce qui entre, sort, et s’accumule dans un système industriel. Les déchets peuvent alors de par leur connaissance rentrer dans une symbiose industrielle, les produits eux faire l’objet d’une analyse du cycle de vie, afin de mesurer l’impact de leur utilisation et de leur fin de vie sur l’environnement.

L’analyse du cycle de vie du produit est alors pris en compte et influe sur le choix des ressources qui rentrent dans le système industriel, de façon à minimiser le plus possible le cout du dit produit,  son impact sur la santé et l’environnement.

L’objet de l’écologie industrielle est aussi d’inciter à changer la façon de concevoir la disponibilité de la ressource et son approvisionnement. Par exemple, le Dr Suren Erkman, professeur d’écologie industrielle suisse a présenté une étude du métabolisme industriel du secteur du bois à Genève. Il en ressort que la forêt genevoise produit chaque année 4200 tonnes de bois, tandis que la disponibilité en bois de la même ville stockée dans les infrastructures représente plus d’un million de tonnes. En même temps, les déchets en bois de Genève s’élèvent à 17000 tonnes chaque année, ce qui représente plus de 4 fois la production annuelle de la forêt. Il est alors évident qu’il vaut mieux exploiter le bois issu des infrastructures chaque année Car c’est là où la ressource est la plus abondante.

DES EXEMPLES

L’exemple le plus marquant d’application des principes de l’écologie industrielle aujourd’hui  est probablement celui de  KALUNBORG. Cette ville portuaire du Danemark est pionnière dans la mise en place de Symbioses industrielles et a réussi à construire un véritable écosystème industriel.

Ainsi, dans cette sorte d’éco-parc industriel, les usines ont été construites de façon à ce que les déchets des unes soient les matières premières des autres. La Symbiose industrielle de Kalundborg comprend cinq partenaires historiques principaux : une raffinerie (Statoil), une centrale électrique (Asnaes), le site principal de Novo Nordisk (biotechnologie), une usine de panneaux en plâtre (Gyproc), et enfin la municipalité elle-même. Ces partenaires sont tous interdépendants pour les matières premières ou la gestion de leurs déchets.

Au-delà de cet exemple, plusieurs projets d’écologie industrielle se montent dans le monde, notamment en chine, en Europe et même en France dans plusieurs régions.

L’exemple du Nord pas de Calais ci-dessous donne un aperçu.

LES LIMITES DE L’ÉCOLOGIE INDUSTRIELLE

Le principe d’écologie industrielle se heurte à quelques obstacles.

D’abord, une symbiose comme son nom l’indique demande une collaboration accrue entre les entreprises. Ces dernières ne sont pas toujours disposées à ouvrir leurs portes à d’autres entreprises, par peur de se voir voler des secrets, ou pour se protéger de la concurrence. Lorsque les entreprises sont partantes, les zones industrielles tels que nous les connaissons aujourd’hui n’ont souvent pas été conçu avec l’idée d’une synergie entre les entreprises, ce qui demande de gros travaux  d’aménagements et augmentent le cout du projet.

Dans un second temps, les états et l’union européenne, pour ne parler que de l’UE règlementent de façon très strict les transactions de déchets, notamment industriels. ça peut alors devenir un vrai casse tête administratif pour avoir les autorisations permettant d’utiliser les déchet d’un autres système industriel comme matière première ou source d’énergie.

Enfin, la conservation de l’énergie reste une question majeure. entre une entreprise dont les déchets peuvent devenir source d’énergie d’une autre, il peut y avoir un décalage quand au moment ou l’une produit le déchet et le moment ou l’autre en à besoin. Il s’agit alors de savoir comment conserver cette ressource et l’utiliser au moment opportun.

Néanmoins, nous n’avons assurément pas finis d’entendre parler d’écologie industrielle, tout comme de l’économie circulaire de façon générale.

Des instituts se créent, des formations spécialisées comme le Master spécialisé écologie industrielle de Centrale Paris, la chaire de l’université de Troyes.

Souhaitons qu’elle continue à se démocratiser.

 ALLER PLUS LOIN :

Suren Erkman. Vers une écologie industrielle. 1e ed. Paris: Edition Charles Léopold Mayer, 2004.

