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PERSONNALITÉS DU DÉVELOPPEMENT DURABLE #2
Pour cette seconde personnalité du développement durable, notre choix s’est tourné vers un homme, Français, à l’engagement original.
Il s’agit de RENÉ DUMONT.
Les férus d’histoire, notamment de politique française et les aficionados d’archives, se souviennent surement du tout premier candidat écologiste aux élections présidentielles en 1974. Ce candidat n’était autre que René Dumont; Cette année la les français faisaient la connaissance de cet ingénieur agronome né en 1904 à Cambrais d’un père professeur d’agronomie et d’une mère mathématicienne
DESTINE AU SERVICE DE L’ETAT
Diplômé en ingénierie de l’agriculture comme son père, René entame une carrière professionnelle à l’institut national d’agronomie (INA), aujourd’hui AgroParisTech. Carrière entrecoupée par des sollicitations diverses, il est par exemple conseillé au ministère de l’agriculture sous le gouvernement du front populaire en 1937, occupe un poste au commissariat général du plan, intervient dans diverses ONG et institutions internationales sur les questions agricoles.
Pacifiste, tiers-mondiste, amoureux de l’Afrique ou il séjourne à plusieurs reprises dans le cadre de missions de « coopération » pour le développement de l’agriculture, il prends souvent des positions à contre courant de celles des autorités françaises et ses analyses lui valent des remontrances et des menaces de sanctions.
DES CONVICTIONS QUI S’AFFIRMENT ET L’ENGAGEMENT QUI L’EMPORTE
C’est dans ce contexte que s’affirme son engagement. Bouleversé par les ravages de la famine dans les pays du sud, il critique déjà dans les années soixante les modèles d’agricultures d’exportation, qui se développent à cette époque dans des pays ou le citoyen moyen ne mange pas à sa faim. Il pose déjà des questions liés à la consommation d’énergie, la préservation de ressources essentielles comme l’eau et l’impasse qu’est un développement basé sur le tout pétrole. S’en suivent Plusieurs ouvrages qui illustrent ses combats, parmi les quels « l’Afrique noir est mal parti » ou encore « l’Utopie ou la mort » qui marquerons les esprits au moment de leur publications mais aussi des années plus tard au vu de leurs aspects prémonitoires.
NAISSANCE DE L’ECOLOGIE POLITIQUE
Pour Mr DUMONT, dire qu’on ne fait pas de politique signifie qu’on est d’accord avec la situation établie ou alors qu’on est partisan de l’immobilisme, du « statu quo ». C’est pourquoi la démarche politique lui semble évidente comme moyen de mener le changement et faire bouger les choses. Démarche politique qui de ses propres dires n’exempte pas le citoyen de commencer le changement au niveau individuel, puis de la cellule familiale avant de le généraliser au niveau collectif et national. C’est ainsi que de René Dumont fut le premier candidat écologiste à une élection présidentielle Française, posant les bases des parties écolos que nous connaissons aujourd’hui.
UN HOMME MODERNE ET EN AVANCE SUR SON TEMPS
Monsieur RENÉ DUMONT s’éteint en 2001 à l’age de 97 ans. Un siècle de vie pour celui qui promettait la fin de l’humanité avant le 22ème siècle, si aucune disposition n’est prise pour faire face aux différents enjeux sociétaux, économiques et environnementaux. Diverses critiques ont été portées à son encontre, par exemple sur sa façon dite parfois « brutale » d’amener les sujets, le fait qu’il ai pendant un temps continué son travail sous le régime de vichy ou ses velléités en faveur du contrôle démographique. Quoi qu’on en dise les experts sont généralement d’accords sur la pertinence de ses analyses et parfois de ses prévisions. Les sujets comme le développement des transports en commun, le partage de certains biens comme la voiture faisaient déjà partie des chevaux de bataille de Mr DUMONT dans les années soixante dix. ce sont aujourd’hui des réalités de nos quotidiens, preuve que c’était un homme résolument moderne et en avance sur son temps, un homme qui à fortement contribué apporter les questions de développement durable au devant de la scène nationale et internationale.
ALLER PLUS LOIN :
PERSONNALITÉS DU DÉVELOPPEMENT DURABLE #1
Nous commençons aujourd’hui une série d’articles qui mettront en avant à chaque fois une personnalité ayant contribué à faire exister et à sensibiliser sur les thèmes qui forment ce que nous appelons le développement durable. Nous essayerons aussi de mettre en exergue les sujets défendus par les personnalités à qui nous rendons honneur et leurs contextes actuels.
Nous avons choisis pour ce premier article une femme, scientifique, écrivain de talent et surtout amoureuse de la nature.
Mme RACHEL LOUISE CARSON était une savante Américaine, Biologiste de formation qui à commencé sa carrière au bureau des pêches de son pays, avant de se consacrer progressivement à l’écriture. S’en est suivi une carrière d’écrivain riche et couronnée de plusieurs succès. Le travail de la savante s’est ensuite tournée vers la protection de l’environnement et en particulier l’étude des effets des pesticides de synthèse sur la santé des hommes et la biodiversité.
C’est ce dernier travail qui à donné un livre publié en 1962, sous le titre de « silent spring » soit printemps silencieux en français.
A une époque ou les pesticides étaient porteurs de meilleurs lendemains, ou les enfants étaient aspergés de DDT pour quelques problèmes de poux ou d’hygiène, ce livre posait la question du risque encouru et des conséquences sur le long terme de l’utilisation frénétique de ces produits de synthèse.
Le fait que les pesticides soient mis entre les mains de personnes ne connaissant pas les règles élémentaires de leur utilisation, les résultats des études montrant l’impact qu’avait et qu’on encore ces produits sur la biodiversité y compris l’organisme des êtres humains constamment en contact avec eux, était les sujets principaux de son œuvre.
Mal lui en as pris car l’industrie chimique s’est alors lancé dans des attaques les plus odieuses pour discréditer la scientifique et ses thèses.
Il à fallu que Mme CARSON savante discrète, se prête au jeu de la jouxte médiatique pour marteler son opinion et déconstruire les fantasmes que les lobbys de l’industrie de la chimie entretenaient autour de sa personne.
Bien que de plus en plus discréditée par le corps scientifique la savante gagna la bataille de l’opinion public, son livre profitant paradoxalement de la mauvaise presse qu’on lui faisait devint un best seller et les citoyens américains, sensibilisés se mirent à demander des comptes, à manifester pour que la lumière soit faite sur les éventuels effets secondaires des pesticides qu’on présentait comme de merveilleux remèdes !
Sous la pression populaire, les autorités américaines finirent par reconnaître que les thèses soutenues par Mme CARSON étaient justifiées et pour la première fois dans le monde, on légiféra pour réglementer l’utilisation des produits chimiques, prévenir leur impact sur les êtres humains et l’environnement en 1966. Malheureusement, Mme CARSON ne sera pas la pour apprécier l’aboutissement de son travail, car décédée deux ans plutôt de suite d’un cancer.
En 1970 dans le même lancée « L’environmental protection agency », l’agence de la protection de l’environnement américain vit le jour et le mouvement écologiste naissant connu un réel essor.
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PIONNIÈRE DE LA NOTION DE PRINCIPE DE PRÉCAUTION
Au-delà de la lutte pour la réglementation des pesticides, Mme CARSON à planté le jalon d’un principe qui aujourd’hui même s’il fait débat, est pris en compte dans de nombreux textes officiels nationaux et internationaux, le principe de précaution.
Le principe de précaution est l’un des principes fondateurs du développement durable. Il est motivé par la nécessité d’agir avec prudence quant à l’utilisation que l’on fait du progrès technique ou scientifique, tant que l’on n’as pas de certitude sur l’impact de ces derniers sur les êtres humains et la nature.
Un principe qui est devenu la règle dans certains pays dont la France, suite à de nombreux scandales comme celui du sang contaminé ou des inquiétudes soulevées par les innovations scientifiques récentes, notamment les OGM.
La charte de l’environnement, texte constitutionnel adopté en 2004 sous le gouvernement RAFFARIN 3 repose sur trois grands principes dont celui de précaution. Les deux autres sont : le principe de prévention et le principe pollueur payeur.
L’article 5 de cette charte dit : « Lorsque la réalisation d’un dommage pourrait affecter de manière grave et irréversible l’environnement, les autorités publiques veillent par l’application du principe de précaution, à l’adoption de mesures afin d’éviter la réalisation du dommage ».
Concrètement, ce concept tente de mettre l’homme et l’environnement au centre de la démarche de progrès, pour ne pas que ce dernier ne soit porté que par la course toujours plus vive au profit.
Comme disait un expert sur la question, « Le principe de précaution c’est le temps de l’évaluation, le minimum de sagesse entre la découverte scientifique et la décision politique ».
Le principe de précaution pose beaucoup de questions, notamment celle des effets supposés néfastes de ce dernier sur la recherche et l’innovation. Les chercheurs et scientifiques seraient donc limités dans leur travail par ce principe, ce qui priverait l’humanité de techniques et savoirs pouvant améliorer leur ordinaire.
Depuis la médiatisation des possibles cas de nuisances causés par les antennes relais téléphoniques, on à vu des décisions juridiques imposant le démantèlement d’antennes, basé sur le principe de précaution, d’autres modérer voir vider ce principe de tout son sens. Les critiques ce sont accrues et sont devenus plus violentes, remettant constamment en question cette idée.
Le débat est donc toujours ouvert et continu d’opposer les pour aux contres.
N’empêche, il est une évidence que personne ne peut nier. Aucun scientifique ne peut affirmer savoir au moment ou il fait une découverte tous les effets négatifs que son application aura sur l’environnement d’application. La science elle-même est encore couverte de nombreuses zones d’ombres pour les êtres humains.
Le principe de précaution semble donc relever du bon sens élémentaire, si nous souhaitons évoluer dans nos rapports avec le progrès, prendre le temps de l’analyse afin de savoir si l’intérêt immédiat évident ne cache pas des catastrophes futurs.
Nous devons ce principe élémentaire à Madame RACHEL CARSON, à qui cet article rend honneur.
Aller plus loin sur le sujet :
Charte de l’environnement 2004
Le printemps silencieux de RACHEL CARSON
Documentaire : ces catastrophes qui ont changèrent le monde