Philippe Frémeaux, Wojtek Kalinowski, Aurore Lalucq. Transition écologique, mode d’emploi. 1er ed. Paris : Les petits matins avec alternatives économiques 2014.

http://www.e-sige.ensmp.fr/uved/ecologieIndustrielle/module6/metabolisme/html/1.html#

INNOVATION, OBSOLESCENCE PROGRAMMÉE ET DÉVELOPPEMENT DURABLE

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Quelque soit notre  lieu de résidence, notre niveau de vie ou notre classe sociale, il y a de fortes chances que nous ayons fait le choix il y a quelques jours ou quelques mois de changer un téléphone, une voiture, un ordinateur, un aspirateur, un radio réveil,  etc..

Il y a aussi de fortes chances que lors de ce  changement, on ai décidé de s’offrir ce qui se fait de mieux dans le genre, avec les dernières innovations.

Les motivations sont nombreuses, Meilleures performances, économies d’énergies, design attractif, effet de mode, nouvelles fonctionnalités,  bouleversement total de l’utilisation…

Ce comportement est normal, il s’intègre dans la volonté de tout être de s’améliorer, de faire mieux, d’être meilleur ; En tout cas, ce choix notamment en ce qui concerne les biens matériels nous entraine de fait à se séparer d’un objet considéré comme obsolète au bénéfice d’un autre considéré comme innovant, nouveau, mieux adapté à nos besoins.

L’INNOVATION

Une innovation est une amélioration radicale d’un produit, d’un service, d’un procédé ou d’une de leur composantes et qui remporte un succès rapide1. Quand il s’agit d’innovation entrepreneuriale, le succès attendu est généralement commercial.

Nous avons vu se succéder un nombre vertigineux d’innovations ces dernières années, portées essentiellement par des entreprises et visant à nous vendre des biens qui révolutionnent nos usages dans de nombreux domaines.

Cette succession d’offres inédites répond aux nouvelles exigences des marchés où pour capter toujours plus de clients, pour conquérir un avantage concurrentiel et le conserver, il faut innover.

Toutes les grandes entreprises investissent dans l’innovation et focalisent bien souvent leur stratégie de développement sur cette dernière. Innovation technologique ou de rupture (Iphone), innovation organisationnelles ou opérationnelle (Windows), innovation d’amélioration (Renault clio 1, 2, 3).

Les produits qui ne subissent pas une de ces mutations sont dans les conditions de concurrence accrues actuels voués à mourir.

La course à l’innovation qui est plutôt une bonne chose car elle stimule la capacité des entreprises  à répondre de façon toujours plus précise et complète, à nos attentes à donné naissance à la dictature de la nouveauté. Phénomène qui pousse les consommateurs à remplacer un bien qui répond amplement à leur besoin par un autre simplement parce qu’il est nouveau ou qu’il apporte des fonctionnalités supplémentaires qui ne sont souvent que des « gadgets » sans réelle valeur ajoutée.

Pour dissuader ceux qui résisteraient à la dictature de la nouveauté et voudrait quand même garder leurs biens ; pour être sur de trouver toujours un marché aux innovations qui se succèdent ; en somme pour maintenir un niveau de demande élevé, certaines entreprises ce sont mises à réduire la durée d’utilisation des produits et des biens.

C’est l’obsolescence programmée.

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L’OBSOLOSCENCE PROGRAMMÉE

L’obsolescence programmée est donc le fait de réduire la durée de vie ou d’utilisation d’un produit par différentes techniques afin d’augmenter le rythme de remplacement.

On distingue deux types d’obsolescences :

Obsolescence fonctionnelle : lorsque le produit n’est plus utilisable pour des raisons techniques (composants non réparables ou indémontables, incompatibilité avec les évolutions techniques ou de nouvelles pièces)

–   Obsolescence psychologique / de mode : lorsque le produit ne correspond plus aux envies de l’utilisateur (nouvelles fonctionnalités ou esthétique à travers mise sur le marché fréquente de nouveaux modèles)2

A l’origine de l’obsolescence programmée il y a de la part des consommateurs l’attrait pour la nouveauté, l’envie de changer régulièrement un certains nombre de choses dont nous nous servons au quotidien et de le faire à un prix  toujours plus bas.  A partir de la chacun peut imaginer les effets néfastes de telles pratiques.

Les dégâts de l’obsolescence programmée sont écologiques, sociaux, et économiques pas seulement à l’échelle locale mais bien à l’échelle mondiale ! Ce sont les appareils que nous jetons à un rythme effréné qu’on retrouve dans les décharges sauvages  en Afrique et en Asie, ils empoisonnent  les hommes, femmes et enfants qui y travaillent et participent à la pollution des eaux et des sols.

C’est aussi un gigantesque gâchis de ressources naturelles, qui à pour conséquence l’accélération de leur épuisement et une tension de plus en plus accrue sur les marchés de matières premières.

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DES BONNES NOUVELLES

Sur le front de bataille, ceux qui militent pour la fin de ces pratiques emportent quelques victoires.

D’abord sur le plan légal car pour la première fois, une loi encadre les pratiques autour de la durée de vie des appareils et impose certaines contraintes aux entreprises. Il s’agit de la loi sur la consommation dite loi « Hamon »   du 17 Mars 2014.

Sur le plan citoyen et individuel, on voit pousser dans les grandes villes du monde des REPAIR CAFE, associations ou se retrouvent des personnes pour réparer ensemble leurs appareils cassés et prolonger leurs durée de vie !

L’autre alternative est de bien se poser la question de la nécessité de changer un produit qui fonctionne, et de s’approvisionner le plus souvent sur les marchés d’occasion.

On à donc aujourd’hui quelques armes, certes frêles mais bien réelles pour lutter !

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DES ENTREPRISES S’ENGAGENT

Nous ne pouvons clore sans mentionner et tirer notre chapeau à MALONGO, qui avec sa machine expresso EK’OH donne une vraie leçon d’économie circulaire à la concurrence et aux consommateurs.

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Loin de nous l’idée de faire de la publicité pour une marque,  mais le cas MALONGO vaut la peine d’être cité. Cette Compagnie présente sa machine EK’OH comme la première machine ECO-CONCUE, entièrement produite en France et totalement recyclable.

Des experts en ECOLOGIE INDUSTRIELLE et CONSOMMATION RESPONSABLE de GAIAPRESSE CANADA ont analysé le produit et confirment que MALONGO à mis la barre haute. En voici un extrait

Les caractéristiques de la machine expresso Ek’Oh mises en avant sont intéressantes :

–        entièrement démontable (pièces détachables et interchangeables)

–        machine réparable à l’infini

–        entièrement recyclable

–        90% des 160 composantes sont fabriquées en France par des sous-traitants

–        matériaux de haute performance (plus de 40 brevets déposés)

–        faible consommation électrique (technologie Start &Stop : 0% de perte de chaleur en veille instantanée)

–        dosettes en papier naturel biodégradable à 100 %

–        garantie de 5 ans

–        le service après-vente de Malongo assure en cas de panne, la reprise et l’échange de la machine à domicile dans un délai de 48 heures.

 

Malongo joue donc sur plusieurs domaines de la consommation responsable :

1.     L’éco-conception : il s’agit de la prise en compte de l’environnement lors de la phase de conception ou d’amélioration d’un produit (bien ou service) (cf. Guide ISO TR 14062). Cette intégration repose sur une approche globale et multicritère de l’environnement et est fondée sur la prise en compte de toutes les étapes du cycle de vie des produits;

2.     La fabrication locale (consommation locale) : la consommation locale est en forte progression aussi bien au Québec qu’en France. En 2013, plus de 62% des français ont avant tout regardé l’origine des produits sur les étiquettes (+ 10 points) et 51% le lieu de fabrication (+ 2 points). D’ailleurs, pour 35% des français, « l’achat malin » c’est acheter local. En outre, il faut noter que pour les français, un produit de consommation responsable doit en priorité être fabriqué localement (55%, + 12 points). En effet, ils énoncent privilégier les entreprises qui ont préservé une implantation locale (38%, + 4 points par rapport à 2012).

3.     La réduction de l’obsolescence programmée : En mettant en avant les possibilités de réparation (machine démontable et composantes interchangeables) et en assurant une garantie de cinq ans contre le minimum légal de un an en France, Malongo souligne ces efforts de diminution de l’obsolescence programmée, sujet d’actualité. Mais attention, on annonce qu’Elko est faite pour durer huit ans en moyenne….

 

Bien sur, les experts assurent que c’est sur le moyen ou long terme qu’on évaluera l’ensemble de  la performance de cette machine, n’empêche que c’est une bonne avancée ! Nous espérons que d’autres entreprises emboîteront le pas à MALONGO pour des innovations plus responsables, une conception  de l’économie plus circulaire.

1- Définition Robert,

2 – Issue du site « http://obsolescence-programmee.fr »

POUR ALLER PLUS LOIN

-Transition écologique mode d’emploi (Phillipe Frémeaux,Wojtek Klinowski, Aurore Lalucq) Edition les petits matins

– GaïaPresse

– Insee -Entreprise l’innovation bénéficie à l’environnement

– Documentaire « Prêt à Jeter » ARTE 2009

– Legifrance « Loi sur la consommation